Le journal français « Le Monde » s’est fendu d’un article critique envers le Maroc. Il s’est voulu méchant mais en se gardant de toucher à l’essentiel. Il a juste montré ses crocs en versant dans une longue diatribe écorchant l’exécutif de Aziz Akhennouch mais évitant d’évoquer la mainmise du système du Makhzen, un système né d’un compromis passé du temps du maréchal Lyautey, le père fondateur du Maroc et la famille.
«Le Monde » a certes sorti la sulfateuse, mais tout en se fixant des limites, des lignes rouges à ne pas dépasser. Le plus curieux dans sa sortie est qu’elle intervient après la razzia opérée par les entreprises françaises qui ont profité des largesses de M6 et de la ruse de Macron pour faire main basse sur de larges pans de l’économie marocaine et des richesses du peuple marocain.
Le journal a évoqué, dans son article, des pratiques controversées du chef du gouvernement marocain, Aziz Akhennouch, « qui alimentent les inquiétudes concernant l’hégémonie de l’oligarchie sur la vie politique au Maroc, à travers des nominations douteuses au sein du gouvernement et des institutions lors d’un récent remaniement ». Il affirme que : « Akhennouch a procédé à la nomination de personnalités liées à son holding « Akwa Group » à des postes clés, renforçant ainsi l’influence de son groupe économique et suscitant des interrogations sur l’indépendance des institutions et leur capacité à accomplir leurs missions sans l’interférence de ces gens de l’argent et du pouvoir ». Bien vu par le rédacteur de l’article, l’oligarchie a pris dans ses crocs l’exécutif marocain et les pauvres marocains en sont aujourd’hui ses otages. Mais le journal ne pipe aucun mot sur le véritable système qui détient les rênes du pouvoir au pays de M6, à savoir le Makhzen qui est une relique médiévale imposée au peuple marocain par la famille royale pour s’offrir la soumission de tout un peuple. M6 et la famille royale ne sont même pas effleurés dans cet article qui s’est limité à taper sur Akhennouch tout en s’armant d‘un gant de velours. Le cynisme du rédacteur de l’article ou de ceux qui l’ont commandé suinte quand il affirme que, « ces nominations ont provoqué une vive polémique, notamment la désignation de Mohamed Saâd Barada comme nouveau ministre de l’Éducation, malgré l’inexpérience totale dans le domaine éducatif ou dans les fonctions gouvernementales. Barada, homme d’affaires ayant construit sa fortune dans l’industrie du chocolat, est un proche d’Akhennouch depuis les années 1980. Il siège depuis 2019 au conseil d’administration d’Afriquia Gaz, filiale du groupe « Akwa » détenu par la famille Akhennouch. Cette nomination, a noté le journal, illustre l’influence accrue de l’argent sur les décisions de l’État ». Il ne dit pas que le mécontentement du peuple marocain n’est pas né de ces nominations mais bien avant, depuis l’intronisation de la famille grâce au soutien de la France. Les marocains manifestent contre la cherté de la vie, contre la dégradation des conditions sociales, contre l’ordre du Makhzen depuis des décennies et ce ne sont pas ces dernières nominations qui ont jeté les marocains dans la rue. Ce ne sont pas des nominations de ministres qui ont provoqué les émeutes de mai 2011 violemment dispersées par les forces de sécurité sur ordre du roi, ou encore le hirak du Rif quand des manifestants ont été sauvagement dispersés par la police et la gendarmerie royale. Le journal s’est gardé de critiquer le système du Makhzen ou la dictature de la famille royale qui s’est appropriée le pays et ses richesses et qui a soumis le peuple à ses caprices. Il n’a pas évoqué la moindre atteinte aux droits de l’Homme pourtant dûment documentée par les ONG et les militants marocains. Il aurait pu, ne serait-ce que par équité et clairvoyance, aborder ce sujet qui fait du Maroc et de son système féodal le Makhzen, une cible des rapports des organisations de défense des droits de l’Homme. « Le Monde » a commis un réquisitoire à charge contre le gouvernement de Akhennouch pour mieux blanchir le Makhzen, devenu l’allié de la France et des puissances occidentales dans leurs tentatives de s’offrir un nouvel ordre mondial. Le Maroc, ou du moins sa façade, le roi et son makhzen, qui assument aujourd’hui pleinement leur occupation du Sahara occidental et leurs tentatives de fouler aux pieds la légalité internationale, ont reçu un autre soutien venu des monarchies du Golfe. Le communiqué du dernier sommet de coopération des pays du Golfe, qui s’est contenté de dénoncer le génocide perpétré par Israël dans la bande de Ghaza, sans définir des outils ou des moyens à mettre en œuvre pour stopper le massacre et imposer la solution à deux États pour régler, une fois pour toutes, le problème de la Palestine, a affirmé son plein soutien au Maroc auquel il a reconnu sa souveraineté sur le Sahara occidental. Le Journal s’est interdit d’évoquer ce sujet se contentant de tomber à bras raccourcis sur le gouvernement d’Akhennouch. C’est une façon de protéger le Makhzen et le roi et de mettre sur la défensive l’exécutif pour le pousser à faire plus de concession aux entreprises françaises qui se sont offertes une véritable mine d’or à la faveur de la visite de Macron qui a fini par consumer les dernières parcelles de souveraineté qui restaient au Maroc et brader ce qui restait des richesses de son peuple. Et c’est ça la puissance de la logique coloniale qui, depuis le Maréchal Lyautey, s’est offert son jardin secret qu’elle cultive à sa guise et qu’elle entretient comme bon lui semble pour assouvir ses moindres désirs et multiplier sa richesse au détriment des parias, le peuple marocain a fini par comprendre que son salut passe inéluctablement par le départ de la famille royale.
Slimane B.
