La sécurité alimentaire à laquelle aspire légitimement l’Algérie est un pilier de la sécurité nationale. Le cap est mis sur le développement des cultures stratégiques pour atteindre cet objectif.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui s’est exprimé hier, au Centre international de conférences à Alger, à l’occasion du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens, a rappelé ce que représente de produire soi-même ce l’on consomme comme grand défi. D’emblée, le président Tebboune a rendu hommage aux travailleurs de la terre qui nourrissent des millions de bouches algériennes, exprimant sa « reconnaissance » aux efforts bénis de ceux qui, aussi, produisent les richesses pour le développement de l’économie. « Notre pays a fait de la sécurité alimentaire un pari stratégique que nous devons relever dans un monde où l’alimentation constitue désormais une arme redoutable et hautement influente », a affirmé le Président, saluant les efforts des agriculteurs algériens qui, durant la pandémie en 2019 qui a paralysé le monde entier, ont continué leurs activités en veillant sur la disponibilité des produits agricoles de base, eux qui ont « le sens aigu du patriotisme » et armés d’une « conscience élevée de la nature du défi ». En effet, ils ont veillé à assurer la disponibilité des produits agricoles.
Dans ce sens, le Président a indiqué que les paysans ont réussi à « relever le défi avec l’aide de l’État qui les a accompagnés dans leurs efforts de production mais aussi des investisseurs et des acteurs du secteur qui croient en les capacités du pays et en la nécessité d’atteindre les objectifs nationaux que nous avons fixés ensemble pour assurer la sécurité de notre pays et consacrer le concept de sécurité alimentaire durable en tant que pilier de notre sécurité nationale, soulignant que « c’est sur cette base mais également pour le développement du secteur que j’ai insisté à maintes reprises sur la dimension stratégique que revêt l’orientation vers la modernisation et l’exploitation des techniques modernes pour la relance de l’agriculture et du monde rural, le développement des énormes potentialités agricoles du pays et l’augmentation des niveaux de production, car nous croyons fermement à la nécessité de la mise en place progressive d’alternatives durables et sûres à même de réduire la dépendance de l’Algérie à la rente pétrolière.
L’État au plus près de l’agriculteur
Pour donner du sens à ses propos, le Président a rappelé les mesures décidées par l’État pour accompagner les agriculteurs. Il en cite trois : L’augmentation des subventions de certains produits de base, à l’instar du relèvement du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs, le relèvement du taux de subvention des engrais à 50% de leur prix de référence, afin d’atténuer l’impact de l’augmentation de leurs prix sur les marchés internationaux, ainsi que le raccordement de dizaines de milliers d’exploitations agricoles et de périmètres agricoles au réseau électrique.
L’objectif de ces décisions et mesures, rappelle le Président, était « d’accompagner et de soutenir les paysans, tout en ouvrant la voie à la jeune génération d’ingénieurs agronomes à travers les petites entreprises et les start-up, sur lesquels nous comptons pour opérer la transition vers la modernisation du monde agricole et atteindre l’autosuffisance dans les récoltes stratégiques à court terme, notamment le blé dur, le maïs et l’orge. » Par ailleurs, en guise de bilan d’étape, le président Tebboune a exprimé sa « satisfaction quant à la prise de conscience généralisée face à ces défis, au sein du secteur et parmi les différents acteurs, et a souligné, encore une fois, l’importance de la filière des céréales dans notre stratégie agricole, compte tenu de notre grande consommation de cette matière et de l’instabilité du marché mondial », réitérant, « les orientations pour relever les capacités de stockage et mettre en œuvre le programme tracé à cet effet. Comme vous le savez, je m’étais engagé pour la mise en valeur d’un million d’hectares par irrigation, en particulier dans notre Sud, d’ici à 2027, l’objectif étant d’élargir les superficies des cultures stratégiques telles que le blé dur, le maïs jaune et les oléagineux. » Pour ce faire, le chef de l’État a annoncé que « le champ est ouvert aux investissements nationaux et étrangers pour adhérer à cette démarche et profiter des facilitations pour concrétiser leurs projets. » Évoquant le Recensement général de l’agriculture, le Président a insisté sur l’importance des données et des statistiques exactes dans l’élaboration des politiques de développement économique et de-là, atteindre l’indépendance alimentaire.
« Je compte sur vous pour relever le défi »
Enfin, le chef de l’État a conclu par dire qu’il « est persuadé que les agriculteurs sont en mesure de réaliser, dans un avenir proche, les résultats souhaités en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire…et en ce 50e anniversaire de l’UNPA, je les invite ainsi que les éleveurs et tous les acteurs, à davantage de mobilisation sur le terrain. Je suis, aussi, convaincu de leur attachement à notre terre pure et généreuse et de leur pleine conscience des défis qui nous attendent. » Comme il a tenu, par ailleurs, à « saluer notre jeunesse ambitieuse orientée vers l’investissement dans le domaine agricole, toutes filières confondues, et nous comptons sur l’engagement de ces jeunes, sur leurs compétences et leur spécialisation en sciences et techniques agricoles pour opérer une véritable relance du secteur, reflétant les capacités et les potentialités de l’Algérie, un pays prometteur en plein essor »
Synthèse Farid G.