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DEUX PLAINTES CONTRE L’AUTEUR DE ‘’HOURIS’’ DEPOSEES AU PARQUET D’ORAN PAR MME SAADA ARBANE ET L’ONVT : « M. Daoud, rendez-vous devant le tribunal » 

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Pour avoir volé la vie, exploité l’histoire et surfé sur le malheur de Mme Saâda Arbane, cette victime du terrorisme qui a survécu miraculeusement à une tentative d’égorgement et de toutes les autres victimes de la décennie noire, l’auteur du roman ‘’Houris’’ se verrait trainé devant le tribunal d’Oran pour répondre de « ses crimes ». 

En conférence de presse jeudi dernier à Alger, maître Fatma Zohra Benbraham, avocate de Mme Saâda Arbane, a annoncé qu’une action en justice a été intentée contre l’écrivain Kamel Daoud et son épouse pour avoir exploité, dans le livre ‘’Houris’’, le vécu réel de Mme  Sâada Arbane, et violé les valeurs et la mémoire du peuple algérien. La première plainte concerne cette victime du terroriste et la deuxième a été portée par la représentante de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), Mme Zahra Flici.  Au demeurant, l’affaire  en cours d’examen par le juge d’instruction près le tribunal d’Oran. Quant aux chefs d’accusation, ils se résument à « atteinte à la vie privée » et « publication sans autorisation de l’intéressée ». Intervenant aux côtés de sa cliente et de la présidente de l’ONVT, dans une salle pleine à craquer, Me Benbraham a pointé le doigt sur Kamel Daoud l’accusant de « vol de la personnalité, de l’histoire et des propos de ma cliente », sachant que l’auteur a publié ‘’Houris’’ sans le consentement Mme Saâda Arbane en ignorant les souffrances et le traumatisme de celle-ci. 

« Daoud a construit sa gloire sur le malheur de Saâda »

Me Benbraham, abordantle succès littéraire de l’auteur qui a remporté le prix Goncourt pour des considérations que l’on sait politiques pour les bons et loyaux services qu’il a rendus à ses maitres parisiens qui l’utilisent contre l’Algérie, a affirmé que Daoud a construit sa gloire sur le malheur de Saâda. « Il a étranglé (égorgé, Ndlr) une deuxième fois ma cliente, son livre est une supercherie qu’il passe pour une fiction alors qu’il est réelle », a dénoncé l’avocate qui a invité sa cliente à exhiber devant les caméras les marques et les stigmates sur  son corps que lui ont notamment infligé les terroristes et telles qu’elles ont été racontées par l’écrivain.  « Nous avons des preuves à inclure dans le dossier d’accusation, notamment les blessures visibles sur le corps de la victime, qui correspondent à celles décrites dans l’ouvrage, ainsi qu’une dédicace manuscrite de l’écrivain dans un exemplaire offert à la victime ». 

Selon l’avocate,Selon le témoignage de l’avocate, Daoud a tenté plusieurs fois d’avoir l’autorisation de la victime pour écrire son livre, mais en vain. Car Mme Saâda Arbane a refusé catégoriquement que son histoire douloureuse soit racontée dans un livre. Mais, l’auteur a écrit le livre, ici même en Algérie, avant de s’envoler pour la France où s’est installé en famille depuis l’été dernier et où il a édité son ouvrage. « Il y a violation du secret professionnel », a-t-il expliqué du fait que la femme de Daoud, psychiatre de son état qui assure depuis 2015 des séances de thérapie  à Saâda, a livré sur un plateau tout le récit réel de sa patiente et qui a servi à l’écriture du livre. Ainsi, l’avocate a précisé que la plainte déposée cette semaine (avant jeudi dernier, ndlr) près le tribunal d’Oran concerne l’épouse de l’auteur, la psychiatre en charge de l’état de la victime, révélant que cette dernière « a fourni à son époux des détails confidentiels obtenus auprès de la victime, et qui ont été exploités dans l’écriture du livre ». Or, rappelle-t-elle la loi, « La divulgation d’informations liées à l’état de santé d’une victime constitue une violation du secret professionnel, punie par la loi, et porte atteinte à la déontologie professionnelle », ajoutant que  sa cliente « avait refusé catégoriquement la demande des concernés de publier son histoire sous une forme littéraire ou autre ». 

« Macron aurait mis la pression pour éditer ce livre » 

Dans ce sens, elle a révélé que plusieurs avocats français lui ont témoigné de leur soutien dans le cadre de cette affaire. Interrogée sur de probables poursuites en France, l’avocate a répondu que les faits se sont produits en Algérie et que l’auteur, bien qu’il est naturalisé français, conserve toujours la nationalité algérienne. Dans cette affaire, Me Benbraham s’est engagée à faire tout son possible pour « pour répondre aux mensonges et à la falsification contenus dans le livre ». Un livre qui, a-t-elle dénoncé, porte atteinte à l’image de la femme algérienne et de causer préjudice à la victime, à sa famille et aux proches, ainsi qu’aux victimes de la tragédie du terrorisme. En Sus,  Me Benbraham a indiqué  que l’écrivain a cherché  par tous les moyens sournois et par toutes les méthodes ignobles de donner une mauvaise image de l’Algérie, ses valeurs et a tenté de porter atteinte à l’histoire et à la mémoire du peuple algérien, en insultant nos martyrs et en crachant sur la Guerre de libération nationale. Pour preuve, a-t-elle affirmé ce qu’elle tient un scoop d’une de ses amies en France, le président Emmanuel Macon lui-même « avait mis la pression sur Daoud pour qu’il édite ce livre ». 

 « Retrait du Prix Goncourt »

Avouant l’éditeur de Daoud et le prix Goncourt, Me Benbraham a laissé entendre que la maison qui a publié le livre pourrait ne pas être au courant du fait que le récit présenté était un réel et non pas une fiction comme il l’a prétendument dit plusieurs fois l’auteur.  D’ailleurs, le Goncourt exige que le livre primé soit inspiré d’une histoire fictive. Le retrait  du prix ? « Le Goncourt obtenu sans mérite par l’auteur serait une restitution du droit spolié de la victime », a plaidé l’avocate. Enfin, Me Benbraham a interpellé l’auteur en lui demandant de répondre aux accusations qui lui sont reprochés et lui donne rendez-vous au tribunal d’Oran pour « confronter Mme Saada Arbane en face ».

Farid Guellil

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