Cinq civils et cinq soldats de l’armée congolaise ont été tués dans une attaque d’hommes armés dans une province du nord-est de la République démocratique du Congo, en proie à des violences meurtrières contre les civils, ont indiqué, hier, les médias locaux, selon des sources militaires et locales.
Dimanche soir vers 20H30 (18H30 GMT), des hommes ont surgi dans la ville de Nizi, dans le territoire de Djugu à 20 kilomètres au nord de Bunia, capitale de la province de l’Ituri, selon ces sources. Les assaillants ont tué un chef coutumier « et trois autres personnes », dont un représentant de la société civile, a déclaré le colonel Ruphin Mapela, administrateur policier de Djugu, ajoutant qu' »un autre civil touché par balle est décédé après avoir été dépêché à l’hôpital ».Parmi les provinces les plus troublées de l’Est congolais, l’Ituri est notamment le théâtre d’un conflit entre milices communautaires, dont la Codéco et le groupe Zaïre, qui a provoqué la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.Selon le colonel Ruphin Mapela, l’attaque de dimanche soir a entraîné l’intervention de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) basés dans la localité de Nizi, et « cinq parmi eux sont morts ».Les assaillants « ont tendu une embuscade » aux militaires, « cinq sont morts », a confirmé le Lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC dans la province de l’Ituri. »Les premiers indices nous montrent clairement qu’il s’agit de miliciens Zaïre qui ont commis ce crime », a-t-il ajouté.La milice Zaïre est un groupe d’autodéfense communautaire créé en 2019, qui affirme défendre les intérêts de la communauté Hema, contre une tribu rivale, les Lendu. Depuis l’attaque, la ville de Nizi « est vide, les habitants ont fui et les écoles n’ont pas repris leur activité », a déclaré Jean-Paul Malo Lotsima, président de la société civile de la chefferie de Mambisa à Nizi.Début juillet, les chefs coutumiers de la chefferie de Mambisa, dont Nizi est le chef-lieu, avaient dénoncé la présence des miliciens du groupe Zaïre dans une dizaine de subdivisions administratives lors d’une rencontre avec le gouverneur de la province.
129 morts dans la tentative d’évasion de la prison de Kinshasa
Le ministre de l’Intérieur a annoncé, hier, que au moins 129 personnes ont été tuées, dont au moins 24 par balles, dans la tentative d’évasion survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans la plus grande prison de la République démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, « Le bilan provisoire sur le plan humain s’élève à 129 morts dont 24 par balles après sommation », a indiqué Jacquemain Shabani dans une déclaration vidéo transmise à la presse, faisant également état de 59 blessés. Aucun détail n’a été communiqué sur le nombre de détenus qui ont tenté de prendre la fuite, ni sur les circonstances. Mais en milieu de matinée lundi, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya assurait à la télévision nationale que la situation était « sous contrôle ».Selon le bilan donné mardi par le ministre de l’Intérieur, certains seraient morts « par bousculade, étouffement ». Le ministre a également évoqué « quelques femmes violées », sans plus de précision sur leur identité.Les blessés ont été « pris en charge par le gouvernement pour des soins appropriés », a ajouté M. Shabani.Une partie des bâtiments du centre pénitentiaire, hébergeant les services administratifs, a par ailleurs été incendiée.Le ministre de la Justice a indiqué lundi que des enquêtes sont en cours « pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage ».
R. I.