Treize mois après avoir pris les rênes de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi semble prêt à franchir une nouvelle étape : intégrer le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) pour permettre à l’Algérie de retrouver son rôle, d’acteur central dans la gouvernance du football continental.
Après des échanges soutenus, à Addis-Abeba, Ethiopie, avec de nombreux dirigeants africains, Sadi a jugé que le moment était propice pour entrer en lice pour ce poste longtemps convoité.
Pour rappel, la dernière présence algérienne au Comité exécutif remonte à 2017, sous la direction de Mohamed Raouraoua. Depuis, l’Algérie est restée en marge des décisions, une absence que Sadi souhaite corriger. Pour réussir ce pari, il a cependant besoin de garanties solides et d’un soutien officiel des hautes autorités algériennes. Son récent bilan de voyage en Éthiopie, partagé avec les autorités du pays, pourrait se révéler crucial dans la prise de décision. En attendant, Sadi se dit en « stand-by ». Les enjeux de cette candidature sont multiples. Si Sadi décide de se lancer, il devra affronter des concurrents de taille. Parmi eux, le Marocain Fouzi Lekjaâ et l’Égyptien Hany Abourida, deux figures influentes et expérimentées, bien connues pour leur habileté dans les coulisses et notamment l’expertise. Tous deux occupent déjà des postes de responsabilités au sein de la FIFA et de la CAF, ce qui leur confère une longueur d’avance non négligeable et l’expérience de l’usage du lobbying. La Tunisie, qui hésite encore sur une candidature, pourrait toutefois alléger le poids de la liste des candidatures si elle venait de se retirer de la course. L’entrée de l’Algérie, au Comex de la CAF représenterait une avancée significative et de portée importante à plus d’un titre, pour le rôle que notre pas aspire à jouer, au niveau continental, et partant renforcer la posture de Sadi à la tête de la FAF. Ce qui devrait aussi lui permettre de consolider son autorité au sein de la Fédération et d’accroître ses chances d’être reconduit lors de la prochaine élection. L’exemple récent de Charaf-Eddine Amara et de Djahid Zefizef, évincés après des échecs similaires à la Comex de la CAF, ont bien montré qu’une défaite à ce niveau, peut affaiblir la légitimité du président de la FAF.
L’ atout pour Sadi … le soutien africain
Outre l’appui de l’Algérie, Sadi pourrait compter sur le soutien d’autres nations africaines. Récemment, le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, a publiquement exprimé son désir de voir l’Algérie réintégrer les instances de décision. Lors de la finale de Beach Soccer en Égypte, il a déclaré : « L’Algérie fait partie des grandes nations de football. Elle a toujours eu des dirigeants de qualité, et nous avons besoin de cette présence algérienne au Comité exécutif de la CAF. » Ces paroles sont bien sûr encourageantes, mais dans une compétition où le jeu des alliances est essentiel, elles devront se traduire en soutien concret, le jour J, pour influencer l’élection. Pour Walid Sadi, le défi est de taille. « Si le feu vert d’Alger arrive dans les jours à venir, il pourrait officiellement commencer sa campagne le 12 novembre prochain », avec un objectif clair, a-t-il poursuivis » convaincre ses pairs africains d’octroyer un siège à l’Algérie ». Les négociations en coulisses promettent d’être intenses, car obtenir le soutien des différentes associations africaines reste un défi complexe… où chaque voix compte.
Un enjeu diplomatique dans le monde du foot
Au-delà de l’aspect sportif, cette élection revêt une importance diplomatique pour l’Algérie, qui cherche à renforcer sa position dans de nouvelles sphères internationales, notamment dans les instances sportives. L’Algérie dispose de nombreux atouts, mais il est crucial de naviguer habilement dans ce processus électoral pour éviter les écueils. Walid Sadi, en cas de candidature confirmée, devra allier stratégie, diplomatie et prudence. La période allant jusqu’à l’Assemblée générale de la CAF, prévue pour le 12 mars prochain, pourrait être ponctuée de retournements de situation, de surprises et de défis inattendus.
L’Algérie parviendra-t-elle à retrouver sa place au sein de la CAF ? Les semaines à venir seront décisives, et tout laisse à penser que Walid Sadi est prêt à se lancer, porté par l’espoir de voire l’Algérie réintégrer enfin, le cercle des décideurs du football africain. La question reste en suspens, si les conditions seront-elles réunies pour permettre ce retour tant attendu, par l’Algérie et des pays africains ?
Mohamed Amine Toumiat