La sécurisation de l’alimentation en eau potable partout dans le pays est un des soucis majeurs des pouvoirs publics dans un contexte de sécheresse persistante qui impacte directement les ressources en eau du pays.
Les efforts sont déployés sur plusieurs fronts pour mobiliser l’eau et l’amener jusqu’aux robinets. C’est ce qui a motivé la visite de travail du ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, dans la région de Béchar où il a inspecté la réalisation du projet d’envergure de transfert des eaux albiennes du champ de captage de Guetrani vers Béchar. Le ministre s’est déclaré satisfait de la cadence actuelle des travaux et a insisté sur la poursuite des efforts de concrétisation de ce projet qui permettra dès le mois de décembre prochain, la sécurisation et le renforcement de l’alimentation en eau potable des habitants des communes de Béchar, Kenadza et Abadla, par le transfert de 80 000 M3/jour. À ce propos, le directeur général de l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Messaoud Maatar, (principal maître de l’ouvrage), a fait savoir que les travaux ont atteint un taux d’avancement de 58 %. Les premiers essais de transfert des eaux vers Béchar seront effectués en novembre. Le ministre de l’Hydraulique a également inspecté les chantiers de construction de cinq importants châteaux d’eau d’une capacité globale de retenue de 120 000 M3, pour la sécurisation de l’alimentation en eau potable dans la région. En parallèle, les besoins en eau de la nouvelle zone industrielle de « Toumiat », où est prévue la réalisation du complexe sidérurgique de Béchar, seront satisfaits grâce à la réalisation et l’équipement de dix importants forages, dont le projet a été lancé, à la même occasion, par le ministre de l’Hydraulique. Cet ensemble de forages contribuera au mégaprojet de valorisation du gisement de fer de Gara-Djebilet (Tindouf) dont la première unité mixte de production de concentré de minerai de fer est en cours de réalisation par l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal) et le complexe sidérurgique Tosyali de Bethioua (Oran). La zone industrielle a aussi bénéficié d’une opération de transfert des eaux usées épurées à partir de la nouvelle station de traitement et épuration des eaux usées (STEP). Ce projet hydraulique sera réceptionné dans quelques mois, au début de 2025, selon des responsables de la Direction des Ressources en eau de la wilaya. Autre importante réalisation, celle-là unique en son genre dans la région : la STEP de Béchar, qui dispose d’une capacité de traitement de 55 000 m3/jour. Mise en service par le ministre de l’Hydraulique au cours de sa tournée à Bechar, la STEP va permettre de traiter les eaux usées d’une population de 386 000 habitants à l’horizon 2040, selon les indications données par les responsables de l’Office national d’assainissement (ONA). Cette station de cinquième génération fonctionne avec des équipements Wultramodernes. Elle est dotée de six bassins dont trois bassins d’épuration, d’une station de prétraitement, de trois autres bassins de clarification des eaux usées, deux autres bassins épaississeurs en forme circulaire, destinés au traitement de la boue, et un lit de séchage. Les eaux usées urbaines traitées et épurées par cette station, seront réutilisées pour l’irrigation agricole, sur une superficie de 1.200 hectares. Elles seront également réinjectées dans l’oued Bechar sans risque de polluer l’environnement de ce site naturel qui fera l’objet d’une opération d’aménagement. D’après le directeur des ressources en eau de la wilaya, le but est de créer, sur une quarantaine d’hectares, un lieu de détente et de loisirs pour la population. Autres impacts non moins importants de ce projet : la lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH), la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie et du milieu dans la région.
M’hamed Rebah
