Le long métrage « Argu » (rêve) de Omar Belkacemi a remporté le prix l’Olivier d’or récompensant les meilleures productions cinématographiques en tamazight au 18e festival culturel national du film amazigh, clôturé mercredi à Tizi-Ouzou par la cérémonie de remise des prix à la maison de la culture Mouloud Mammeri.
« Argu » est l’histoire de Kouklou, un jeune villageois de 20 ans qui dérange par son « look » et son comportement original et qu’on décide d’interner dans un asile psychiatrique et que son frère Mahmoud tente vainement de défendre avant de décider de le faire fuir. Dans la catégorie court-métrage, le prix a été décerné à Samir Ameur pour son film « Hucdardam » qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui se retrouve emprisonnée dans une maison isolée au milieu d’une forêt et qui vit quelque chose d’inhabituel. L’acteur Rachid Haddad, qui a campé le rôle du pêcheur dans le court métrage « Le Chant de la sirène » de feu Arezki Larbi, a remporté le prix de la meilleure interprétation masculine, alors que celui de la meilleure interprétation féminine a été attribué à Ahlam Zerrouka pour son rôle dans le film « Hucdardam ». Le film documentaire « Le chemin vert » en Mozabit, du réalisateur Oussama Rai, a remporté l’Olivier d’or dans cette catégorie. Le film aborde une expérience d’insertion professionnelle d’handicapés mentaux grâce à une ferme pilote et le travail de la terre. Le projet de l’association qui porte le même nom est réalisé à Ghardaïa et permet à cette frange de sortir de son isolement et de se rendre utile en contribuant à l’économie locale. Dans la catégorie films d’animation, l’Olivier d’or a été décroché par « Athmathen » (les frères) de Thiziri Sarahoui qui a adapté vers tamazight, dans sa variante kabyle, le fameux Hansel et Grethel des frères Grimm. Le prix mention spéciale du jury créé à l’occasion de ce festival et qui porte le nom de Abderrahmane Bouguermouh, réalisateur du premier long métrage en tamazight « La colline oubliée », en hommage et en reconnaissance à tout ce qu’il a donné au cinéma algérien, a été attribué au film « Le chant de la sirène » de feu Arezki Larbi décédé le 20 janvier dernier. Le jury, présidé par la cinéaste et enseignante universitaire, Hamida Ait El Hadj, a émis une série de recommandations pour améliorer le Festival culturel national du film amazigh, dont la mise en place d’un jury pour chaque catégorie de film, la sélection d’un plus grand nombre de films pour la participation et l’autorisation à participer pour les films doublés en tamazight. Il a aussi recommandé l’internationalisation du festival pour permettre aux films produits en tamazight dans d’autres pays d’y participer, l’organisation d’ateliers d’écriture du scénario, de production de films, et de faire appel aux experts internationaux pour l’encadrement et la formation, de même que l’institution du prix d’Olivier d’or des meilleurs image, son, montage, musique, décor et production. Par ailleurs, et en marge de ce festival, le cinéaste, Salim Aggar, a souligné dans une conférence, l’urgence de la restauration et de la préservation des archives cinématographiques sur la révolution algérienne. Cet ancien directeur de la Cinémathèque d’Alger a souligné l’importance des outils de numérisation et de restauration de ce patrimoine. Il a cité, entre autres archives d’une valeur inestimable, car racontant la Révolution de novembre 1954, les films réalisés par Stevan Laboduvic, durant les trois années qu’il a passées au maquis avec les moudjahidine.