Le chef de la Commission de l’Union africaine a exprimé mardi sa « profonde inquiétude » après les manifestations anti-taxes marquées par des violences meurtrières mardi au Kenya, en exhortant le pays à « faire preuve de calme et à s’abstenir de toute nouvelle violence ».
Moussa Faki Mahamat a fait part dans un communiqué de sa « profonde inquiétude (face) aux explosions de violence qui ont suivi les manifestations publiques et ont entraîné des pertes en vies humaines et dégâts matériels », alors que la police est accusée d’avoir réprimé ces rassemblements en tirant à balles réelles. De son côté, le secrétaire général des Nations unies est « profondément préoccupé » par les violences qui agitent actuellement le Kenya, a affirmé mardi son porte-parole. Antonio Guterres est également « très attristé » par les informations faisant état d’au moins cinq morts dans ces violences en marge de manifestations, a indiqué le porte-parole Stéphane Dujarric. Le président kenyan William Ruto a qualifié de trahison les manifestations de rue de mardi dans ce pays d’Afrique de l’Est, notant que son gouvernement « apporterait bientôt une réponse rapide » à la situation. Dans son discours télévisé à la nation, Ruto a déclaré que le gouvernement avait mobilisé toutes ses ressources pour garantir que cette situation ne se reproduise pas « à n’importe quel prix ». Il a ordonné aux organes de sécurité d’ «utiliser tous les moyens possibles pour contrecarrer toute menace à la sécurité nationale du pays ». Déclarant qu’ «il est possible que les criminels qui ont fait régner la terreur sur des personnes innocentes et défié nos organes de sécurité continuent à adopter ce comportement », a-t-il déclaré, ajoutant que les organisateurs, les financiers et les complices des manifestations ne seraient pas épargnés. Les remarques de Ruto interviennent quelques heures après qu’au moins cinq manifestants ont été abattus et plus de 150 autres blessés alors que des manifestations ont éclaté dans tout le pays pour la deuxième semaine consécutive contre les nouvelles mesures fiscales proposées. Les Forces de défense du Kenya ont été déployées mardi pour soutenir la police nationale en réponse à l’urgence sécuritaire provoquée par les violentes manifestations en cours dans diverses régions du pays, a déclaré Duale. Dans un communiqué publié mardi, l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta a appelé au calme et au dialogue, se disant attristé par les pertes en vies humaines occasionnées par les manifestations. Kenyatta a demandé aux dirigeants élus d’écouter les doléances du peuple, appelant au calme et aux dirigeants « de faire preuve de retenue et de faire ce qu’il faut en écoutant le peuple et en ne se montrant pas hostiles à son égard ». Les législateurs ont adopté mardi matin le controversé projet de loi de finances pour 2024, cherchant à lever 346,7 milliards de shillings supplémentaires (2,67 milliards de dollars américains), grâce à des mesures telles que l’augmentation de la taxe sur le développement ferroviaire de 1,5 pour cent à 2,5 pour cent et la taxe de déclaration d’importation de 2,5 pour cent. à 3,5 pour cent.
R. I.