Promouvoir la place de l’État sahraoui, défendre les droits et les ressources du peuple sahraoui, et poursuivre l’occupant marocain pour ses crimes contre le peuple sahraoui dans les villes occupées du Sahara occidental : ce sont les objectifs de la 48e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) dont les travaux se poursuivaient hier, samedi, à l’Université de Lisbonne (Portugal), au deuxième et dernier jour, avec la participation de représentants de gouvernements, de députés et d’observateurs d’organisations nationales et internationales, de représentants de la société civile et de sympathisants avec la cause sahraouie.
La conférence est placée sous le thème : « L’Europe et l’Afrique, deux continents unis pour défendre l’autodétermination et l’indépendance du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique ». C’est la première fois qu’une activité de cette envergure se déroule dans ce pays a fait savoir le représentant du Front Polisario au Portugal, Mih Omar, dans son allocution d’ouverture. Au menu, hier : la politique et l’information, les ressources naturelles, les droits de l’Homme et les territoires occupés et le renforcement de l’édification de l’État sahraoui.
L’action syndicale
Lors d’une conférence syndicale en solidarité avec le peuple sahraoui, tenue vendredi à Lisbonne, la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA), Michèle Decaster a apporté son témoignage sur l’une des victimes ayant fait partie des syndicats des travailleurs sahraouis, en l’occurrence le travailleur Sid Ahmed El Diya, ancien secrétaire général de la Confédération syndicale sahraouie des travailleurs et retraités de l’entreprise Phosboucraa à Laâyoune occupée, et qui a mené une grève contre la politique répressive marocaine pendant plus d’un mois, risquant sa vie à une époque où les disparitions forcées étaient une pratique courante dans le cadre de la politique mise en œuvre par le makhzen. De son côté, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Saguia al-Hamra et Rio de Oro (UGTSARIO), Bachir Salama a indiqué que plus de 20 syndicats ouvriers issus de trois continents (Europe, Afrique et Amérique latine) participent à cette conférence « qui se tient au Portugal alors que son peuple fête l’anniversaire de sa révolution, et que les travailleurs sahraouis célèbrent le 50e anniversaire de la création de l’UGTSARIO ». Le militant sahraoui, Ahmed Tanji, président de l’Agence « Equipe Média » dans les territoires occupés, a rapporté les souffrances endurées par les travailleurs au quotidien face à l’escalade de la colonisation marocaine dans les territoires sahraouis, lesquels sont empêchés, sur leur propre terre, de travailler dans plusieurs domaines, notamment ceux en lien avec la pêche et les mines de phosphate. Pour sa part, le SG de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout a fait savoir que sa participation à cet évènement « exprime la solidarité syndicale et internationale avec la cause sahraouie ».
Forte présence de l’Algérie
La forte présence de l’Algérie à la 48e Eucoco reflète son engagement constant en faveur de la défense du droit des peuples à l’autodétermination, a affirmé le vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abderrezak Touati, qui conduit la délégation parlementaire algérienne à ces travaux. Il a précisé que les interventions de la délégation algérienne sont axées sur la valorisation des récents acquis obtenus par la cause sahraouie, notamment la décision adoptée par la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations unies chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, lors de sa 79e session. Une décision abordant la question du Sahara occidental comme une question de décolonisation. Pour rappel, cette décision a exhorté le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’exécution de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés (Comité des 24), à poursuivre l’examen de la situation au Sahara occidental, en tant que territoire à décoloniser, et à soumettre un rapport à cet égard lors de la 80e session de l’Assemblée générale.
M’hamed Rebah