Durant deux ans, à partir de janvier 2024, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Algérie portera la voix de l’Afrique dans cet organe central de l’ONU.
C’est l’engagement ferme, maintes fois affiché, par le président Abdelmadjid Tebboune. Les principales priorités de l’Algérie durant son mandat au sein du Conseil de sécurité de l’ONU sont connues. D’abord, mobiliser le soutien aux causes justes, en déployant des efforts, concernant la Palestine occupée, pour aller vers l’adoption d’une résolution qui renforcerait l’instauration de l’État palestinien souverain. Concernant le Sahara occidental, qui est la dernière colonie en Afrique, il s’agit de faire sortir de ce pays l’occupant marocain.
D’autre part, le président Tebboune n’a cessé de réaffirmer la position de l’Algérie sur la réforme du Conseil de sécurité, conformément à « une approche intégrée assurant une représentation plus transparente qui permet aux pays du monde, y compris ceux en développement, de faire entendre leur voix et mettre ainsi un terme à l’injustice historique qui a touché le continent africain ». Cela a été souligné par le président de la République à de nombreuses occasions, à l’instar de la réunion du Comité des 10 de l’UA, chargé du dossier de la réforme du Conseil de sécurité, tenue en février dernier à Addis-Abeba, où il a affirmé l’engagement de l’Algérie à « œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent et ses revendications légitimes et réparer l’injustice historique qu’il a subie ».
Concernant les pays de l’Union africaine (UA), l’Algérie œuvrera à activer la demande d’augmentation du nombre de sièges non-permanents des pays du continent au sein de cette instance, en le portant de 3 à 5, conformément aux recommandations du « Consensus d’Ezulwini » et de la « Déclaration de Syrte ». L’Algérie contribuera aussi au sein du Conseil de sécurité à l’unification de la voix de l’Afrique pour un meilleur plaidoyer en faveur des questions prioritaires du continent et de ses aspirations légitimes. Parmi les autres priorités de l’Algérie au sein de l’organe principal de l’ONU : le renforcement des règlements pacifiques, la consolidation des partenariats, le soutien au rôle des organisations régionales, la promotion de la place de la femme et de la jeunesse dans les processus de paix, et le renforcement de l’efficacité de la lutte internationale contre le terrorisme.
Pour les observateurs, l’accès de l’Algérie au poste de membre non permanent au Conseil de sécurité est une occasion de permettre à la Ligue arabe de retrouver sa place sur la scène internationale et de jouer un rôle fort et influent, dans un contexte marqué par l’agression sioniste contre la population de Ghaza et par les actions armées de la résistance palestinienne qui lutte pour la décolonisation des territoires palestiniens. L’Algérie œuvrera pour les aspirations des peuples arabes et la stabilité de la région, des questions que le président de la République a défendues lors du Sommet arabe d’Alger, tenu en novembre 2022 qui a redonné à la cause palestinienne sa place centrale dans les relations internationales. Portant les espoirs des peuples africains et arabes, l’Algérie assumera ses responsabilités en tant que partenaire fiable, en proposant des idées et des initiatives visant à renforcer le rôle de l’action multilatérale dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales. Pour rappel, le 6 juin dernier, à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, 184 pays sur les 193 votants (95% des voix) se sont prononcés en faveur de l’Algérie pour qu’elle jouisse de la qualité de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité pour la période 2024-2025. L’Algérie entame son mandat le 1er janvier 2024 aux côtés de la Sierra Leone, de la Corée du Sud, du Guyana et de la Slovénie, et exercera ses fonctions jusqu’au 31 décembre 2025. C’est la quatrième fois de son histoire que l’Algérie occupe un siège non permanent au Conseil de sécurité, après les mandats de 1968-1969, 1988-1989 et 2004-2005.
M’hamed Rebah