Lors d’une conférence organisée à Genève par l’Institut international pour l’action non-violente (Novact) et l’Association catalane de solidarité avec le peuple sahraoui (ACAPS), des experts et militants des droits humains ont dénoncé la détérioration alarmante de la situation au Sahara occidental occupé. Ils ont exhorté la communauté internationale à agir pour mettre fin à l’occupation marocaine et garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
L’avocate norvégienne Toni Severon a souligné que la situation des droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées demeure «catastrophique ». Elle a dénoncé une répression marocaine systématique, aggravée par un silence international préoccupant, et a plaidé pour l’envoi de missions indépendantes afin de documenter et mettre un terme aux violations. « Le Sahara occidental reste un +trou noir de l’information+, comme le souligne Reporters sans frontières, car les autorités marocaines empêchent journalistes et observateurs internationaux d’accéder au territoire. Cet isolement favorise des violations massives non comptabilisées », a-t-elle alerté. Lucille Maibon, représentante de Novact, a, pour sa part, insisté sur la nécessité de « rompre le silence » face aux exactions marocaines et d’exiger des comptes aux responsables.Elle a mis en avant les conclusions du rapport annuel sur les violations documentées en 2024, révélant des atteintes graves aux droits fondamentaux, notamment des cas de détention arbitraire, de torture, de disparitions forcées et de répression des libertés d’expression et de manifestation. Elle a également établi un parallèle entre la lutte du peuple sahraoui et d’autres causes anticoloniales, notamment celle du peuple palestinien, dénonçant la pression exercée par le Maroc au niveau international pour empêcher toute discussion sur la question sahraouie. Le rapport présenté lors de la conférence met en lumière une série de violations, allant du pillage des ressources naturelles sahraouies aux restrictions des droits économiques, sociaux et culturels. Ses auteurs ont appelé le Secrétaire général de l’ONU à accorder une attention particulière à ces violations dans son prochain rapport au Conseil de sécurité, soulignant l’absence d’un mécanisme indépendant et crédible de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.M. Seghilani