L’Union africaine (UA) a appelé à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d’El-Facher (sud-ouest), dénonçant une « escalade » des violences après un assaut ce week-end des Forces de soutien rapide (FSR).
Le conflit oppose depuis avril 2023 l’armée gouvernementale, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat « appelle à une cessation immédiate des combats à l’intérieur et à l’extérieur d’El-Facher », note un communiqué de l’instance africaine. Depuis des mois, le sort d’El-Facher inquiète la communauté internationale. Dans cette métropole de deux millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, des « centaines de milliers de civils » sont menacés par des violences « de masse », a alerté la semaine dernière l’ONU. Les FSR ont lancé le week-end dernier, une offensive après des mois de siège. Moussa Faki Mahamat condamne « fermement l’escalade actuelle de la crise et la propagation de la violence » dans la ville. Il fait plus généralement part de sa « préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans toutes les provinces du Soudan ». Selon M. Faki Mahamat, « il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan », et les combats « ne font que prolonger les souffrances du peuple soudanais ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit « gravement préoccupé » par les informations faisant état d’une offensive « à large échelle » des FSR, enjoignant le général Daglo à « agir de manière responsable et à immédiatement donner l’ordre de stopper l’attaque ». En septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé un bilan d’au moins 20.000 morts depuis le début du conflit. Plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger — soit un Soudanais sur cinq. R.I