L’affaire du match disputé le 27 avril entre la JSM Tiaret et le SKAF Khemis-Miliana a tourné au scandale sportif. La Ligue nationale de football amateur (LNFA) a prononcé de lourdes sanctions après avoir constaté de graves manquements à l’éthique, ternissant encore une fois l’image du football amateur algérien.
La rencontre de la 28e journée de la Ligue 2 amateur, groupe Centre-Ouest, disputée le 27 avril dernier entre la JSM Tiaret et le SKAF Khemis-Miliana, ne s’est pas jouée dans les règles de loyauté. C’est ce qu’a conclu la commission de discipline de la LNFA, après visionnage des images télévisées et audition des principaux responsables des deux camps. Ce match, qui s’était soldé par une victoire spectaculaire du SKAF (5-2) à l’extérieur, a éveillé de sérieux soupçons quant à son déroulement. L’analyse des vidéos a mis en évidence des comportements et des actions qui allaient à l’encontre des principes élémentaires de sportivité. Ce qui a poussé la commission à intervenir fermement.
Un verdict exemplaire
Au terme de son enquête, la LNFA a infligé un match perdu aux deux clubs. En outre, la JSM Tiaret s’est vu défalquer trois points supplémentaires au classement. Ces décisions sportives ont provoqué un bouleversement immédiat au classement général. Le SKAF chute à la 14e place, devenant le premier club relégable avec 32 points, tandis que la JSMT dégringole à la 8e place. Les sanctions ne s’arrêtent pas là. Les présidents du CSA de la JSMT et du SKAF, ainsi que le président de section du SKAF, ont été suspendus pour deux ans, assortis d’une amende de 50.000 dinars chacun. La même sanction a été prononcée à l’encontre des capitaines des deux équipes et du gardien de but de Tiaret.
Face à la gravité des faits, la LNFA ne s’est pas contentée de sanctions sportives. Elle a annoncé avoir déposé plainte auprès des juridictions compétentes pour que justice soit faite, notamment sur les soupçons de match arrangé. Cette démarche témoigne de la volonté de la Ligue de lutter activement contre les pratiques frauduleuses qui gangrènent le football local. Cette affaire pourrait bien servir d’exemple pour d’autres cas à venir, alors que la fin de saison s’annonce tendue pour plusieurs clubs engagés dans la lutte pour le maintien.
Une question s’impose : ces sanctions suffiront-elles à dissuader ceux qui bafouent l’éthique sportive, ou faut-il aller encore plus loin ?
M. A. T.