L’un des premiers pays à reconnaitre notre indépendance et à installer sa représentation diplomatique à Alger en 1963, l’Indonésie entretient avec l’Algérie 60 années de relations basées sur les principes de l’anticolonialisme et du non-alignement qui fondent leurs politiques étrangères respectives.
Pour renforcer les relations fraternelles et la coopération bilatérale entre les deux pays musulmans, Jakarta a dépêché, hier à Alger, Mme Retno Marsudi qui, a été accueillie par le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, et avec lequel elle a eu des échanges sanctionnés par séance de travail fructueuse débouchant sur plusieurs accords de partenariat. Après quoi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu la MAE de l’Indonésie au niveau du palais d’El Mouradia, dont l’audience s’est déroulée en présence d’Ahmed Attaf, et du Directeur de cabinet par intérim de la Présidence, Boualem Boualem. Dans une déclaration à la presse à l’issue des entretiens au niveau ministériel, Attaf a mis en avant l’héritage historique commun des relations bilatérales fondées sur « la fraternité enracinée, la confiance mutuelle et la solidarité ancestrale », dans « le prolongement du grand soutien de l’Indonésie à la Révolution algérienne ». En outre, il a précisé que l’Algérie était prête à œuvrer de concert pour insuffler une nouvelle dynamique à ces relations historiques, notamment dans les domaines économique, politique et social. L’issue des entretiens était fructueuse, puisque les deux parties ont débouché sur la signature de deux textes juridiques relatifs à la coopération diplomatique. Il s’agit, de l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, ainsi qu’à la coopération dans les domaines de l’énergie et des mines. Les deux parties se sont en outre entendues sur l’activation des mécanismes de coopération bilatérale. À commencer par la programmation de la deuxième session de la commission mixte et de la quatrième session de la commission de consultations politiques, en sus de l’actualisation et l’enrichissement du cadre juridique suivant les aspirations des deux pays quant à atteindre un niveau de relations mutuellement bénéfiques.
13 textes juridiques en négociations
« Des négociations bilatérales sont en cours concernant 13 textes juridiques couvrant divers domaines, tels que la coopération dans les secteurs de l’Agriculture, de la pêche, des infrastructures, de la santé vétérinaire, de la jeunesse et des sports et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », a précisé à ce titre le ministre. Concernant les investissements directs et le développement du commerce bilatéral, dans le cadre de la nouvelle politique de l’Algérie, les deux ministres ont insisté sur l’importance de créer un conseil d’affaires conjoint, intensifier les manifestations économiques pour découvrir les opportunités de coopération, de partenariat et d’investissement qu’offrent l’Algérie et l’Indonésie.
Également, les deux ministres sont convenus de préserver et d’approfondir le caractère privilégié des relations politiques entre l’Algérie et l’Indonésie à travers l’échange de visites officielles à tous les niveaux et le renforcement de la concertation et de la coordination bilatérales dans les différentes organisations auxquelles appartiennent les deux pays, notamment l’ONU, le Mouvement des non-alignés, l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le groupe 77+la Chine, outre l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), avec laquelle, a-t-il dit, « l’Algérie œuvre à nouer des relations étroites, dans le cadre de la nouvelle orientation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la politique extérieure du pays ».
Il a fait savoir, à ce propos, que l’Algérie avait formulé une demande officielle d’adhésion au Traité d’amitié et de coopération de l’ASEAN. De son côté, la ministre indonésienne des Affaires étrangères s’est félicitée des relations qui lient les deux pays, assurant que les deux parties continueront d’œuvrer à leur renforcement et à leur promotion dans les domaines d’intérêt commun. La ministre a, à cet égard, affirmé que son pays était disposé à renforcer ses investissements en Algérie.
Synthèse Farid Guellil