Les fonctionnaires algériens sont rassurés, ils recevront leurs salaires du mois de mars sans avoir à dépendre des délais imposés aux processus budgétaires en début d’année par la réglementation, et qui risquaient d’entraîner des retards dans les virements. L’approbation du budget annuel de fonctionnement et l’achèvement et l’approbation des états de salaires prennent du temps avec un impact néfaste sur la régularité des versements des salaires des fonctionnaires, habitués à des dates fixes. La stabilité sociale et économique du pays peut s’en ressentir. Face à cette situation, le ministère des Finances a décidé pour la troisième fois consécutive d’autoriser le paiement à découvert des salaires des fonctionnaires et des agents de l’État pour le mois de mars 2025. La décision signée par le directeur général du budget et par le directeur général du contrôle financier et de la comptabilité, a été adressée aux secrétaires généraux des ministères et des administrations publiques, au directeur général de la comptabilité publique, au directeur général du Trésor public et au gouverneur de la Banque d’Algérie. Cette mesure reflète une vision économique responsable visant à préserver la stabilité sociale et à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions financières de l’État. Le processus de règlement des découverts est surveillé par les autorités compétentes pour fournir les situations graphiques et les fiches de paiement aux employés concernés par le règlement des découverts et le relevé fiscal des cas de découverts. La même décision, qualifiée d’exceptionnelle, a été prise par le ministère des Finances pour payer les salaires des fonctionnaires par cette voie pour les mois de janvier et février au début de cette année. C’est une décision salutaire qui permet aux fonctionnaires concernés de disposer de revenus et de pouvoir ainsi faire face aux dépenses liées spécialement au mois de Ramadhan qui a commencé, hier, 1er mars, et à la fête de l’Aid El Fitr qui le clôture. Il s’agit d’un moment de la vie sociale où aucun retard de salaire n’est toléré. Dans ses vœux adressés au peuple algérien, vendredi soir, à l’occasion de l’avènement du mois de Ramadhan, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué « la sécurité et la stabilité » dont jouit la société algérienne et le « bond qualitatif en matière de concrétisation des engagements et des acquis aux impacts directs sur le citoyen, particulièrement la préservation du pouvoir d’achat et la lutte contre toute forme de spéculation notamment sur la nourriture des Algériens et des Algériennes ». Il a également parlé « l’esprit de fraternité et de solidarité enraciné dans la société algérienne» qu’il faut renforcer. C’est dans cet esprit que le recours au virement par découvert s’inscrit, tout en laissant aux administrations le temps de poursuivre les processus budgétaires stipulés par la réglementation. C’est la traduction dans les faits de la priorité donnée par les pouvoirs publics à la protection du pouvoir d’achat du citoyen. C’est, une fois encore, le caractère social de l’Etat, qui se confirme, visant l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Et il s’agit ici d’une catégorie de travailleurs dont le nombre tourne autour de trois millions, dont une grande partie exerce dans les secteurs de l’Education et de la Santé. Pour rappel, avant la fin de l’année écoulée, le Conseil des ministres a approuvé les statuts particuliers et du régime indemnitaire des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’Education nationale, dans le cadre des engagements du président Abdelmadjid Tebboune ainsi que les statuts particuliers des corps médical et paramédical. Les fonctionnaires concernés par le paiement à découvert de leurs salaires se trouvent également dans les autres ministères et les établissements administratifs qui sont sous leurs tutelles.
M’hamed Rebah