Depuis plusieurs jours, l’armée d’occupation sioniste multiplie les menaces de mort envers les journalistes palestiniens, notamment dans le nord de Ghaza, en les accusant d’appartenir à la résistance et en les qualifiant de « terroristes ».
Cette campagne vise à museler les médias et à empêcher la divulgation des crimes commis contre les civils, dans l’intention de poursuivre ces actes en silence, à l’abri des regards. Le régime sioniste utilise des méthodes de provocation, des menaces, et des accusations infondées pour légitimer les assassinats et arrestations de journalistes. Selon Mohammed Qraiqea, journaliste à Ghaza, « l’occupant accuse faussement certains journalistes dans le but d’entraver leur mission et de cacher les massacres quotidiens infligés aux civils innocents ». Il explique que les journalistes sur place dérangent l’armée, car ils rapportent au monde entier les atrocités perpétrées, empêchant ainsi l’occupant de garder le contrôle de l’information. Les accusations sont également accompagnées de documents falsifiés, comme l’a révélé Houssem Chebbat, un correspondant du nord de Ghaza. Ce dernier explique être la cible d’une « campagne de dénigrement et de menaces de mort », les autorités sionistes tentant de justifier à l’avance l’assassinat des journalistes. Malgré ces intimidations, les journalistes palestiniens maintiennent leur engagement à documenter les réalités du terrain et refusent de céder face à la pression. Pour Tahsine al-Astal, vice-président du Syndicat des journalistes palestiniens, cette persécution des professionnels de l’information constitue un « crime contre la presse et contre l’humanité ». Il souligne que l’occupation cherche à justifier ces meurtres en prétendant que les journalistes sont liés à la résistance, une stratégie utilisée pour couvrir d’autres exactions, telles que les attaques contre des hôpitaux et des infrastructures civiles sous prétexte de présence militaire. « Ce génocide ne peut rester caché, et les menaces n’effraieront pas les journalistes qui poursuivront leur mission pour exposer la réalité », a-t-il ajouté. Le syndicat appelle la communauté internationale à intervenir d’urgence et à exercer une pression sur l’entité sioniste pour mettre fin à ces crimes contre les journalistes. Le bureau de presse gouvernemental a révélé que 183 journalistes ont été tués depuis le début de l’agression à Ghaza, et demande des poursuites devant les tribunaux internationaux pour que justice soit faite.
Vent debout contre la partialité de la BBC
Plus de 230 figures éminentes de l’industrie des médias, dont 101 employés de la BBC, dénoncent le radiodiffuseur britannique pour avoir « biaisé » sa couverture de l’agression contre les peuples palestinien et libanais en faveur de l’entité sioniste, rapportent plusieurs médias internationaux. Dans une lettre adressée au directeur général de la BBC, Tim Davy, ces 237 signataires, parmi lesquels figurent des personnalités comme la baronne Sayeeda Warsi, l’actrice Juliet Stevenson, et l’historien William Dalrymple, accusent la chaîne de favoriser la partie sioniste dans son traitement de la situation. Le quotidien britannique The Independent, seul média à avoir eu accès à ce document, a relayé cette information. Les signataires reprochent à la BBC de ne pas respecter ses propres normes éditoriales, en négligeant les principes fondamentaux du journalisme basés sur « l’équité et l’impartialité ». Ils appellent le radiodiffuseur public à « se réengager en faveur de l’équité, de l’exactitude et de l’impartialité dans ses reportages sur la bande de Ghaza ». La lettre demande également à la BBC de mettre en œuvre un certain nombre d’engagements éditoriaux, tels que rappeler que l’entité sioniste interdit aux journalistes étrangers l’accès à Ghaza, signaler le manque de preuves concernant les informations fournies par l’entité sioniste, préciser lorsque des actes criminels sont commis par celle-ci, et contextualiser la situation antérieure à octobre 2023. Dans une déclaration à The Independent, un signataire travaillant pour la BBC a révélé : « J’ai des collègues qui ont quitté la BBC ces derniers mois parce qu’ils estiment que nos reportages sur (l’entité sioniste) et la Palestine ne sont pas sincères. Beaucoup d’entre nous se sentent paralysés par la peur. »
M. S.