Si du côté des consommateurs, c’est la course contre la montre en matière de préparatifs du mois de Ramadhan, du côté des autorités, c’est pratiquement le même constat puisque depuis plusieurs semaines, des mesures et des décisions s’enchaînent en vue d’assurer un mois de carême serein, pas cher, et pour barrer surtout la route à la spéculation qui ne finit pas de limer le pouvoir d’achat des Algériens, notamment en ces périodes d’occasions. À noter, à cet effet, que plusieurs décisions ont été prises, dans ce sens, à l’instar des directives données par le ministère de l’Industrie aux responsables des complexes AGRODIV et MADAR pour appliquer des réductions allant jusqu’à 15 % sur les prix de leurs produits dans 167 marchés de proximité. Ces réductions, appliquées depuis le 15 février dernier, concernent des produits alimentaires et agricoles tels que : la semoule, la farine, les pâtes, le couscous, l’huile de table, les jus, les conserves et d’autres articles. Le même département avait également insisté sur l’importance de renforcer les activités sociales du complexe pour promouvoir la solidarité et l’entraide à l’occasion du mois sacré.
Lancement de près de 600 marchés de proximité
Aussi, parmi les mesures importantes prises cette année, le lancement de 565 marchés de proximité à travers le territoire national, destinés à la vente de produits de large consommation. Toutes les mesures organisationnelles et logistiques ont été prises pour garantir l’approvisionnement de ces marchés, qui visent à compléter l’offre des marchés conventionnels en proposant des produits de bonne qualité à des prix compétitifs. Plus de 6.400 opérateurs, incluant producteurs, importateurs, commerçants de gros et artisans, participent à l’initiative afin d’assurer une disponibilité continue de divers produits alimentaires (légumes, fruits, denrées de base) tout au long du mois de Ramadhan. Présents dans les 58 wilayas du pays, ces marchés de proximité ont pour objectif de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et d’assurer une large disponibilité des produits alimentaires à des prix raisonnables. Ils permettent également aux opérateurs économiques de commercialiser leurs produits dans le cadre des efforts visant à lutter contre la spéculation, a ajouté le responsable. À noter que dans la wilaya d’Alger, 21 marchés de proximité ont été ouverts pour le mois de Ramadhan 2025. De même dans la wilaya de Tizi- Ouzou, où il a été également ouvert un marché de proximité auxquels prennent part 1.300 familles, permettant aux femmes au foyer exerçant un métier artisanal de commercialiser leurs produits.
Destockage d’importantes quantités de pommes de terre, d’ail et d’ognon
Aussi, les autorités prévoient des opérations de déstockage d’importantes quantités de produits agricoles de large consommation, afin d’empêcher toute perturbation en ces produits dans le marché national pouvant impliquer des hausses des prix. De ce fait, le ministère du Commerce avait annoncé l’élaboration d’un programme de déstockage durant la période de soudure qui coïncide cette année avec le mois sacré. Le programme en question a débouché au déstockage de 60 000 tonnes de pommes de terre, 11 000 tonnes d’oignons et 3 500 tonnes d’ail. Parallèlement, un système de suivi et de contrôle du déstockage des produits agricoles a été lancé, dédié aux opérateurs privés «en dehors du système de régulation», en vue d’encadrer ces opérations selon la situation du marché.
28 000 tonnes de viandes rouge et blanche importées
Parmi les mesures phares prises cette année encore en prévision du mois sacré de Ramadhan, l’on cite en outre la décision d’importer une quantité totale estimée à 28 000 tonnes de viandes dont 13 000 tonnes de viande rouge et 15 000 tonnes de viande blanche. Cette décision du ministère du Commerce s’inscrit dans une volonté d’anticiper la hausse de la demande en produits carnés durant ce mois. Pour la viande blanche en particulier, les importations viennent compléter une production locale estimée à 35 000 tonnes par mois.
Renforcement du contrôle commercial
En parallèle à toutes ces décisions, en vu de faciliter le Ramadhan Aux algériens, le ministère du Commerce prévoit l’intensification des efforts de lutte contre toutes formes de spéculation, notamment au niveau des stocks et des chambres froides non-déclarés. À cet égard, le ministre du secteur, Tayeb Zitouni, avait assuré que «l’État demeurera ferme dans sa lutte contre toutes formes de spéculation, y compris l’augmentation des prix de manière injustifiée», ajoutant qu’une «nouvelle approche sera adoptée en matière de contrôle commercial, basée sur la structure des prix de l’importateur au distributeur et au détaillant». Au niveau des marchés, il est prévu un suivi hebdomadaire de la disponibilité des légumes et des fruits, faciliter la commercialisation des produits agricoles, en sus d’assurer l’affichage des prix et un suivi quotidien. L’accent sera mis sur le contrôle de la propreté à l’intérieur de ces espaces commerciaux, tout en laissant le champ aux associations de protection du consommateur, à travers l’organisation d’activités de sensibilisation à l’intérieur de ces espaces.
Ania N.
