Les accords illégaux du 14 novembre 1975 ont permis et facilité l’agression militaire et politique commise par le Maroc en octobre 1975 contre le peuple sahraoui.
Par ces accords, l’Espagne ancienne puissance administrante,a gravement failli aux responsabilités qui lui incombaient, et qui lui incombent encore conformément à l’ avis rendu par l’ONU le 29 juin 2002 relatif à l’ achèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental. En ce 14 novembre 2024, il est nécessaire de rappeler à l’Espagne sa responsabilité politique, juridique et éthique dans la tragédie dont souffre encore le peuple sahraoui. Il est malheureux et regrettable de constater qu’en l’ espace de quatre décennies, l’ attitude du gouvernement espagnol n’ a pas été à la hauteur de cette responsabilité inévitable de se conformer à la charte et doctrine des Nations unies consacrant le droit des peuples à disposer d’eux même., poursuivant ouvertement son alignement sur les thèses et pratiques coloniales du Maroc, c’est un fait grave de l’Espagne qui encourage ainsi le makhzen et la monarchie coloniale marocaine à poursuivre sa rébellion contre le droit international et à intensifier les violations des droits de l’Homme dans les zones occupés du Sahara occidental. L’ Espagne ne pourra pas continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe au Sahara occidental occupé ,ce territoire du Sahara occidental qui fait partie de la liste des territoires non autonomes, établie par les Nations unies depuis 1963 et que l’assemblée générale des Nations unies a adopté ses premières résolutions depuis 1965 en appelant à la décolonisation du territoire au moyen de référendum. Le gouvernement espagnol doit tenir compte de la position et du sentiment de l’immense majorité de la dimension citoyenne populaire et de la société civile qui soutiennent le combat du peuple sahraoui seule source de souveraineté nationale pour l’exercice de son droit imprescriptible à l’autodétermination et l’indépendance.
L’Espagne officielle doit impérativement revoir sa position actuelle afin de jouer le rôle qui lui revient en tant qu’ancienne puissance administrante et contribuer ainsi d’une manière honnête et tangible à une solution juste et définitive du conflit du Sahara occidental sur la base du respect de la légalité internationale et du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui est la seule solution conforme à la résolution 1514 (XV)du 14 décembre 1960 de l’assemblée générale de l’ONU, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.
La date anniversaire des accords illégaux de Madrid du 14 novembre 1975 intervient cette année dans un contexte marqué par la victoire historique du peuple sahraoui et de son représentant unique et légitime le Front Polisario, la cour de justice confirme l’illégalité des accords UE-Maroc et rejette définitivement les pourvois de la commission rappelant ainsi avec force que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation et qu’il n’existe pas de solution en dehors du strict respect du droit de l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui consacré dans la résolution 1514 AG ONU du 14 décembre 1960.
L’ONU doit faire face à ses responsabilités, elle doit agir fermement et amener par tous les moyens le royaume du Maroc à se conformer à la légalité internationale et accélérer la décolonisation du Sahara occidental en permettant rappelons-le encore une fois de plus, au peuple sahraoui seule source de souveraineté de jouir de son droit imprescriptible et inaliénable à l’autodétermination.
Les masques provocateurs et indignes de la diplomatie française sont encore une fois tombés, nul ne peut occulter que la France s’aligne ouvertement et avec audace sur les thèses coloniales du Maroc en violation du droit international, tout en prenant position et soutenant clairement la pseudo solution et soi-disant proposition d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine, projet de solution nul et sans valeur juridique légale, accentuant la tension dans les territoires et dans la région et ferme les voies d’un règlement pacifique, juste et définitif du conflit.
Dans le même contexte cette position indigne soutenue par l’Espagne et Israël ne fait qu’encourager le Maroc à bafouer le droit international, intensifier les violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et à continuer à piller les richesses et ressources naturelles en toute impunité.
En réalité, avec le soutien actif de la France, l’Espagne et Israël, le Maroc se complaît dans le statut quo colonial au Sahara occidental occupé et s’emploie en toute impunité et par tous les moyens immoraux à le perpétuer. La France et l’Espagne en tant que partenaires de la région du Maghreb et de l’Afrique auraient gagné en crédibilité si elles avaient utilisé en toute responsabilité pour la France son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et pour l’Espagne en tant qu’ancienne puissance administrante ayant une grande responsabilité dans la tragédie dont souffre encore le peuple sahraoui ,pour obtenir du Maroc une coopération avec L’ONU à même de concrétiser le référendum d’autodétermination.
Par Mahrez Lamari
(Militant des droits de l’Homme et des peuples)
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