Lors d’un appel téléphonique reçu, lundi, par le président Abdelmadjid Tebboune de son homologue français, Emmanuel Macron, les deux présidents ont convenu que la visite officielle du président Tebboune en France aura lieu à la fin septembre, début octobre, à une date qui sera fixée ultérieurement, selon un communiqué de la présidence de la République.
Lors de cet appel, le président Tebboune « a exprimé sa profonde inquiétude concernant les développements de la situation en Palestine occupée, en particulier à Ghaza », d’après la même source. Les deux présidents ont évoqué les relations bilatérales et des questions de dimension régionale et internationale », précise le communiqué. Les deux présidents ont également évoqué « les perspectives économiques communes profitables aux deux pays, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, des terres rares et de l’industrie ferroviaire », a conclu le communiqué. Pour rappel, la visite attendue du président Tebboune, en France, a été évoquée, à la fin de l’année passée, lors d’un entretien téléphonique entre le président Tebboune et le président Macron, lors de l’échange de vœux à l’occasion de l’avènement du Nouvel an 2024. Auparavant, cette visite prévue avait été commentée par Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, dans une interview accordée à Atheer, la plateforme de la chaîne qatarie Al Jazeera. « En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines », avait-il déclaré. Toutefois, avait-il affirmé, elle fait «toujours l’objet de préparatifs», expliquant que les visites entre les responsables des deux pays se poursuivent pour préparer cette visite d’État et parvenir à des accords sur les 5 dossiers qui bloquent pour le moment cette visite. Il s’agit de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’émir Abdelkader. «Dans le programme, le président de la République devait se rendre au Château d’Amboise où était emprisonné l’Émir Abdelkader (…). Pour la symbolique, on a demandé la restitution de l’épée et du burnous de l’Émir, mais les autorités françaises ont refusé arguant la nécessité d’une Loi », avait révélé Ahmed Attaf. Concernant la coopération économique, Ahmed Attaf avait rappelé la proposition faite par l’Algérie de créer un fonds d’investissement commun d’un montant de 100 millions d’euros, qui figure dans la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre les deux pays qui a été signée le 27 août 2022 par les présidents Tebboune et Macron à l’issue de la visite de travail effectuée par ce dernier en Algérie. « Ils nous ont dit, on n’a pas besoin de Fonds », avait révélé encore Ahmed Attaf. Prévue initialement en mai 2023, la visite du président Tebboune en France devait ensuite avoir lieu dans la deuxième moitié du mois de juin, comme l’avait indiqué, à l’époque, un communiqué de la présidence de la République, à la suite d’un appel téléphonique du président français, Emmanuel Macron au président Tebboune, pour lui présenter ainsi qu’au peuple algérien ses vœux à l’occasion de l’Aïd El-Fitr. La visite n’eut pas lieu à cette date. Début août 2023, le président Tebboune confiait, dans une interview accordée à des médias algériens, que « Nous ne sommes pas tombés d’accord sur le programme de cette visite. Une visite d’État à des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n’est pas une visite touristique. » Pour rappel, en décembre 2022, dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, le président Tebboune avait souligné que » plus de 60 ans après la guerre, il faut passer à autre chose. Si la mémoire fait partie de nos gènes communs, nous partageons aussi bon nombre d’intérêts fondamentaux, même si nos points de vue peuvent diverger ». Le président Tebboune avait alors annoncé qu’il se rendrait en France en 2023, en visite d’État.
M’hamed Rebah
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