Le spectacle «Dansons!» a été présenté, par la Compagnie «Samar-Bendaoud», dans une prestation, haute en couleurs et en émotions, rendue «au-delà des normes conventionnelles», devant un public nombreux, présents, vendredi dernier, au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, à Alger.
En effet, le spectacle conçu et mis en scène par Samar Bendaoud, rappelle la noblesse de la danse, comme un moyen d’expression artistique, qui permet au corps de se raconter dans un langage universel hautement esthétique. Fort de son message qui prône la promotion de la diversité corporelle dans l’expression artistique par la grâce du mouvement et la beauté du geste, le spectacle «Dansons!» souligne l’importance de la diversité et de l’inclusion dans le monde de la danse, qui affirme le droit pour tout individu à l’expression à travers la danse, indépendamment de son apparence physique. Dans un programme prolifique déroulé en 90 mn de temps, vingt tableaux, conçus dans un beau mélange des genres, alliant le classique au contemporain et au folklore traditionnel, ont permis une belle randonnée onirique qui a débuté avec une belle invitation lancée au public à une immersion dans un univers feutré, où la danse transcende les frontières physiques. D’une escale à une autre, les nombreux spectateurs sont transportés dans un tourbillon de grâce et de légèreté, sur des variations aux cadences à trois temps des valses, «bleue» et «blanche», avant d’enchaîner dans la grâce, avec «Casse-noisette» et «Le lac des cygnes», deux pièces des plus célèbres du répertoire classique universel. Les ballerines et les danseurs de différents niveaux de la Compagnie Samar-Bendaoud, ont été passés en revue, des classes benjamines à celles des adultes, tout le monde s’est gracieusement exprimé sur des pièces aussi célèbres qu’universelles, à l’instar de, «Carmen» de Georges Bizet (1838-1875), ou les extraits de différents mouvements des Opéras russes, «La Bayadère», ou «Raymonda». Parmi les ballerines et les danseurs qui ont brillamment porté ce message d’ouverture à la pratique de la danse, Dekar Alicia, Mahfoud Lakehal, Feriel Ouitis, Katia hadj Messaoud, Yasmine Tinhinane Ouar, Kamelia Oukid, Lilya Chala et Sarah Mekkaoui, qui se sont investis dans des chorégraphies en solo, duo, trio ou d’ensemble, occupant tous les espaces de la scène dans de belles géométries des mouvements.
Se mêlant aux couleurs vives des accoutrements, classiques, contemporains ou traditionnels des artistes, l’éclairage sous gélatines multicolores, latéral ou plein la scène, a permis au spectacle d’évoluer dans des atmosphères relevées et une ambiance de grands soirs. La bande son et musique a également été imposante par le volume et le choix des différentes pièces, intelligemment adaptées aux thématiques traitées dans un spectacle visuel réussi dans tous ses ateliers. La précision et la synchronisation des mouvements étaient également de mise sur d’autres pièces encore, à l’instar de, «Fille du pharaon», «La fille mal gardée» (duo, puis solo), «Fever Peggy Lee» (jazz), «Les questions d’Asa», «ousfour tal min choubbak», (l’oiseau apparu à la fenêtre), une danse en hommage au peuple palestinien de Ghaza, qui continue de subir la barbarie, le génocide et les crimes de guerre, perpétrés par l’armée de l’occupation sioniste.
Le public qui a longtemps applaudi les artistes et interagit avec les différentes facettes du spectacle, a enfin apprécié les dernières danses du spectacle, exécutées sur les pièces, «J’écris ton nom» (extrait), «Nagada sang dhol» (Bollywood) et «Naili», une belle conclusion dans l’élégance, avec une mélodie du terroir et une cadence du patrimoine culturel algérien. Samar Bendaoud explique que, «Bien plus qu’un simple spectacle de danse, «Dansons !» est une ode à la diversité, à l’inclusion et à la puissance de l’expression artistique par le corps», a-t-il conclu.
L. Zeggane