Depuis la chute de la monarchie française, jamais un ancien chef de l’État et encore moins de la 5ème République instaurée par le général De Gaulle en 1958, n’avait, autant que Nicolas Sarkozy, déshonoré la France et ses institutions. L’homme est actuellement au box des accusés et répond aux accusations « d’associations de malfaiteurs », « corruption » et « détournement de l’argent public ». Son épouse, Carla Bruni, également mise en examen dans ce dossier, comparaît avec lui pour « recel » et « subornation de témoins », etc. Au total, 12 accusés sont poursuivis dans cette affaire dite « libyenne ». Parmi eux pas moins de 3 de ses anciens ministres. Le verdict est attendu le 10 avril prochain. Sarkozy encourt une peine de 10 années de prison et une forte amende. L’État libyen réclame 10 millions de dommages et intérêts. Il faut dire que Nicolas Sarkozy n’est pas à sa première affaire judiciaire. D’ailleurs, il vient aux audiences portant un bracelet électronique d’une condamnation d’un procès précédent dit « affaire bismuth » de 3 ans de prison. Dans une autre affaire dite « Bygmalion », il a été condamné à un an de prison. Sarkozy s’est pourvu en cassation. Il faut dire que l’homme se rend au tribunal comme on va au café. Il est cité ou mis en cause dans pas moins de 10 affaires judiciaires. C’est que l’homme qui a dirigé pendant cinq ans la France n’accorde aucun respect aux lois de la République. Les Français ont honte d’avoir été dirigés par cet homme qui salit l’histoire de leur pays. C’est pourquoi d’ailleurs ils ne lui ont pas accordé un 2ème mandat. C’est aussi la raison de la rareté des médias français à couvrir ses procès. Il y a même, de leur part, une volonté d’étouffer ces scandales qui passent dans plusieurs tribunaux de l’hexagone. Dans cette affaire des fonds libyens, le cynisme de l’homme est unique dans les annales. Sarkozy avait reçu en grande pompe le président libyen, Mâamar Gueddafi, qui a surpris tout le monde en plantant sa tente dans les jardins de l’Hôtel de Marigny, résidence officielle des hôtes de l’État qui fait face à l’Élysée. C’était le 10 décembre 2007, juste après son élection à la présidence de la République française. Ces excès d’égards de Sarkozy envers son invité libyen étaient douteux. Mais personne n’avait pensé à un quelconque lien hors la loi entre les deux hommes. Comme si Machiavel n’était pas loin, le 19 mars 2011, en application d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, l’OTAN attaque la Libye. Les bombardements ont été incessants et conduits principalement par les forces françaises et britanniques. Le 20 octobre de la même année, Gueddafi est assassiné dans des circonstances non élucidées à ce jour. Nicolas Sarkozy était à l’Élysée en ces moments-là. On était loin des égards dispensés à l’hôtel de Marigny. L’essentiel est que l’auteur des supposées largesses accordées à Sarkozy pour son élection en 2007 ne soit plus une source d’inquiétude pour Sarkozy qui s’apprête à se représenter pour un 2ème mandat. Ce sont ces inquiétudes qui reviennent et habitent, aujourd’hui, l’homme au bracelet électronique qui se présente devant ses juges. Au-delà de ces affaires judiciaires, Nicolas Sarkozy, a pris des décisions politiques qui resteront dans les annales. C’est lui qui a réintégré la France dans l’OTAN, le 8 avril 2008, alors que De Gaulle s’en été retiré le 21 février 1966. Par cette réintégration, Sarkozy aura fait perdre deux décennies à la France qui est aujourd’hui embourbée dans un problème pour sa propre défense dans un cadre européen. Le « parapluie » de défense américain ayant été retiré à l’Europe. De Gaulle avait vu juste. La deuxième décision contre l’avis des Français concerne le traité d’une constitution européenne que le référendum organisé le 29 mai 2005 avait rejeté par près de 55% de « NON ». L’entourloupe de Sarkozy aura été de convoquer, en janvier 2008, le parlement français en congrès qui a « remis en selle » le traité que les électeurs français avaient refusé. Devant un tel CV, les Français ne sont pas surpris du nombre d’infractions pour lesquelles Sarkozy est poursuivi par la justice. Il restera, tout de même, une tâche indélébile dans leur Histoire. Ce dont ils se seraient bien passés.
Zouhir Mebarki
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