À la demande de l’Algérie, présentée mercredi, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la situation en Palestine, s’est tenue jeudi au siège des Nations unies.
L’initiative fait suite à la dangereuse escalade de la situation dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Ghaza qui subit, depuis plus d’un mois, un blocus accompagné d’assassinats indiscriminés qui n’ont pas épargné le personnel humanitaire. Elle intervient également après l’annonce de la découverte à Ghaza des corps de 15 ambulanciers et travailleurs humanitaires relevant du Croissant-Rouge palestinien, de la Défense civile palestinienne et des Nations unies, et suite au déferlement de violence sans précédent des colons sionistes en Cisjordanie occupée. Depuis plus d’un mois, l’entité sioniste impose un blocus strict à Ghaza, empêchant l’entrée de biens essentiels, dont la nourriture, les médicaments et le carburant, entraînant des pénuries alimentaires et médicales. Hier, le ministère palestinien de la Santé a annoncé dans son rapport statistique quotidien : 86 martyrs et 287 blessés au cours des dernières 24 heures, avec « un certain nombre de victimes sous les décombres et sur les routes », de sorte que « les équipes d’ambulance et de protection civile n’ont pas pu les atteindre ». Dans ce contexte, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a expliqué, lors de cette réunion que « l’Algérie a demandé une session d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation en Palestine, car elle croit fermement que ce Conseil doit s’exprimer clairement». Il a rappelé que « ce qui se passe à Ghaza est une punition collective et un crime de guerre, et aucune force ne sera en mesure de déraciner le peuple palestinien de sa terre ». L’ambassadeur a souligné la nécessité pour le Conseil d’assumer ses responsabilités et d’assurer la mise en œuvre de ses décisions. Il a averti qu’en refusant cette approche, le Conseil va vers la perte de toute légitimité restante. Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a souligné que la population de Ghaza est confrontée à des difficultés inimaginables. « La puissance occupante est responsable d’avoir transformé Ghaza en le conflit le plus meurtrier pour les fournisseurs d’aide humanitaire, avec plus de 400 morts, et le conflit le plus meurtrier pour les journalistes, avec 209 morts », a-t-il conclu. Mercredi, l’Algérie a appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante sur les crimes commis par l’entité sioniste à Ghaza contre les travailleurs humanitaires, tout en plaidant pour la mise en place d’un mécanisme forçant les auteurs de ces crimes à rendre des comptes. Amar Bendjama, qui intervenait à une réunion au Conseil de sécurité consacrée à la protection des civils et des travailleurs humanitaires durant les conflits armés, a insisté sur « la nécessité de mener des investigations indépendantes et la reddition de comptes », notant que les personnels humanitaires relevant de l’ONU étaient systématiquement ciblés par l’occupation sioniste à Ghaza. En appui sur les États-Unis et leurs alliés occidentaux, et profitant de l’inaction des pays arabes et des pays musulmans, à part quelques rares exceptions, l’entité sioniste se sent impunie pour les crimes et le génocide qu’elle commet, dans le plus pur style colonial, contre la population palestinienne, croyant que c’est ce qui lui garantira la survie. L’opinion publique internationale et la plupart des pays membres de l’ONU, se référant au droit international, ne cessent de protester et de condamner, mais sans aucun effet sur les dirigeants sionistes qui poursuivent leurs crimes à Ghaza et en Cisjordanie ainsi que leurs attaques contre les pays de la région, au mépris de toutes les conventions internationales. Le soutien inconditionnel apporté à l’entité sioniste par les États-Unis et les pays occidentaux pour mettre en œuvre la solution de colonie de peuplement en Palestine, se heurte heureusement à la résistance palestinienne qui bénéficie de l’aide des pays et des peuples attachés à la cause de la liberté.
M’hamed Rebah
