Malgré la dévastation causée par plus de 15 mois de bombardements intensifs, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à Ghaza a annoncé, dimanche, le lancement de l’année scolaire 2024-2025. Une rentrée qui intervient dans un contexte de crise extrême, marqué par les séquelles de la guerre d’extermination menée contre le territoire palestinien.
Le ministère a souligné que cette rentrée se tient malgré « les défis immenses imposés par la guerre d’extermination sur Ghaza, la destruction massive laissée derrière elle et le manque criant de ressources et de moyens ». L’engagement du ministère à garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants palestiniens reste intact. Ainsi, les cours reprendront dans les écoles encore debout, celles qui ont pu être restaurées, ainsi que dans des établissements et points d’enseignement alternatifs mis en place dans différentes régions. En parallèle, l’enseignement à distance demeure une option pour les élèves qui ne peuvent pas se rendre physiquement en classe. Toutefois, le ministère a appelé les familles palestiniennes déplacées, qui ont trouvé refuge dans les écoles, à libérer les salles de classe afin de permettre aux élèves de reprendre leurs études dans des conditions plus adaptées. Les ravages causés par l’armée de l’occupant sioniste sur le système éducatif sont sans précédent. Selon un précédent rapport du ministère, 85 % des écoles sont hors service, entraînant une interruption de la scolarité pendant deux années consécutives. Ahmed Najjar, directeur général de l’Unité des relations publiques au ministère de l’Éducation, a révélé que l’enseignement supérieur a également subi de lourdes pertes : environ 1 200 étudiants et 150 universitaires ont été tués, tandis que 140 infrastructures universitaires ont été détruites. Face à cette catastrophe, le ministère exhorte les organisations internationales, en particulier celles engagées dans la défense des droits de l’Homme et du droit à l’éducation, à assumer leurs responsabilités. Il appelle à une pression accrue sur l’occupant sioniste pour permettre l’entrée des matériaux nécessaires à la reconstruction des écoles, des fournitures scolaires et du mobilier éducatif. Selon les données du bureau de presse gouvernemental à Ghaza, l’armée israélienne a, en plus de ses attaques meurtrières, ciblé 1 166 structures éducatives, dont 927 écoles, universités, jardins d’enfants et centres de formation, complètement rasés. Le même bureau estime les pertes du secteur éducatif à plus de 2 milliards de dollars.
Un génocide soutenu par Washington
Entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025, Israël, avec le soutien des États-Unis, a mené une guerre d’extermination qui a fait plus de 160 000 martyrs et blessés palestiniens, en grande majorité des enfants et des femmes. À cela s’ajoutent plus de 14 000 personnes portées disparues sous les décombres et dans les rues. Selon les dernières données des sources médicales palestiniennes, le nombre de martyrs a atteint 48 339, tandis que celui des blessés s’élève à 111 753. Le bilan risque de s’alourdir encore, des milliers de victimes étant toujours sous les gravats. Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier dernier, accompagné d’un échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et Israël, sous médiation égyptienne et qatarie, avec le soutien des États-Unis. Cet accord, structuré en trois phases de 42 jours chacune, vise à ouvrir des négociations pour la suite des pourparlers. Mais malgré la trêve, le défi reste immense pour Ghaza, où la population, traumatisée et meurtrie, tente de reconstruire ce qui reste de son avenir, à commencer par l’éducation de ses enfants.
M. Seghilani
