Le président russe a signé hier, un décret approuvant la mise à jour de la doctrine nucléaire, annoncée pour rappel, fin septembre, celle-ci élargit les possibilités de recours à l’arme nucléaire, considérant, notamment comme une attaque conjointe l’agression menée par un État non nucléaire soutenu par une puissance nucléaire.
Un décret, paraphé par le locataire du Kremlin, Vladimir Poutine et publié hier, est en vigueur, depuis sa signature par le Président russe,. Lequel texte énumère les principes fondamentaux de la doctrine nucléaire. S’il consacre le statut «défensif» de l’arme nucléaire, «mesure extrême et nécessaire», celui-ci en étend également les possibilités de recours. La dissuasion nucléaire vise, rapportent, hier, les médias russes, à garantir qu’un «adversaire potentiel comprend le caractère inévitable de représailles en cas d’agression contre la Russie et (ou) ses alliés», souligne le texte. Au-delà d’une riposte à une attaque nucléaire, l’agression de tout État non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire, sera dorénavant considérée comme une «attaque conjointe» contre la Russie. Par ailleurs, une réponse nucléaire russe devient possible en cas de «menace critique» contre sa souveraineté, même avec des armes conventionnelles, en cas d’attaque contre la Biélorussie ou encore dans le cas de «lancement massif» de missiles de croisière ou de drones franchissant les frontières russes. Comme précisé par l’agence Ria Novosti, ce texte entre en vigueur à la date de sa signature : ce 19 novembre. La doctrine nucléaire : un «instrument vivant», selon Poutine Le 25 septembre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe, Vladimir Poutine avait annoncé que des «clarifications» de la doctrine de recours à l’arme nucléaire avaient été proposées. Un mois plus tôt, depuis le Forum économique de Saint-Pétersbourg, le chef d’État russe avait prévenu que des changements dans la doctrine nucléaire n’étaient «pas exclus», déclarant que celle-ci était un «instrument vivant». «Il est proposé de considérer comme une attaque conjointe contre la Fédération de Russie l’agression de la Russie par un pays non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire», avait-il déclaré lors de la réunion du Conseil de sécurité russe. «Nous envisagerons cette possibilité si nous recevons des informations fiables sur le lancement massif de moyens d’attaque aérospatiaux et leur franchissement de la frontière de notre État», a-t-il ajouté, avant de préciser faire référence «à l’aviation stratégique et tactique, aux missiles de croisière, aux drones, aux avions hypersoniques et autres appareils aériens». Ces déclarations survenaient au moment où Kiev entendait convaincre Washington de lui octroyer son feu vert pour effectuer des tirs dans la profondeur du territoire russe à l’aide de missiles longue portée fournis par les chancelleries occidentales. Une autorisation qui, selon un article du New York Times publié le 17 novembre, a été accordée par Joe Biden. Face à cette éventualité, le président russe et l’ambassadeur russe à l’ONU avaient mis en garde, également en septembre, qu’une telle autorisation serait considérée comme «une implication directe» des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine.
Les points clés de la doctrine
L’agression de la part d’un État non nucléaire soutenu par un État qui dispose de l’arme atomique sera , selon les médias russes, considérée comme leur agression conjointe contre la Russie, La politique de l’État russe dans le domaine de la dissuasion nucléaire est de nature défensive, L’agression contre la Russie de la part de n’importe quel pays membre d’un bloc militaire sera considérée comme une agression de l’ensemble du bloc. Aussi, il est question que la Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires en cas d’agression, y compris si l’ennemi présente une menace critique avec des armes conventionnelles. Aussi le nouveau texte indique que la Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires en réponse à l’utilisation d’armes de destruction massive contre elle ou ses alliés. Il est indiqué, selon la même source que Moscou considère les armes nucléaires comme un moyen de dissuasion, dont l’utilisation est une mesure extrême et forcée. autre points clés, de cette nouvelle doctrine nucléaire de la Russie, celui relatif à la dissuasion d’un ennemi potentiel d’agresser la Russie et ses alliés est l’une des plus hautes priorités de l’État et enfin, la dissuasion nucléaire vise à faire comprendre à un adversaire potentiel l’inévitabilité des représailles en cas d’agression contre la Fédération de Russie.
R. I.