Le Maroc, président en exercice du Conseil de l’ONU des droits de l’homme fait des atteintes à ces droits un principe et une pratique utilisée pour faire taire les opposants au régime du Makhzen et les militants sahraouis qui luttent pour faire aboutir le droit de leur peuple à l’autodétermination.
La puissance coloniale qui gère les territoires sahraouis occupés impose ses lois et ses oukases par la persécution, la torture et la maltraitance, des pratiques censées être interdites par les résolutions internationales.
Il y a quelques jours, le Comité de défense du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental (CODAPSO), a condamné fermement le traitement humiliant et le harcèlement réservé à son vice-président, Hmad Hammad, à l’aéroport de Laâyoune à son retour d’Espagne, où il avait séjourné pour des soins médicaux.
Le communiqué indique que M. Hmad Hammad a été insulté et injurié par des éléments de la police des frontières et des douaniers, affectés au niveau du terminal aéroportuaire de Laâyoune. Le comité considère que ce comportement abusif de la police marocaine à l’aéroport de Laâyoune contre Hmad Hammad, » est totalement injustifié et constitue une violation flagrante des droits de l’Homme. Le militant Hmad Hammad a tenu à préciser que le traitement dégradant qu’il a subi, aurait pu être réservé à n’importe quel militant sahraoui, « comme cela s’est produit auparavant. Il doit constituer une incitation à s’engager dans le domaine de droits de l’Homme, notamment en raison de la nécessité impérieuse d’appliquer le droit international humanitaire dans le territoire non autonome du Sahara occidental ».
La MINURSO est la seule force de maintien de la paix, malheureusement les appels à étendre son mandat au contrôle des atteintes aux droits de l’Homme dans les territoires occupés n’ont pas abouti. Aujourd’hui elle ne dispose pas d’un mandat ni d’outils pour surveiller les droits de l’Homme et rendre périodiquement des rapports au Conseil de sécurité. Le Maroc et ses alliés ont fait obstruction à toutes les propositions de résolutions permettant d’étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des atteintes aux droits de l’Homme dans les territoires occupés. À ce jour, les militants sahraouis, victimes des exactions de l’armée d’occupation marocaine, notamment ceux du camp de Gdeïm Izik continuent de frapper, vainement , à toutes les portes pour faire entendre leur plainte. Cette impuissance de la communauté internationale à pousser le Maroc à respecter ses engagements pour la mise en œuvre du plan onusien pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui semble donner à l’occupant le droit de violer en toute impunité les droits fondamentaux du peuple de la RASD. Et en attendant, le Maroc continue de se vautrer sur le perchoir du Conseil de l’ONU des droits de l’Homme, au mépris de toute logique et surtout de tout respect des droits humains fondamentaux.
Slimane B.