Une campagne de solidarité avec le peuple sahraoui et son combat pour l’exercice de son droit à l’autodétermination est menée ces derniers jours, dans de nombreuses villes allemandes, à travers l’organisation d’une série d’événements politiques, culturels et académiques pour donner de la visibilité à la lutte légitime de ce peuple pour la liberté et l’indépendance.
Le Centre Poge-Haus pour la culture et les arts de la ville de Leipzig, dans l’est du pays, a récemment accueilli un événement culturel sur l’histoire de la résistance et la lutte contre le colonialisme et la domination étrangère au Sahara occidental. Cet événement culturel a été animé par la Représentation du Front Polisario en Allemagne et le Mouvement de Solidarité avec le peuple sahraoui dans ce pays européen. Le représentant adjoint du Front en Allemagne, Saleh Sidi Bachir, a présenté, à l’occasion, un exposé sur les « dimensions progressistes » du Front depuis sa création, il y a 50 ans. La Mission diplomatique sahraouie en Allemagne a organisé également un colloque sur la lutte du peuple sahraoui, sous différents angles. L’événement, auquel ont pris part un grand groupe de personnes solidaires de la cause sahraouie, ainsi que des militants et des étudiants, s’est déroulé au siège du café culturel +A Info Café+ dans le quartier Kreuzberg de la capitale, Berlin, un lieu célèbre pour avoir accueilli des étudiants et des artistes. M. Saleh Sidi Bachir a présenté, lors de ce colloque, une communication sur les facteurs endogènes qui ont favorisé la création du Front Populaire pour la Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Front Polisario), le 10 mai 1973, en mettant en lumière les raisons qui ont précipité l’avènement du Mouvement de libération nationale sahraoui, y compris des mouvements intérieurs, à la suite de la réaction violente et sanglante de l’administration espagnole face aux exigences des manifestants civils sahraouis lors du soulèvement historique de Zemla, le 17 juin 1970.
Le Refus des autorités coloniales marocaines de se plier au Droit international mise en lumière
Il a cité également le refus de l’autorité coloniale à mettre en œuvre les résolutions des Nations unies, en particulier la résolution 1514 (XV) de 1960, qui est considérée comme l’épine dorsale de la doctrine des Nations unies concernant la décolonisation et l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux, ainsi que son refus de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Le représentant adjoint du Front Polisario en Allemagne a fait référence, en outre, à des facteurs exogènes, parmi lesquels on peut citer la vague de mouvements de libération dans les pays voisins et sur tout le continent africain. Le diplomate sahraoui a rappelé les réalisations les plus importantes du Front Polisario, en peu de temps, telles que l’établissement de sa légitimité en tant que seul représentant du peuple du Sahara occidental et son succès dans l’établissement de l’unité nationale et l’établissement d’alliances importantes avec les forces progressistes en Afrique et ailleurs dans le monde, outre la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), après le retrait du dernier soldat espagnol du territoire, le 27 février 1976, et la construction d’un Etat sur les bases de l’égalité, de la justice sociale, de l’anticolonialisme et de la solidarité. Au cours du même événement, le groupe de solidarité « Jaima » a eu l’occasion d’exposer l’histoire et la culture sahraouies à travers le projet comique intitulé « Assez d’attente : l’histoire de la lutte sahraouie », qui présente, dans un style très illustratif, pédagogique et simple, le diverses dimensions historiques, politiques et juridiques de la lutte et de la résistance du peuple sahraoui à exercer ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance. Par ailleurs, l’Université de Fribourg, l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses universités d’Allemagne, a accueilli une conférence intitulée : « Sahara occidental : une page en attente de libération dans l’histoire de décolonisation » donnée par Saleh Sidi Bachir. Le « camp de retour des étudiants » de solidarité avec le peuple palestinien installé sur le campus universitaire a accueilli la projection du documentaire « Insumisas. Mujeres en Lucha en el Sahara Occidental » qui documente le travail des défenseurs des droits humains sahraouis pour enregistrer et dénoncer les violences subies par les femmes dans les territoires du Sahara occidental. Face à la brutalité de ces violations et à la cruauté des méthodes, le film dépeint la force et la ténacité des femmes sahraouies dans leur lutte historique contre l’injustice et l’oubli. Le documentaire est co-réalisé par la brésilienne Laura Dauden et le colombien Miguel Angel Herrera, et illustre quelques-uns des cas inclus dans le rapport « Que tout sorte dans la lumière » de la Fondation Hegoa, fondée en 1987 au sein de l’Université du Pays Basque et dédié à l’étude et à la recherche sur les problèmes de développement humain, coopération internationale et éducation pour la transformation sociale. L’œuvre présente la violence subie par les femmes sahraouies sous occupation et illustre l’impact de cette violence au-delà des blessures physiques et visibles de ceux qui en souffrent. Après la projection du documentaire, Saleh Sidi Bachir a fait un bref exposé sur l’histoire de la lutte de libération du peuple sahraoui, en mettant en lumière la position de principe du Front Polisario en soutien aux droits et aspirations du peuple palestinien face aux crimes et agressions de l’occupation sioniste partenaire de l’occupation marocaine dans son ethnocide au Sahara occidental.
R. I.