L’escalade des violences dans Ghaza atteint de nouveaux sommets alors que l’offensive sioniste entre dans son 423èmeᵉ jour. À Beït Lahia, le bombardement d’une maison a causé la mort de 25 martyrs. Dans la nuit de lundi, l’armée de l’occupant sioniste a intensifié ses attaques, utilisant des barils explosifs pour dévaster plusieurs quartiers résidentiels.
À Jabalia, un raid aérien a ciblé une maison près de la mosquée Al-Omari, provoquant la mort de deux citoyens et des blessures graves parmi plusieurs autres, dont huit réfugiés abrités dans une école. Parallèlement, à Rafah, deux Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés lors d’un bombardement visant des rassemblements de déplacés. Le ministre extrémiste sioniste des Finances, Bezalel Smotrich, a réitéré son appel à l’occupation totale de Ghaza et à l’établissement de colonies, affirmant : « Je suis un partisan du colonialisme». Il s’est également opposé à toute cessation des hostilités, renforçant les tensions déjà exacerbées. En réponse, la résistance palestinienne intensifie ses opérations. Ces derniers jours, elle a revendiqué des actions majeures, notamment l’explosion d’une pelleteuse militaire D9 et la destruction de plusieurs chars Merkava par des missiles ciblés. L’armée de l’occupant a confirmé la mort d’un commandant de la brigade d’ingénierie, tué lors des affrontements. En parallèle, un dirigeant palestinien a annoncé à Al-Mayadeen des avancées importantes dans les discussions entre le Hamas et le Fatah pour organiser la gestion de Ghaza. Un comité indépendant, composé d’experts locaux en gouvernance et administration, devrait être créé sous la supervision du gouvernement de Ramallah. Ces progrès, soutenus par plusieurs pays arabes, interviennent après des pourparlers difficiles organisés en octobre au Caire. Présidés par Khalil Al-Hayya pour le Hamas et Mahmoud Al-Aloul pour le Fatah, ces discussions visaient à unifier les efforts face aux défis croissants. Alors que Ghaza continue de subir des attaques meurtrières, ces initiatives politiques pourraient représenter une lueur d’espoir pour une gestion plus stable et unifiée du territoire, tout en renforçant la détermination de la résistance face à l’agression continue.
Nouvelle escalade en Cisjordanie occupée
Les forces de l’armée de l’occupant sioniste ont intensifié leurs incursions en Cisjordanie occupée, déclenchant des affrontements violents et des actes de répression ciblés contre la population palestinienne. Ces opérations surviennent alors que la guerre d’extermination contre Ghaza se poursuit. Dimanche soir, plusieurs villages et villes ont été pris pour cible par l’armée israélienne, provoquant des scènes de chaos. À ElKhalil, dans le sud de la Cisjordanie, des colons sionistes ont envahi le village de Tabqa, soutenus par les forces de l’occupant qui ont lancé des gaz lacrymogènes, causant des suffocations parmi les habitants. Simultanément, le camp de réfugiés d’Al-Fawar a été envahi, où des véhicules militaires ont semé la terreur. Plus au nord, à Naplouse, une vingtaine de véhicules militaires accompagnés de bulldozers ont pénétré dans les zones situées à l’est de la ville pour sécuriser l’accès des colons au site de « Joseph ». La résistance palestinienne, menée par les Brigades El-Qods et les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, a opposé une résistance acharnée, utilisant des armes légères et des explosifs. Après plusieurs heures d’affrontements intenses, les forces d’occupation ont été contraintes de se retirer. Des scènes similaires ont été rapportées à Jenine, où quatre jeunes palestiniens ont été tués dimanche soir. Une attaque de drone israélien avait précédemment ciblé une structure agricole dans le village de Sa’ir, suivie d’une opération militaire qui a conduit à des tirs nourris. Les martyrs, identifiés comme Montasser Jallal Na’im, Ismaël Mohamed Abou Rab, Wael Hassan Lahlouh et Abdel Salam Nabih Abou Rab, avaient entre 23 et 35 ans. Les incursions se sont poursuivies hier dans plusieurs régions, notamment à Ramallah, où l’armée israélienne a envahi l’école des garçons de Dora Al-Qar’a, interrogeant les élèves sur place et saisissant les enregistrements des caméras de sécurité. Depuis dimanche soir, au moins 12 Palestiniens, dont deux enfants, ont été arrêtés lors d’opérations menées dans diverses régions de la Cisjordanie occupée, accompagnées de destructions massives des biens des citoyens. Les organisations de défense des détenus ont rapporté qu’au moins 11 900 Palestiniens de Cisjordanie, y compris El-Qods occupée, ont été arrêtés depuis le début de la guerre actuelle. Ces incursions meurtrières et l’escalade de la violence coloniale contre les Palestiniens s’inscrivent dans une stratégie visant à étendre le contrôle sioniste sur la Cisjordanie occupée, à l’heure où la résistance palestinienne continue de se mobiliser pour défendre son peuple et son territoire.
HRW appelle les États membres de la CPI à soutenir la justice internationale face aux pressions croissantes
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a lancé un appel urgent aux pays membres de la Cour pénale internationale (CPI), réunis à La Haye, pour qu’ils réaffirment leur engagement à exécuter les mandats d’arrêt émis par la Cour, indépendamment des personnalités visées. Liz Evenson, directrice du programme Justice internationale de Human Rights Watch, a souligné l’importance de cette réunion annuelle en déclarant : « Les pays membres de la CPI devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que le travail crucial de la Cour puisse se poursuivre sans entrave. Ces mandats d’arrêt rappellent que personne n’est au-dessus des lois. » Cet appel intervient alors que la CPI fait face à des pressions accrues, notamment après l’émission récente de mandats d’arrêt visant Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant, dans le cadre de l’enquête sur les crimes commis en Palestine. Human Rights Watch déplore les menaces proférées par certains législateurs américains, qui envisagent des sanctions contre les responsables de la CPI ou toute personne coopérant avec elle. Dans un rapport publié le 18 novembre, l’ONG a formulé des recommandations aux États membres pour renforcer leur soutien à la Cour. Ces propositions incluent l’apport de ressources adéquates, un appui politique fort et une coopération pleine et entière, afin de permettre à la CPI de poursuivre efficacement ses enquêtes et procès dans des contextes complexes. L’Assemblée des États parties de la CPI, qui a débuté ses travaux lundi à La Haye, se poursuivra jusqu’à samedi. Cette session annuelle revêt une importance capitale pour le futur de la justice internationale, notamment dans le contexte des pressions politiques croissantes visant à affaiblir le mandat de la Cour. Human Rights Watch appelle les États membres à agir fermement pour défendre l’intégrité de cette institution et son rôle fondamental dans la lutte contre l’impunité.
L’ONU dénonce le plus grand nombre d’enfants amputés au monde
À Ghaza, où les agressions sionistes sévissent depuis plus d’un an, enregistre désormais le plus grand nombre d’enfants amputés au monde, en proportion de sa population, a révélé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’une conférence ministérielle organisée au Caire. Cette situation tragique fait de l’enclave palestinienne un symbole des horreurs d’une guerre qui n’épargne ni les civils ni les enfants. Lors de son intervention, M. Guterres a décrit un tableau apocalyptique : « Beaucoup d’enfants perdent leurs membres et subissent des amputations sans même avoir accès à une anesthésie », a-t-il précisé. Il a qualifié ce que subit la population de Ghaza de « crime international parmi les plus graves », soulignant l’ampleur du carnage infligé à cette région. Le secrétaire général a exprimé son désarroi face à cette réalité, évoquant la catastrophe humanitaire à Ghaza comme un « effondrement total de notre humanité commune ».
Cet appel à la prise de conscience est d’autant plus urgent que la situation ne cesse de se dégrader. M. Guterres, dans un discours transmis par la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohammed, a insisté sur la nécessité de mettre fin à ce « cauchemar », insistant : « Nous ne pouvons pas continuer à détourner le regard. Il est grand temps d’agir. » L’agression israélienne, qui dure maintenant depuis 13 mois, a fait plus de 44 000 martyrs et plus de 105 000 blessés, selon les dernières données fournies par le ministère de la Santé palestinien.
Cette situation tragique est exacerbée par le blocus imposé par Israël sur Ghaza, rendant l’accès humanitaire extrêmement difficile. Les enfants, en particulier, sont les premières victimes de cette guerre inégale, souvent condamnés à une vie marquée par la douleur et la perte. L’ONU a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la levée du blocus pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vitale. L’ampleur des pertes humaines et les souffrances infligées à Ghaza témoignent d’une crise humanitaire d’une envergure exceptionnelle. Le monde entier se trouve aujourd’hui face à un choix moral : fermer les yeux ou prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette barbarie et restaurer un minimum d’humanité pour la population palestinienne.
M. Seghilani