Un reporter dans la foule : Zemmour-Le Pen, même combat ?

Quelle différence y a-t-il entre un Éric Zemmour et Marine Le Pen ? Apparemment aucune puisqu’ils sont tous les deux racistes. D’extrême droite. D’une haine sans limite contre tous ce qui est Algérien. Une position politique qu’ils ont eu en partage familial. Ils représentent l’alliance judéo-chrétienne (renforcée aujourd’hui par l’alliance judéo-marocaine). Pourtant en grattant légèrement on voit surgir une animosité éternelle qui les sépare. Tout en se vouant la mort, ils feignent la bonne entente. Ils entretiennent une relation de fourbes qui, quelques fois, laisse échapper une trahison vite masquée derrière l’indispensable hypocrisie qui leur permettra, un jour, de s’étriper. Pour illustrer cette relation atypique, il faut se rappeler comment Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, a truandé, en 2024, Éric Zemmour après avoir obtenu son siège de député européenne. Pour mieux comprendre ces postures, arrêtons-nous un instant sur leur parcours. Commençons par Marine Le Pen qui a repris le « flambeau » de son père Jean-Marie Le Pen décédé le 7 janvier dernier. Ce dernier a fait ses classes chez les jésuites. En 1956, il s’engage dans le régiment de parachutistes français et participe à la bataille d’Alger où son racisme l’a poussé à torturer les Algériens. De retour en France, il créé son parti, le Front National, et étale au grand jour son combat contre les juifs. Il a été six fois condamné pour antisémitisme. Du « point de détail » (1987) à « M. Durafour crématoire » (1988) en passant par cette journaliste juive au « nez crochu » (2011) sont quelques exemples de ses nombreuses sorties ciblant la communauté juive. Succédant à son père, Marine Le Pen, change le nom du Front National qui devient le Rassemblement national avec l’espoir de faire oublier l’obsession anti-juive de son père. En fait elle ne réussit que le camouflage. Ne voilà-t-il pas qu’un autre parti, dans la même mouvance d’extrême droite, est créé par Éric Zemmour qui lui donne le nom de Reconquête. Issu d’une famille juive de Sétif (Algérie) qui a obtenu la nationalité française, grâce à leur coreligionnaire Adolphe Crémieux devenu ministre français de la Justice, 40 ans après l’envahissement de l’Algérie par l’armée française, Éric Zemmour est plus colonialiste et plus anti-algérien que Le Pen. Tout en détestant ce dernier. Cela parait compliqué, n’est-ce pas ! oui car il n’y a aucune logique dans cette relation contre nature. Dans la même famille politique, deux ennemis mortels. Ils sont, tous deux, racistes et anti-algériens alors que l’un est juif et l’autre anti-juif. On sait ce que le gouvernement de Vichy a fait subir aux juifs d’Algérie et de France. Le journaliste français, Anthony Cortes, du quotidien l’Humanité, résume ainsi l’ambiguïté « pour l’extrême droite, la lutte contre l’antisémitisme n’est pas un combat, encore moins un but, c’est un moyen, un cheval de Troie pour mieux s’attaquer aux musulmans en les associant à l’islamisme ». Ce qui autorise à dire qu’Éric Zemmour poussé par le milieu sioniste, se sert des Le Pen et de Bardella (leur dernière recrue) pour casser ensemble de l’Arabe et de l’Algérien tout particulièrement, en attendant de se retourner l’un contre l’autre dans une anthropophagie inédite. Un Éric Zemmour au niveau limité et qui ne sait pas que ce sont deux de ses coreligionnaires, Bacri et Busnach, qui ont escroqué l’Algérie en livrant du blé algérien à la France, lors de la révolution de 1789. En empochant le paiement, ils ont « oublié » de le remettre aux autorités algériennes de l’époque. Ce qui a donné lieu au « coup d’éventail » qui fut la cause principale de l’envoi en Algérie du corps expéditionnaire français en 1830. La famille Zemmour était à l’époque indigène parmi les indigènes. Aujourd’hui plus français que les français. Quant à Marine Le Pen, elle est sous le coup d’une inéligibilité requise par le parquet du tribunal de Paris qui rendra son verdict le 30 mars prochain. En attendant, les Algériens, sous la conduite de leur président, Abdelmadjid Tebboune, développent à grande vitesse leur pays. Laissant ces faux frères de l’extrême-droite française qui finiront, un jour, par s’entretuer !
Zouhir Mebarki
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