Les conclusions de la Réunion de Riyad sur la Syrie, tenue le 12 janvier 2025, ont fait l’objet d’entretiens entre le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, et le ministre des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, Faisal bin Farhan Al Saoud, dont il a reçu un appel téléphonique, hier.
Un communiqué du ministère indique que les entretiens ont porté également sur les préparatifs en prévision du débat de haut niveau sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, qui sera organisé dans le cadre de la présidence algérienne du Conseil de sécurité des Nations unies. La position de l’Algérie sur la situation en Syrie est connue. Elle repose, notamment, sur un principe immuable dans les relations internationales de l’Algérie qui sont établies avec des États et pas avec des gouvernements. C’est le cas de la Syrie. Dès le dimanche 8 décembre 2024, journée marquée par des développements de la situation et des changements accélérés en Syrie, traduits par la chute de Bachar Al-Assad, l’Algérie avait appelé toutes les parties syriennes à l’unité et à la paix pour préserver la sécurité et la stabilité du pays et l’unité et l’intégrité de son territoire. En même temps, l’Algérie réaffirmait son « soutien au peuple syrien frère, avec lequel le peuple algérien partage des pages lumineuses d’une histoire commune fondée sur la solidarité et l’entraide ». L’Algérie appelait également le peuple syrien, dans toutes ses composantes, à « se tourner vers l’avenir pour bâtir un pays rassembleur doté d’institutions issues de la volonté du peuple syrien, loin de toute ingérence étrangère ». À la fin de l’année écoulée, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan de la diplomatie algérienne en 2024, Ahmed Attaf a précisé les positions de l’Algérie vis-à-vis de la Syrie. Elles sont, a-t-il dit, claires et reposent sur trois principes : 1/la Syrie appartient à tous les Syriens et l’avenir de la Syrie doit être forgé par tous les Syriens.
2/ l’intégrité et l’unité territoriales de la Syrie, conformément, a-t-il rappelé, aux orientations du président Abdelmadjid Tebboune, lors de son discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement ;
3/ le rôle des Nations unies en tant que cadre le mieux à même de superviser le dialogue entre les parties syriennes.
Le 8 janvier dernier, l’Algérie réaffirmait sa position, partagée par le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations unies (qui comprend outre l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et Guyana), en faveur des principes d’unité, d’indépendance, de souveraineté et d’intégrité territoriale de la Syrie, et rejetant de façon catégorique toute tentative de division de la Syrie, d’annexion d’une partie de son territoire ou de violation de sa souveraineté. C’est le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, qui a exprimé cette position, dans un communiqué lu lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Syrie, sous la présidence de l’Algérie. Il a souligné l’importance de maintenir « un soutien constant à un processus politique inclusif, conduit par la Syrie sous l’égide des Nations unies et conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité ». « La construction de l’avenir de la Syrie exige la participation effective de tous les Syriens, notamment les femmes et les jeunes », a-t-il ajouté. En résumé, pour l’Algérie, l’avenir de la Syrie est l’affaire des Syriens en dehors de toute ingérence étrangère qui ne fera qu’« exacerber les tensions et aggraver les défis auxquels fait face la Syrie ». Il n’est pas question, également, de « laisser le terrorisme revenir en Syrie » ni de permettre l’annexion d’une partie de son territoire ou la violation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. On sait que l’Algérie a salué l’adoption, en décembre dernier, par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution renouvelant le mandat de la force onusienne chargée d’observer le désengagement (FNUOD) et a réitéré son appel au respect de l’intégrité territoriale de la Syrie.
M’hamed Rebah