Face à la forte activité sismique enregistrée ces derniers mois dans des régions différentes de l’Algérie, des experts tentent de rassurer la population.
C’est le cas de ChafiK Aïdi qui est docteur en géophysique et responsable du réseau national de la surveillance sismique au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). L’expert a expliqué que ce phénomène reste normal en raison du rapprochement des deux plaques tectoniques africaine et eurasienne. Selon lui, le Nord de l’Algérie correspond à la frontière des deux plaques tectoniques africaine et eurasienne qui sont en rapprochement depuis des millions d’années. Et donc, les secousses sismiques enregistrées sont un phénomène naturel normal associé à ce rapprochement. À noter que rien que la semaine dernière, deux secousses telluriques avaient été ressenties à Tipasa et Relizane à une journée d’intervalle. En effet, il a été enregistré vendredi 19 janvier une secousse de magnitude de 3.5 sur l’échelle de Richter à 3 km au sud-est de Relizane, alors que la veille à savoir le 18 janvier, la wilaya de Tipasa avait été également secouée par une réplique de magnitude 3,0° sur l’échelle ouverte de Richter. Le 15 décembre dernier, c’était au niveau de la wilaya de Chlef qu’une secousse de 3,6 ° degrés sur l’échelle de Richter avait aussi été enregistrée.
La loi sur les risques majeurs présentée au Sénat
Le projet de la nouvelle loi relative à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes, dont notamment les tremblements de terre, sera discuté aujourd’hui en séance plénière au conseil de la nation. Selon un communiqué du Senat, la séance se tiendra à partir de 9h. Pour rappel, ce projet a été présenté à l’APN début décembre dernier. Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, avait affirmé à cette occasion que le projet de loi en question est issu du 33e engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans lequel il a souligné la nécessité d’œuvrer à assurer un cadre de vie de qualité qui requiert le développement durable, la préservation de l’environnement et la protection des richesses que recèle notre pays. Il a ajouté que l’Algérie, de par sa position géographique et au vu des phénomènes naturels qu’elle enregistre, est exposée à un nombre de risques majeurs nécessitant une gestion appropriée, ce qui s’est produit, a-t-il rappelé, au cours des dernières années avec les incendies et les inondations qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels, et où l’Algérie fut amenée à dépenser pas moins de 35 milliards de dinars par an au titre de l’intervention post catastrophe. Il a également évoqué l’apparition de nouveaux risques, notamment climatiques, technologiques, et cybernétiques, en plus de son incompatibilité avec certains accords internationaux auxquels l’Algérie a adhéré, dont l’Accord de Paris sur le climat et le Cadre de Sendai, estimant que pour cette raison, il était nécessaire de renforcer la base juridique et institutionnelle, et d’accélérer l’élaboration des textes d’application des lois en vigueur, en fonction de nos caractéristiques nationales et de manière à permettre de lever tous les obstacles et de définir les responsabilités.
Ania Nch