Le président du parti Jil Jadid Sofiane Djilali a évoqué hier les élections présidentielles fixées au 7 septembre2024, ainsi que sa vision concernant la scène politique actuelle et le système politique qui s’adapte au pays.
Intervenant hier sur les ondes de la Radio algérienne chaîne3, Sofiane Djilali a déclaré que l’annonce faite la semaine passée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune concernant les élections présidentielles ne changera pas le calendrier et n’est pas une surprise. « L’avenir de l’Algérie doit être un État de droit, une démocratie assumée et construite », a-t-il estimé en réaction à cette annonce décidant des élections présidentielles anticipées pour le 7 septembre prochain. Notant que depuis cette annonce, les partis politiques commencent à bouger et à se préparer afin d’être au rendez-vous. Ils ont d’ailleurs affirmé leur disponibilité à contribuer à la réussite de cette échéance nationale importante. Avant de s’exprimer sur cette annonce, l’invité de la chaîne 3 a regretté le fait que la politique en Algérie passe par une période de léthargie. Loin de jeter l’anathème sur les partis politiques, pris pour seuls responsables de cette situation, Djilali estime que cela est le résultat d’une politique menée depuis quelques années, notamment à la sortie des événements du Hirak, à l’effet de freiner le débat politique au sein de la société. « Ce qui fait que la classe politique s’est retrouvée, petit à petit, muette », a-t-il observé. « Maintenant, nous avons en face de nous des élections présidentielles pour la fin de l’année. Ce n’est pas une surprise que ces élections soient anticipées de quelques mois, car ce n’est pas cela qui va fondamentalement bouleverser le calendrier électoral, mais ce sont les conditions à mettre en place pour aller vers un scrutin qui a toute sa valeur », a plaidé Djilali. Selon lui les présidentielles représentent « une opportunité qui favorise le débat des partis politiques pour apporter une vision, un programme politique, économique, et social de manière contradictoire ensuite laisser les citoyens choisir en toute connaissance de cause leur président de la République ».
Par ailleurs, Djilali Sofiane s’est interrogé sur la nature du système politique que nous devrons construire ? Selon lui il devra être construit d’une manière consensuelle qui rassemble la grande majorité des Algériens. Un système qui prend en compte les éléments de bases de la sécurité nationale, de la stabilité de l’État et d’un fonctionnement plus souple des institutions. « Maintenant, il faut s’atteler à construire notre avenir. Notre avenir doit être un État de droit, une démocratie assumée et construite. Tout ne se fait pas naturellement, il faut réellement construire, il faut penser cette démocratie et penser cette modernité qu’on veut instaurer », a-t-il ajouté.
Renforcement du front interne : « Il faut attaquer les points faibles »
À une question relative au rassemblement des Algériens autour d’un projet de société, dans le but, suprême, de renforcer le front interne pour faire face aux menaces auxquelles l’Algérie est exposée, Djilali a rétorqué par le fait que soutenir n’est pas forcément s’aligner systématiquement sur une politique donnée, parler des réussites et ne jamais parler des points faibles. « Pour renforcer le front interne, il faut attaquer les points faibles. Il est impératif de permettre, par l’expression politique, de traiter ce qui doit l’être, à savoir, les défaillances, les erreurs, les points faibles de manière à ce que la marche générale de l’État doit assurer vers le progrès et vers une évolution positive et non pas vers une forme de consentement systématique de tout ce qui se fait », a expliqué le président du parti Jil Jadid.
Sarah O.