Le service de défense civile de Ghaza a déclaré, hier, être confronté à des « missions ardues et complexes » pour retrouver les corps de plus de 10 000 martyrs, supposés toujours ensevelis sous les débris des habitations, bâtiments et infrastructures détruits lors des bombardements.
Ces victimes n’ont pas encore été incluses dans les bilans officiels communiqués par le ministère de la Santé. La défense civile a révélé que les corps de 2 840 martyrs restent introuvables, évoquant leur « évaporation » due à l’utilisation par l’armée de l’occupant sioniste d’armes produisant des températures extrêmes, oscillant entre 7 000 et 9 000 degrés Celsius, capables de fondre tout ce qui se trouve au centre des explosions. Depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, plus de 500 000 appels de détresse ont été reçus par les équipes de secours. Cependant, environ 50 000 appels n’ont pu être traités en raison du manque de carburant ou de l’impossibilité de coordonner des interventions dans des zones dangereuses, ciblées par l’armée de l’occupant. Selon le même communiqué, les équipes de secours ont déjà extrait plus de 38 000 martyrs et environ 97 000 blessés des décombres. En outre, plus de 11 000 patients ont été transférés vers des hôpitaux. Le service de défense civile a lancé un appel urgent pour l’envoi de renforts, notamment d’équipes de secours équipées venant des pays voisins, afin de gérer les conséquences catastrophiques de cette guerre, qui dépassent largement leurs capacités. Les pertes du service de défense civile sont également lourdes : 99 membres ont été tués, 319 blessés, et 17 centres ont été ciblés, dont 14 complètement détruits. Sur les 61 véhicules touchés, la majorité a été endommagée de manière irréparable. Le service déplore également avoir perdu 48 % de son personnel, tués, blessés ou capturés, ainsi que 85% de ses véhicules.
92 % des habitations détruites ou endommagées par l’agression sioniste, selon l’ONU
L’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a révélé, hier, que 92 % des maisons dans la bande de Ghaza, soit environ 436 000 habitations, ont été détruites ou gravement endommagées lors de l’agression sioniste qui s’est étendue sur plus de 15 mois. L’OCHA a précisé que cette destruction massive a conduit 90 % des habitants de Ghaza à être déplacés, accentuant encore davantage la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne. Le secteur de la santé, déjà fragilisé, a également subi de lourdes pertes. La plupart des structures médicales ont été détruites ou endommagées, rendant la réponse aux besoins sanitaires extrêmement difficile. Le Dr Rick Biberkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé en Palestine, a souligné que « restaurer le système de santé et répondre aux besoins immenses des habitants constitueront une tâche complexe et colossale, compte tenu de l’ampleur des destructions et des nombreux obstacles. » Un accord de cessez-le-feu a été conclu dimanche entre la résistance palestinienne et l’entité sioniste, mettant un terme à une agression commencée le 7 octobre 2023. Selon les autorités palestiniennes de la santé, cette guerre a causé la mort de 46 913 martyrs, parmi lesquels 17 581 enfants et 12 048 femmes, et a fait plus de 110 750 blessés. Les habitants de Ghaza doivent désormais faire face à l’énorme défi de la reconstruction et de la prise en charge des victimes, dans un contexte marqué par des destructions sans précédent et une crise humanitaire d’une ampleur inégalée.
Le PAM Vise à Nourrir un Million de Personnes à Ghaza Rapidement
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a annoncé dimanche qu’il s’efforçait de fournir de la nourriture à un maximum d’habitants de Ghaza, suite à la réouverture des points de passage grâce à la trêve. Carl Skau, directeur exécutif adjoint du PAM, a déclaré : « Nous visons à atteindre un million de personnes dans les plus brefs délais, » alors que les camions de l’agence onusienne, basée à Rome, commençaient à pénétrer dans la bande de Ghaza.
Le PAM fournit de la farine, des repas prêts à consommer et s’efforce de réapprovisionner les boulangeries, tout en distribuant des suppléments nutritionnels aux enfants les plus mal nourris. « L’accord prévoit 600 camions par jour, et il semble que la première partie de cette aide sera humanitaire. Tous les points de passage seront ouverts », a ajouté M. Skau.
Dimanche, les premiers camions du PAM sont entrés dans Ghaza, selon un communiqué de l’agence. « Nous avons prévu d’envoyer 150 camions par jour pendant au moins les vingt prochains jours, et nous pouvons en faire davantage, » a précisé M. Skau. L’une des principales priorités du PAM est de fournir du pain à « des dizaines de milliers de personnes par jour ». Le PAM souhaite également impliquer le secteur privé dès que possible. Le programme a précisé qu’il avait prépositionné près de Ghaza suffisamment de nourriture pour nourrir plus d’un million de personnes pendant trois mois.
L’OMS appelle à la levée des restrictions
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré dimanche qu’elle est prête à augmenter immédiatement l’aide à Ghaza, à condition d’avoir un accès garanti à l’ensemble de la population palestinienne. Les infrastructures de santé de Ghaza ont été largement détruites ou endommagées par l’agression sioniste.
« Il est crucial que les obstacles sécuritaires, en particulier ceux imposés par l’armée de l’entité sioniste, soient levés », a souligné l’OMS dans un communiqué. L’Organisation insiste sur la nécessité de conditions permettant un accès systématique à la population de Ghaza, ainsi que l’afflux d’aide par toutes les frontières et voies possibles et la levée des restrictions sur l’entrée des produits essentiels. Les défis sanitaires à venir sont énormes, et l’OMS a , la semaine dernière, qu’il faudrait plus de 10 milliards de dollars pour rétablir le système de santé. L’agence dépeint une situation sanitaire catastrophique dans un territoire bombardé pendant 15 mois sans répit. Les soins de santé spécialisés sont largement indisponibles, les évacuations médicales à l’étranger sont extrêmement lentes, la transmission des maladies infectieuses a considérablement augmenté, la malnutrition est en hausse et le risque de famine persiste, a souligné l’agence.
La Croix-Rouge prête à renforcer son aide humanitaire
La Croix-Rouge internationale a annoncé, ce lundi, sa volonté d’étendre considérablement son action humanitaire dans la bande de Ghaza, après avoir facilité la libération de trois otages israéliens et de 90 détenus palestiniens au premier jour de l’accord de cessez-le-feu. La présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, s’est déclarée satisfaite que « les personnes libérées puissent retrouver leurs proches. Garantir leur retour en toute sécurité et leur fournir les soins nécessaires en ce moment critique constitue une grande responsabilité». Elle a souligné que cette opération illustre le rôle crucial de la Croix-Rouge en tant qu’intermédiaire neutre entre les parties en conflit, capable de « sauver et transformer des vies à condition que les parties parviennent à un accord». La Croix-Rouge s’est dite prête à renforcer sa réponse humanitaire à Ghaza en collaboration avec ses partenaires, notamment le Croissant-Rouge. Cela inclut la fourniture d’une aide essentielle comme des médicaments, de la nourriture et le soutien aux services de base tels que les soins de santé, l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’électricité. Mirjana Spoljaric a également insisté sur l’urgence d’autoriser l’entrée des secours humanitaires dans l’enclave palestinienne, où les civils font face, depuis plusieurs mois, à de graves difficultés pour accéder à la nourriture, à l’eau potable et à un abri. Elle a rappelé l’importance pour toutes les parties au conflit de respecter le droit humanitaire international, y compris lors des opérations d’échange de prisonniers, en veillant en permanence à protéger les civils, les infrastructures médicales et les personnes vulnérables. Cette déclaration intervient alors que la bande de Ghaza, ravagée par des mois de conflit, fait face à une crise humanitaire sans précédent nécessitant une mobilisation internationale urgente.
M. Seghilani