Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, fait porter au ministre français de l’Intérieur le chapeau de l’arrestation brutale et la mise en examen arbitraire d’un agent consulaire algérien, dans le cadre de la supposée affaire d’enlèvement de Amir DZ, l’énergumène et le suppôt des services français.
« L’agent consulaire en question a été arrêté dans des circonstances tout à fait inédites. Cette arrestation est survenue le 8 avril dernier en plein voie publique, au vu et au su de tout le monde et sans que les autorités françaises compétentes n’aient pris la peine de notifier officiellement, par le canal diplomatique, cette arrestation », explique Chaïb sur le plateau de la Télévision nationale.
Interrogé par le journaliste intervieweur pour expliquer ce que le ministère des Affaires étrangères a qualifié de « cabale judiciaire inadmissible », notre jeune secrétaire d’État a affirmé que cette arrestation est faite « en contravention » avec les immunités et les privilèges prévus par l’ensemble des textes des conventions internationales et dont bénéficie l’agent consulaire concerné. Mais aussi, en faisant fi des usages et des pratiques qui doivent prévaloir entre États en la matière. Est venue, ensuite, la phase des auditions où « un argument grotesque a été utilisé pour motiver cette arrestation. » A savoir, « le téléphone mobile de l’agent consulaire algérien aurait borné autour de l’adresse du délinquent notoirement connu dg dénommé Amir Boukhors ». Selon Chaïb, ceux qui ont utilisé cette cabale judiciaire cherchent « de mettre dans la gêne les relations bilatérales » entre l’Algérie et la France qui ont trouvé, à la faveur de l’appel téléphonique passé récemment entre les présidents Tebboune et Macron, « une phase de réchauffement. »
Et d’ajouter que l’ensemble de ces mesures et manœuvres ont été prises par « des services mis sous la tutelle du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui assume entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation créée dans un contexte tout à fait particulier. » Parce que, explique encore Chaïb, l’appel téléphonique entre les deux chefs d’État a permis « d’acter cette volonté de renouer le dialogue entre les deux pays et de donner à la relation bilatérale une impulsion tout à fait nouvelle qui englobe l’ensemble du spectre des questions de coopération d’intérêt commun. » Le diplomate algérien a, ensuite, assuré : « Nous nous sommes retrouvés dans une nouvelle dynamique et l’Algérie s’est pleinement engagée à travers l’invitation adressée par le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, à son homologue français, Jean-Noël Barrot, qui a effectué une visite en Algérie, quelques jours après cet entretien téléphonique. »
Concernant la suite de la demande de l’Algérie de libérer son agent consulaire partant du fait que les arguments de son arrestation étaient irrecevables, Chaïb a précisé : « notre agent consulaire bénéficie de l’immunité et des privilèges eu égard à son statut dans la mesure où il est accrédité auprès l’État français » et que « cette arrestation est indigne et ne respecte aucunement les conventions et textes internationaux. » Selon l’invité de la Télévision algérienne, notre a « exprimé sa ferme volonté de défendre son agent consulaire en recourant aux avocats-conseils au niveau de l’ambassade que du consulat parisien » où travaille ce fonctionnaire.
A propos des 12 agents français expulsés
Interrogé sur le profil des agents diplomatiques français expulsés d’Algérie, Chaïb a d’abord indiqué que l’Algérie a eu une « réaction de tempérance » face à l’évolution de cette situation. Il en veut pour preuve, le communiqué du MAE émis le 12 avril dernier dans lequel Alger a dénoncé cette arrestation arbitraire et contraire aux usages diplomatiques avant de réclamer la libération de son agent. Mais, en l’absence de réponse de la part des autorités françaises, « nous avons pris la décision de procéder à l’expulsion de 12 agents travaillant dans l’ambassade et des représentations françaises en Algérie. C’est une mesure souveraine et proportionnée dans la mesure où elle a ciblé des agents sous tutelle du ministère français de l’Intérieur. » Et de dénoncer que cette nouvelle affaire et ces manœuvres « visent à torpiller la nouvelle dynamique prise par les relations bilatérales. » Chaïb a ensuite abordé le contexte de cette arrestation survenue le 8 avril dernier, « seulement deux jours après la visite de Barrot à Alger qui a matérialisé la volonté commune de renouer le dialogue bilatéral. « C’est une affaire fabriquée et réchauffée concernant un délinquant notoire (Amir Dz, ndlr) qui prétexte avoir été enlevé et accuse les services de sécurité algériens ». Mais, « nos services de sécurité n’ont que faire de cette vilaine personne », a-t-il martelé.
Farid Guellil
SELON L’ELYSEE
Paris expulse 12 de nos agents diplomatiques et rappelle son ambassadeur à Alger
Selon un communiqué de l’Elysée rapporté par le Monde, « Paris a décidé, hier, d’expulser 12 agents diplomatiques algériens en réponse à une mesure équivalente annoncée deux jours plus tôt par Alger à l’encontre de 12 employés de l’ambassade de France et devenue effective à l’expiration d’un délai de quarante-huit heures. « Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales », a commenté le communiqué qui précise qu’Emmanuel Macron a également pris la décision de « rappeler pour consultations l’ambassadeur de France à Alger, M. Stéphane Romatet ».
F.G