Au 404e jour de l’offensive menée par les forces de l’occupation sionistes contre Ghaza, de violentes frappes aériennes ont frappé la ville de Ghaza hier à l’aube.
L’armée de l’occupation sioniste poursuit, pour le 40e jour consécutif, son siège sur le nord de Ghaza, notamment autour de Beït Hanoun, du camp de Jabaliya et de Beït Lahia. Selon des sources locales, l’aviation de l’occupant a bombardé une maison accueillant des personnes déplacées près de la mosquée Al-Qassam dans le projet de Beit Lahia. Cinq martyrs ont péri dans cette attaque alors qu’ils tentaient de transporter des blessés près de la porte de l’hôpital Kamal Adwan. Dans le centre du secteur, le camp de réfugiés de Nuseïrat a subi des destructions massives, les forces de l’occupation sionistes s’acharnant à détruire les bâtiments résidentiels restants. La Défense civile de Ghaza a rapporté avoir extrait les corps de trois martyrs et plusieurs blessés des décombres d’une maison frappée dans le camp de Nuseïrat. Au sud, deux enfants ont été tués et dix autres personnes blessées par un bombardement qui a visé des tentes de déplacés dans la zone de Mawasi, à l’ouest de Khan Younès. À l’est de Ghaza, dans le quartier de Shuja’iyya, trois martyrs sont tombés sous les bombes de l’aviation sioniste. À Rafah, les attaques israéliennes ont fait environ 14 martyrs et plusieurs blessés au cours des dernières heures. Dans cette série de raids, deux Palestiniens ont perdu la vie et six autres ont été blessés lorsqu’une tente de réfugiés au centre de l’enclave a été ciblée par un bombardement. Les hôpitaux de Ghaza, déjà sous pression, ont accueilli 64 nouveaux martyrs depuis mardi matin, à la suite d’attaques aériennes massives. D’après une déclaration de l’assistante du secrétaire général de l’ONU aux droits de l’Homme, l’organisation constate des niveaux sans précédent de mortalité civile dans l’enclave. Elle souligne que le schéma de ces frappes révèle une violation systématique des principes du droit international par l’armée israélienne. Sur le front libanais, l’armée de l’occupant sioniste a lancé huit raids hier sur les régions d’Al-Laylaki et Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Dans un communiqué, la résistance libanaise a affirmé avoir tué plus de 100 soldats israéliens et blessé un millier d’autres depuis le début de l’offensive terrestre au sud du Liban. Dans la bande de Ghaza, les agressions se multiplient. En l’espace de 24 heures, sept massacres ont été perpétrés contre des familles, faisant 47 martyrs et 182 blessés. Hier, un enfant est tombé en martyr et plus de 20 autres ont été blessés dans une attaque à l’ouest de Khan Younès. Les hôpitaux de Ghaza ont également recensé ce matin 18 nouveaux martyrs, victimes des raids de l’occupation. En Cisjordanie occupée, la répression s’accentue avec des arrestations massives. Au moins douze Palestiniens, dont un enfant, ont été arrêtés depuis hier soir, dans des opérations menées à Naplouse, Ramallah, Jénine et Qalqilya. Selon les informations de l’Autorité des affaires des détenus et du Club des prisonniers palestiniens, les arrestations en Cisjordanie ont atteint 11 700 depuis le début de la guerre de génocide menée contre le peuple palestinien. Le bilan des martyrs dans la bande de Ghaza s’élève à 43 712, dont une majorité d’enfants et de femmes, depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023. Le nombre des blessés atteint 103 258, alors que des milliers de corps restent encore piégés sous les décombres.
Liban : au moins 15 personnes tombées en martyrs
Les bombardements de l’occupation sioniste continuent de faire des ravages au Liban, causant hier la mort de plusieurs dizaines de civils libanais et de nombreux blessés, dans un contexte de destructions massives des infrastructures et des bâtiments. Depuis ce mercredi à l’aube, les forces israéliennes ont intensifié leurs frappes contre la banlieue sud de Beyrouth, touchant des localités du sud et de l’est du Liban. L’armée de l’occupant a également annoncé le début de la deuxième phase de ses opérations terrestres au sud du Liban. Pour la première fois depuis le début des hostilités, les frappes israéliennes ont visé la ville de Doha Aaramoun dans la région du Mont-Liban, causant la mort de huit personnes et plusieurs blessés, alors que des victimes demeurent sous les décombres. Dans le Chouf, une attaque contre la localité de Joun a fait 15 martyrs, et à Baalchmaya, dans le Mont-Liban, huit autres civils ont perdu la vie. Les raids aériens de l’aviation israélienne ont ciblé les quartiers de Haret Hreik, Bir Al-Abed, Al-Laylaki et Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que de nombreuses localités du sud du Liban, dont Qleileh, Chebaa, Majdel Zoun, et bien d’autres.
Riposte de la résistance et montée en intensité des opérations
En réponse, la résistance libanaise poursuit ses opérations contre les forces israéliennes, dans le cadre de la campagne « Ouli Al-Bass ». La résistance a ciblé, ce mercredi à l’aube, des positions israéliennes à Maroun Al-Ras et des rassemblements militaires en territoire occupé, notamment les colonies de Saas’a et Kfar Vradim, avec des salves de roquettes. Le Hezbollah a également diffusé des images de l’attaque contre la base aérienne de Tel Nof, dans la région de Yafa occupée.
La résistance a réussi à repousser deux drones israéliens de type Hermes 450 et Hermes 900 qui survolaient le secteur, renforçant son engagement contre la présence de l’aviation israélienne dans les airs libanais.
Escalade de la violence dans le nord de la Palestine occupée
Selon les médias israéliens, les attaques ont causé des destructions dans la ville de Maalot-Tarshiha et des explosions ont été rapportées dans la région de Haïfa. Des alertes ont retenti dans plusieurs localités proches de la frontière libanaise, telles que Kfar Vradim et Nahariya, et un incident de sécurité sérieux a coûté la vie à un soldat israélien, tandis que d’autres ont été grièvement blessés par l’effondrement d’un bâtiment au sud du Liban. La chaîne israélienne Channel 12 reconnaît que la résistance libanaise dispose d’une capacité de lancement de plus de 200 roquettes par jour en direction d’Israël, et que ses frappes récentes visent spécifiquement des objectifs stratégiques. Le président du Forum des colonies frontalières du nord, Moshe Davidovich, a exprimé l’état de « panique et de chaos » provoqué par les tirs de roquettes et de drones depuis le Liban ces derniers jours. Il a indiqué à la chaîne Channel 12 que le retour des colons dans le nord reste impossible sans une stabilité qui tarde à revenir, accentuant les tensions au sein de l’armée de l’occupation sur la gestion de la situation.
Le blocus et la famine comme armes de guerre
Depuis le début de l’offensive militaire d’Israël contre Ghaza, la stratégie de famine est devenue une arme centrale, en particulier au nord du territoire, dans ce qui est décrit par de nombreux experts comme une tentative d’extermination et de déplacement forcé de la population. Placés face à un choix cruel – « la mort ou l’exil » – les Palestiniens de Ghaza subissent des conditions de vie inhumaines sous un blocus strict. Dès le deuxième jour de l’attaque, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a annoncé un blocus total, empêchant l’entrée de nourriture, d’eau et de carburant dans Ghaza. La situation humanitaire, déjà critique, s’est rapidement détériorée avec la fermeture du point de passage de Kerem Shalom le 5 mai dernier, bloquant l’accès à l’aide médicale et humanitaire. Par la suite, l’armée de l’occupant sioniste a occupé le côté palestinien du passage de Rafah, isolant davantage la région et empêchant l’acheminement de toute aide essentielle. En octobre, ce blocus a été renforcé au nord du territoire, accompagnant une campagne de bombardements massifs visant à vider la zone de ses habitants. Selon l’ONU, le nombre de résidents déplacés de force atteint plus de 70 000 personnes. Basem Mansour, expert en droit international, qualifie cette tactique de « violation grave du droit international humanitaire », accusant Israël de crimes de guerre et de génocide en raison de l’interdiction systématique des approvisionnements vitaux. Oxfam, représentée par sa porte-parole Hadeel Qazzaz, a dénoncé l’utilisation de la famine comme « arme de guerre » par Israël pour rendre Ghaza « inhabitable ». En octobre, aucun approvisionnement n’a pu atteindre le nord, tandis que la faim et la soif gagnent du terrain, les besoins de base étant loin d’être comblés. Le Programme alimentaire mondial a signalé que la région est entrée en « phase 5 » de l’insécurité alimentaire, où les signes de famine et de dénutrition extrême sont alarmants. L’ONU tire la sonnette d’alarme, évoquant un « risque imminent de famine » et exhortant la communauté internationale à une intervention immédiate. Dans une session au Conseil de sécurité, la sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires Joyce Msuya a rappelé que les civils palestiniens sont privés des nécessités de survie, et ce, en violation des résolutions internationales. Stephanie Tremblay, porte-parole adjointe de l’ONU, insiste sur l’obligation pour Israël de permettre l’accès aux besoins vitaux, conformément aux normes du droit international humanitaire. Le rapport de l’ONU fait état d’une flambée des prix des produits de base, le gaz de cuisine ayant augmenté de 2612% et le diesel de 1315%, exacerbant l’effondrement des conditions de vie. Philip Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, souligne l’urgence de mesures politiques permettant l’accès des convois d’aide, avertissant que les pénuries pourraient conduire à une famine généralisée au nord de Ghaza. Dans ce contexte de crise, le droit international condamne l’utilisation de la famine comme arme, la qualifiant de crime de guerre. En mars, la Cour internationale de justice a exigé qu’Israël prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement régulier en nourriture à Ghaza, conformément à la Convention de Genève. Cependant, cette décision reste lettre morte, alors que le blocus se resserre sur une population désormais au bord de la catastrophe humanitaire.
M.Seghilani