La Cisjordanie occupée a connu hier une grève générale totale en solidarité avec le peuple palestinien de Ghaza, soumis depuis des mois à une guerre d’extermination menée par l’armée de l’occupant sioniste. Cette journée d’arrêt de toutes les activités économiques, éducatives et institutionnelles dans les villes, camps et localités de Cisjordanie a été observée pour dénoncer les massacres continus, les bombardements des hôpitaux, des centres de refuge et des habitations civiles, et pour réclamer un arrêt immédiat de la guerre.
Les transports, les services publics, les écoles, les universités, les banques et les établissements commerciaux ont fermé leurs portes, marquant une paralysie totale de la vie quotidienne dans toute la région. Ce mouvement de grève s’inscrit dans une volonté collective d’amplifier la voix du peuple palestinien, de dénoncer l’impunité de l’occupant sioniste, et de soutenir la population de Ghaza qui subit un blocus écrasant et des frappes incessantes, dans un contexte humanitaire catastrophique. Cette grève a été initiée par les forces et factions palestiniennes, qui ont lancé un appel à une mobilisation généralisée dans toutes les terres palestiniennes occupées, dans les camps de réfugiés et la diaspora, en coordination avec les mouvements de solidarité internationaux. Elles ont appelé à faire de ce 7 avril une journée de colère mondiale contre les crimes de guerre et le nettoyage ethnique visant les enfants, les femmes et les civils innocents. Les organisateurs ont également exhorté à intensifier la pression pour que la communauté internationale mette un terme au massacre en cours, soulignant l’échec flagrant des institutions internationales à imposer des sanctions contre l’occupation ou à poursuivre le gouvernement sioniste pour ses crimes. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée de l’occupant sioniste, avec le soutien inconditionnel des États-Unis, mène une guerre génocidaire contre la population de Ghaza, ayant causé jusqu’à présent plus de 165 000 martyrs et blessés, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus. Le ministère de la Santé du territoire assiégé a annoncé que depuis la reprise de l’offensive le 18 mars 2025, l’entité sioniste a tué 1 335 Palestiniens supplémentaires et blessé 3 297 autres. Parallèlement, les forces d’occupation et les colons ont intensifié leurs attaques en Cisjordanie occupée, y compris à El-Qods Est, entraînant la mort de plus de 945 Palestiniens, près de 7 000 blessés et plus de 15 800 arrestations selon les statistiques officielles palestiniennes. Dans un silence international assourdissant, la grève de ce lundi s’impose comme un acte de résistance collective et de conscience, réaffirmant le refus de l’occupation et le droit inaliénable du peuple palestinien à la liberté, à la justice et à l’indépendance.
« Stop au massacre à Ghaza ! »
Des foules immenses ont envahi les rues de nombreuses capitales à travers le monde, dénonçant d’une seule voix les crimes génocidaires perpétrés par l’armée d’occupation israélienne contre les Palestiniens de Ghaza et réclamant justice, liberté et indépendance pour le peuple palestinien. De Stockholm à Londres, de Madrid à Paris, en passant par Berlin, Washington, Amman et Rabat, la mobilisation populaire s’est intensifiée ces derniers jours, marquant une colère mondiale croissante face à l’impunité dont jouit l’entité sioniste et au soutien que lui accordent plusieurs puissances occidentales. Dans la capitale jordanienne, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis pour dénoncer le soutien inconditionnel de Washington à l’agression israélienne contre Ghaza, exigeant la fin de la complicité américaine dans les massacres. À Londres, Madrid et Berlin, les cortèges ont défilé en brandissant des banderoles appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la reconnaissance du droit des Palestiniens à vivre libres, sur leur terre, sans blocus ni occupation. À Paris, la manifestation s’est tenue dans une ambiance tendue, mais déterminée, les participants appelant à la rupture des relations avec Israël et à des sanctions contre les responsables de crimes de guerre. Aux États-Unis, des mobilisations ont été enregistrées dans plusieurs grandes villes, dont Washington, New York, Chicago, San Francisco et Los Angeles, avec des appels à une grève générale pour faire pression sur l’administration américaine et mettre fin au financement militaire de l’armée israélienne. Le Maroc n’a pas été en reste. À Rabat, ce dimanche 6 avril, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale pour dénoncer la normalisation du régime du Makhzen avec l’entité sioniste, en pleine guerre d’extermination menée contre les Palestiniens. Drapeaux palestiniens en main, affiches de martyrs brandies haut, les Marocains ont crié leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une trahison. Les slogans fusaient de toutes parts : « La normalisation est un crime », « Tous avec Ghaza », « Palestine et Maroc : un seul peuple ». La manifestation, massive et résolue, a été marquée aussi par une dénonciation claire des concessions faites par Rabat à Israël, notamment l’utilisation du port de Tanger pour le transit d’armes vers l’entité sioniste. Les manifestants ont également mis en lumière la répression que subissent les militants anti-normalisation dans le royaume, accusant le régime de vouloir museler toute voix solidaire de la cause palestinienne. À travers ces mobilisations, un message clair se dessine : les peuples du monde rejettent les massacres commis à Ghaza, dénoncent la complicité internationale avec l’occupant sioniste et appellent à une justice réelle pour les Palestiniens, un peuple qui a le droit légitime de vivre libre, indépendant et maître de son destin.
Washington punit la solidarité avec Ghaza
Alors que les universités américaines sont devenues des foyers actifs de mobilisation contre le génocide perpétré par Israël à Ghaza, les autorités américaines ont lancé une campagne de répression ciblant les étudiants internationaux qui soutiennent la cause palestinienne. Depuis la signature, fin janvier, d’un décret par le président Donald Trump visant à « lutter contre l’antisémitisme », des dizaines de jeunes étrangers ont vu leurs visas annulés. Ce texte, qui donne carte blanche aux autorités pour expulser tout étudiant accusé de « participation à des activités antisémites », est largement interprété comme un instrument politique pour museler les soutiens à la Palestine. Selon plusieurs médias américains, les annulations de visas se comptent désormais par centaines, affectant des étudiants inscrits dans les plus prestigieuses institutions du pays : Columbia, Stanford, UCLA, entre autres. À UCLA, le président de l’université Julio Frenk a confirmé l’annulation des visas de six étudiants actuels et de six anciens diplômés. À Stanford, ce sont quatre étudiants et deux anciens qui sont visés. Columbia, l’un des épicentres de la mobilisation propalestinienne, a vu quatre de ses étudiants internationaux sanctionnés. Le 30 janvier, Trump a signé un décret permettant le renvoi des étudiants impliqués dans des mouvements dénonçant le soutien américain à Israël. Quelques semaines plus tard, le 27 mars, le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio a annoncé l’annulation d’au moins 300 visas, prétextant un « soutien présumé au Hamas ». Des arrestations ciblées ont également été signalées. Le 9 mars, les autorités ont arrêté Mahmoud Khalil, un activiste palestinien engagé à l’université Columbia. Le 25 mars, Ramisa Öztürk, doctorante turque, a été arrêtée dans le Vermont. D’autres, comme Badr Khan Suri, chercheur indien à Georgetown, sont sous la menace d’expulsion, accusés de « propagande pro-Hamas ». Les protestations en faveur de Ghaza se sont étendues à plus de 50 campus à travers le pays, entraînant l’arrestation de plus de 3 100 personnes, majoritairement étudiants et enseignants.
Des milliers d’Égyptiens en colère
Le centre-ville du Caire a été également le théâtre d’une mobilisation populaire massive en solidarité avec Ghaza. Des milliers d’Égyptiens sont descendus dans les rues après la prière du vendredi pour dénoncer les crimes de guerre commis par Israël et le soutien des États-Unis à l’agression en cours. La place de l’Opéra et ses alentours ont résonné de slogans puissants : « Ghaza tu n’es pas seule », « À bas Israël ! », « Israël assassin, l’Amérique complice ! ». Les manifestants, de tous âges, agitaient des drapeaux palestiniens et brandissaient des pancartes exigeant la rupture des relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Cette manifestation a été déclenchée à l’appel de plusieurs partis politiques, de mouvements étudiants et d’organisations syndicales, à la suite de la frappe israélienne qui a tué sept travailleurs humanitaires de l’ONG World Central Kitchen. Face à l’ampleur de la mobilisation, les forces de sécurité ont établi de nombreux barrages et contrôles, mais n’ont pas empêché le rassemblement. Les slogans s’en sont pris aussi au régime égyptien, accusé de « complicité passive » en raison du blocus du point de passage de Rafah. Un manifestant déclarait : « Nous ne pouvons plus nous taire. Ce n’est pas seulement une guerre, c’est un génocide ! Et notre silence serait une trahison ». Cette mobilisation s’inscrit dans une vague de protestations régionales et internationales dénonçant l’impunité dont jouit Israël, notamment après l’attaque meurtrière contre les travailleurs humanitaires étrangers.
Assaut populaire contre l’ambassade israélienne à Amman
Des milliers de Jordaniens ont manifesté, vendredi 5 avril à Amman, devant l’ambassade israélienne pour dénoncer les massacres perpétrés à Ghaza. La colère populaire, attisée par la récente tuerie de sept travailleurs humanitaires par Israël, s’est traduite par un mouvement de masse d’une rare intensité. Dès la fin de la prière du vendredi, une foule compacte a convergé vers le quartier diplomatique d’Abdoun, où se trouve l’ambassade. Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et scandé : « Pas d’ambassade d’un État criminel ! », « À bas Israël ! », « L’Amérique complice du massacre ! » Les protestataires ont exigé l’expulsion de l’ambassadeur israélien et la rupture immédiate des accords de paix entre la Jordanie et Israël, signés à Wadi Araba en 1994. Des appels à un boycott total des produits américains et israéliens ont également été lancés. Les forces de l’ordre ont tenté de contenir la manifestation en déployant des barrières de sécurité, mais les protestataires ont réussi à s’approcher à quelques mètres de l’enceinte diplomatique, exigeant des actions concrètes du gouvernement jordanien. Certains manifestants ont dénoncé l’inaction officielle face à ce qu’ils qualifient de « génocide en direct », exhortant le roi Abdallah II à se positionner fermement contre les atrocités commises à Ghaza. Cette mobilisation s’ajoute à une série de manifestations qui secouent le monde arabe depuis le début de l’offensive israélienne, illustrant l’exaspération croissante des peuples face à l’impunité d’Israël et à l’alignement occidental.
M. Seghilani