105 grammes par litre, telle est la quantité fixée et autorisée dans la production des boissons gazeuses et jus. Une décision qui s’applique progressivement et de manière significative, certes. Mais selon les visites de contrôle effectuées chez certains producteurs et au niveau de certains produits, les taux de sucre ne sont pas respectés. Alors qu’en Europe… les taux appliqués sont de 14 gr le litre seulement !
Depuis trois ans, la campagne lancée à l’encontre des entreprises spécialisées dans l’industrie des boissons, toutes sortes confondues, a eu l’effet de rallier bon nombre de producteurs à la cause, dans le souci de préserver la santé publique et se conformer à la nouvelle réglementation en vigueur. Intervenant à l’occasion du dernier Salon international de l’industrie de la boisson et aliments liquides « BELVAG 2024″, qui s’est tenue du 4 au 7 février derniers à Alger, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, a annoncé « un contrôle rigoureux du respect des nouvelles normes en vigueur ». Admettant l’existence d’une certaine volonté de la part des producteurs affiliés à l’association, pour la réduction du sucre dans les boissons, le responsable a déclaré : « Actuellement, les producteurs de boissons ayant réduit le taux de sucre dans leurs produits, sont nombreux. Beaucoup de membres de l’APAB se sont, d’ailleurs, engagés sur cette voie, respectant les taux autorisés, à savoir les 105 gr par litre ». Néanmoins, Ali Hamani a affiché un certain mécontentement. Selon lui, « certains producteurs actifs sur le marché ont dépassé les 105 grammes ».
La réglementation s’applique à tous … sans exception !
Dans ses témoignages, Ali Hamani a mis en garde ces opérateurs, indiquant que ces derniers « seront tôt ou tard rattrapés par la loi », et seront en conséquence « lourdement amendés ». Des déclarations en totale adéquation avec celles du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui avait souligné que l’objectif du ministère était de réduire au maximum ces quantités, estimant que 105 gr par litre était « un taux déjà assez conséquent ». À titre de rappel, deux arrêtés ministériels fixant les spécifications des boissons et des jus de légumes et de fruits, deux textes sont entrés en vigueur, respectivement, en juin et novembre 2023. Par ailleurs, et malgré les campagnes de sensibilisation, force est de constater que le consommateur algérien s’est habitué à des produits à forte teneur en sucre. Le changement de sa culture de consommation sera difficile. Alors que ce dossier fait toujours l’objet de débats entre le Gouvernement, les producteurs de boissons et les associations de protection des consommateurs, toujours est-il, la réussite de cette campagne anti-sucre ne sera possible que par l’application de la réglementation par tous les opérateurs… sans exception !
Hamid Si Ahmed