Accueil À LA UNE Éclairage : De l’eau pour boire et irriguer, mais pas que !

Éclairage : De l’eau pour boire et irriguer, mais pas que !

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L’Algérie n’est pas sans le savoir : le stress hydrique ne cesse de progresser. Ce phénomène produit par le réchauffement climatique affecte plus de 2,3 milliards de personnes dans le monde, selon le rapport de l’ONU publié en 2023. En d’autres termes, 10% de la population de la planète vit dans des pays où la pénurie d’eau a atteint un niveau élevé ou très élevé. Et où sommes-nous sur la carte de la sécheresse ? Située dans une zone aride, l’Algérie est classée à la 29e position parmi 44 pays exposés à un risque grave en matière de l’indisponibilité de l’eau, selon l’organisation Word Ressources Institute. Ce qui exige de ces pays, suggère WRI, l’élaboration de plans pour la mobilisation des ressources hydriques d’ici 2040. À cet égard, Tiaret qui vit une pénurie d’eau potable est un cas symptomatique. Cela dit, un programme spécifique d’urgence a été mis en place, sur instruction des plus hautes autorités, en vue de régler le problème de l’eau dans cette wilaya. S’exprimant, hier, à nos confrères d’El-Moudjahid, le Dr Mourad Goumiri a bien résumé la situation, considérant que le problème est d’ordre « structurel et non conjoncturel». Autrement dit, quand bien même l’État a décidé d’un plan immédiat pour résoudre pareil cas d’urgence, des mesures structurelles s’imposent pour le long terme. Face à cet état de fait, même une bonne pluviométrie qui alimente, par ailleurs, les barrages et les nappes souterraines … ne pourrait suffire pour satisfaire toute la demande nationale qui va crescendo. Même avec l’ajout des stations de dessalement d’eau de mer en service. Cela dit, et loin de céder à la fatalité, notre pays n’est pas resté les bras croisés. Pour preuve, le gouvernement, guidé par le président de la République, a mis en place une stratégie multidimensionnelle qui consiste en un plan national de l’eau à l’horizon 2030. Celui-ci vise à développer des structures de base qui répondent aux besoins du pays en eau à moyen et long terme. C’est ainsi que les autorités ont lancé un programme ambitieux en matière de dessalement de l’eau de mer. En plus des 5 stations en cours de réalisation à Oran, Tipasa, Boumerdès, Béjaïa et El-Tarf, 7 autres nouvelles stations seront lancées durant la période 2025-2030 dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi-Ouzou, Chlef, Jijel et Skikda. Outre l’eau de mer qui constitue une solution durable pour garantir l’accès à l’eau à tous les citoyens, le recyclage des eaux usées figure également dans le programme de mobilisation des ressources hydriques. À cela s’ajoute le programme de rationalisation de l’eau et où le citoyen doit prendre conscience de l’enjeu pour se débarrasser de certaines mauvaises habitudes comme le gaspillage du liquide vital. À côté de l’alimentation en eau potable qui est somme toute une priorité pour l’État, faut-il rappeler que l’Agriculture et l’Industrie sont deux secteurs qui ont besoin des approvisionnements en eau. L’agriculture, à elle seule, consomme 70% des eaux collectées chaque année. D’autre part, l’Algérie n’est pas la seule dans la région face au stress hydrique. Nos voisins Tunisiens et Libyens sont dans la même situation ou presque. Raison pour laquelle, ils ont décidé, fin avril dernier, d’un commun accord, pour réactiver le mécanisme de concertation sur la gestion des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. La nappe de l’Albien à savoir, qui contient plus de 50 000 milliards de mètres cubes d’eau. C’est dire le grand défi que constitue l’eau.
Farid Guellil

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