Accueil À LA UNE ACCORD D’ASSOCIATION ALGÉRIE-UNION EUROPÉENNE : Les enjeux derrière la révision

ACCORD D’ASSOCIATION ALGÉRIE-UNION EUROPÉENNE : Les enjeux derrière la révision

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L’Algérie exige la révision- l’échéance fixée à 2025- de l’accord d’association avec l’UE pour qu’il soit profitable aux deux parties.
Les multiples questions qui entourent la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) ont dominé le débat politique organisé, hier, par la chaîne 3 de la radio algérienne, sur le thème de « la renégociation des accords commerciaux et la nouvelle vision et stratégie à l’export », avec la participation de Samir Derradji, Directeur général par intérim du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, de Ali Bey Nasri: Consultant à l’export et vice -président de l’ANEXAL (Association nationale des exportateurs algériens) et Boumghar Mohamed Yazid, économiste. On sait que, récemment, lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé que « l’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025 ». Il a souligné que cette révision, désormais « nécessaire », sera menée « avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit » car, a-t-il dit, « nous entretenons des relations normales avec les Etats (de l’Union européenne), y compris la France ». Le président Tebboune a indiqué que « l’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui ». Plus précisément, « à l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation », a-t-il expliqué, soulignant que « la donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres ». Il avait expliqué que « nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit ». Les Etats membres de l’UE « veulent entretenir de bonnes relations économiques (avec l’Algérie) et ne s’opposent pas à une révision de l’accord », a-t-il dit. Au cours du débat, Ali Bey Nasri a rappelé que l’article 2 de l’Accord d’Association parle de « relations équilibrées et de bénéfices pour les deux parties », ce qui est loin d’être le cas. Le vice-président de l’ANEXAL a donné nombre d’exemples chiffrés qui indiquent que c’est plutôt non des bénéfices mais le déséquilibre et des pertes pour l’Algérie, motivés par des artifices techniques, qui ont été mis en évidence par l’application de l’Accord d’association, justifiant ainsi sa révision. Il n’y a pas d’équilibre dans cet accord, il est au bénéfice de quelques pays européens, comme l’ont relevé les participants au débat. Pour autant, le directeur général du commerce extérieur fait savoir que le dialogue est maintenu et les aspects à réviser sont pris en charge. Il y a des progrès, selon lui ; des groupes travaillent sur ces aspects avec la participation des ministères concernés.

Se préparer à la taxe carbone
L’Algérie se prépare à faire face au Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), que l’UE est en train de mettre en place. Il va imposer des taxes sur les émissions de CO2 pour les produits à forte empreinte carbone importés par l’UE comme l’acier, le ciment, les engrais, le verre et l’aluminium. Il entrera en vigueur progressivement à partir de 2026. Cette problématique a été soulevée par les participants au débat de la chaîne 3 qui ont insisté sur la nécessité de se préparer dès maintenant à cette échéance, sachant que l’UE est le principal partenaire commercial de l’Algérie particulièrement dans le domaine des hydrocarbures. La taxe carbone imposée par l’UE va inciter l’ensemble des industriels, y compris non européens, à investir pour limiter leurs émissions de CO2. A partir de 2026, les importateurs européens devront commencer à payer une taxe sur ces émissions de carbone, comme le font déjà les industriels situés sur le territoire européen. Ce mécanisme qui ne concerne que certains produits qui comptent parmi les plus émetteurs de CO2 (l’acier, l’aluminium, l’ammoniac, le ciment, l’électricité et l’hydrogène) sera étendu à d’autres produits.
M’hamed Rebah

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