La Syrie reste au cœur du monde arabe, et l’Union inter-parlementaire arabe le démontre par les actes. À l’issue du 38ᵉ congrès de cette instance, le président de l’Union et président de l’Assemblée populaire nationale algérienne, Ibrahim Boughali, a annoncé avec conviction que le siège permanent de l’Union restera à Damas.
Une décision chargée de sens, dans un monde arabe trop souvent tiraillé par les divisions et les hésitations diplomatiques. « Comme l’Algérie a toujours été soucieuse du retour de la Syrie dans le giron arabe, elle veille aujourd’hui, à travers sa présidence de l’Union parlementaire, à affirmer sa solidarité en maintenant notre siège à Damas », a déclaré Boughali devant la presse. Ce choix, selon lui, n’est pas seulement symbolique : il traduit une volonté ferme de restaurer la place naturelle de la Syrie au sein de la famille arabe. « C’est un acte de loyauté envers un pays fondateur, et un témoignage de notre foi dans son retour à la stabilité et à la pleine souveraineté». L’allocution de Boughali s’est faite en des termes clairs, forts, empreints d’une vision politique unificatrice. Il a rappelé que la Syrie, au-delà de ses épreuves, demeure un pilier stratégique du monde arabe, et qu’il était du devoir des institutions régionales de ne pas l’abandonner. « Le rôle pivot que joue la Syrie dans son environnement arabe n’a jamais cessé d’exister, malgré les tempêtes. C’est notre responsabilité collective de l’accompagner sur la voie du redressement ». Dans une conjoncture marquée par les tensions internationales et les menaces contre les intérêts arabes, Boughali a lancé un appel à l’unité et à la vigilance. Il a exhorté les parlements arabes à « mobiliser toutes leurs énergies pour défendre les intérêts de la nation arabe, et faire face aux défis croissants qui se dressent à nos portes ». Selon lui, il ne suffit plus de dénoncer ou de se réunir : il faut des gestes forts, des décisions concrètes, des choix de courage politique. Et le maintien du siège de l’Union à Damas est l’un de ces gestes. Ce congrès, tenu à Alger sous le thème des mutations régionales et internationales, s’est également conclu sur l’adoption d’un texte fort : la Déclaration d’Alger. Celle-ci met l’accent sur la centralité de la cause palestinienne, réaffirme les droits inaliénables du peuple palestinien, et salue le rôle constant de l’Algérie dans la défense de cette cause sur tous les fronts. Mais au-delà des déclarations de principe, c’est bien la ligne de conduite énoncée par Boughali qui a donné à cette conférence sa véritable portée : replacer la solidarité arabe au centre de l’action parlementaire, et ne pas transiger sur les principes fondateurs de l’unité arabe.
En maintenant Damas comme siège permanent de l’Union, l’organisation envoie un message sans équivoque : le monde arabe n’oublie pas ses membres, même lorsqu’ils traversent des périodes sombres. Et à travers la voix d’Ibrahim Boughali, l’Algérie réaffirme qu’elle est prête à porter haut l’étendard de cette solidarité, dans les actes autant que dans les discours.
M. Seghilani
