Durant la guerre de Libération nationale, après l’Indépendance ou pendant la décennie noire, la Russie n’a pas lésiné sur les moyens pour aider l’Algérie qui s’est exprimée par la voix du chef d’état-major de l’ANP.
«Il importe de rappeler les positions de nos amis russes envers notre pays, que ce soit lors de notre lutte pour la liberté nationale, durant les étapes d’édification de l’Algérie indépendante, dans notre lutte contre le terrorisme barbare ou encore aujourd’hui en nous soutenant dans les efforts de construction de nos capacités défensives et de dissuasion ». C’est ainsi que le général d’Armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a expliqué « la profondeur des relations bilatérales entretenues par les deux pays, traduites notamment par les positions de la Fédération de Russie envers l’Algérie, dans les différentes phases de son histoire ». Le général d’Armée Saïd Chengriha s’adressait au général de corps d’Armée Alexandre Fomine, vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie qu’il a reçu, ce vendredi 1er novembre 2024, au siège de l’état-major de l’ANP, et ce, en marge de la visite qu’il effectue en Algérie pour assister au défilé militaire, organisé à l’occasion de la commémoration de la glorieuse Révolution de libération. Un communiqué du ministère de la Défense nationale a précisé que lors de cette audience, à laquelle ont pris part le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, les commandants de Forces, le commandant de la Gendarmerie nationale, des chefs de départements et des directeurs centraux de l’état-major de l’ANP et du ministère de la Défense nationale, ainsi que la délégation russe, le général d’Armée a prononcé une allocution dans laquelle il a exprimé « sa reconnaissance à la partie russe d’avoir honoré l’invitation pour prendre part au défilé militaire », ce qui témoigne, a-t-il ajouté, de « l’intérêt que vous accordez à la consolidation des relations historiques qui lient les deux pays et reflète votre sincère considération envers l’Algérie ». De son côté, le général de Corps d’Armée Alexandre Fomine s’est dit « heureux de visiter l’Algérie et d’assister au défilé militaire » dont il a fait l’éloge, « tant sur le plan de l’organisation que sur le plan de l’exécution », note la même source. Au terme de cette rencontre, les deux parties ont échangé des présents symboliques, avant que le vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie ne procède à la signature du livre d’or de l’état-major de l’ANP, a conclu le communiqué.
Des relations amicales enracinées dans l’histoire
Les relations qu’entretient la Russie avec l’Algérie sont dénuées des visées néo coloniales qui caractérisent les pays occidentaux dans leurs rapports avec les anciennes colonies. L’expression « nos amis russes » est née pendant la guerre de libération nationale du fait de l’aide et du soutien qu’ils ont apportés au peuple algérien dans sa guerre de libération nationale menée contre le colonialisme français. Les amis russes- à l’époque l’Union soviétique- ont été aux côtés de l’Algérie dès les premiers moments de l’Indépendance. En juin 1963, un accord algéro-soviétique était conclu pour le déminage des frontières. Un an après, l’assistance technique russe s’étendait aux hydrocarbures, au secteur de l’hydraulique (construction de barrages), à la santé, à la formation dans l’enseignement supérieur (Centre algérien des hydrocarbures et du textile, à Boumerdès), au lancement de l’activité industrielle,…. Au début de l’année 1967, l’Algérie, qui avait traversé une période de sécheresse, recevait 200 000 tonnes de blé de « nos amis russes » qui nous avaient promis « toute l’aide possible » dans ces moments difficiles.
À cette époque, quand l’Algérie exerçait les droits que lui confère sa souveraineté nationale, chèrement reconquise, les pays occidentaux, au contraire, brandissaient les menaces et pratiquaient le chantage aux sanctions économiques, comme ce fut le cas, à titre d’exemples, lors des nationalisations des mines (mais 1966) et des hydrocarbures (février 1971). À la fin du mois dernier, une délégation parlementaire russe conduite par le Vice-président de la Douma de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, Vladislav Davankov, était en visite officielle de trois jours en Algérie. Le processus des relations bilatérales, stratégiques, traduisant les efforts des présidents des deux pays, Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine, a été mis en avant, à cette occasion.
M’hamed Rebah