Malgré les tentatives du Maroc, avec l’appui des Émirats arabes unis, de s’approprier le projet et le détourner de l’Algérie, les travaux du gazoduc Alger-Lagos, se déroulent comme prévu et suivent leur cours, a affirmé, hier, le MAE nigérian Yusuf Tuggar.
C’est ce qu’a confirmé, hier, le ministre des Affaires étrangères du Nigéria, Yusuf Tuggar, dans des déclarations à la presse nationale, en marge du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenu à Oran du 16 au 17 décembre derniers. Dans ses affirmations, le diplomate nigérian a indiqué que le Nigéria et l’Algérie avaient respectivement réalisé une avancée conséquente dans ce projet. S’appuyant sur le fait que l’Algérie et le Nigéria sont « deux géants gaziers dans le monde », le MAE nigérian a soutenu que « les besoins gaziers de l’Europe sont un atout considérable pour les deux pays ». Rappelons que parmi les facteurs qui ont pesé en faveur de l’Algérie qui, il faut l’admettre, a gagné sa bataille face au Makhzen, l’approbation de l’Union européenne au profit de l’Algérie. Contrairement au projet algérien, dont le tracé ne concerne que trois pays, le Niger, le Nigéria et donc l’Algérie, et ne durera que quatre ans (réception prévue en 2027), pour un coût de 13 milliards de dollars, le projet dans sa version marocaine traverse 14 pays, nécessitera plus de vingt (20) ans, et coûtera plus de vingt-cinq (25) milliards de dollars.
Des données qui ont dissuadé l’UE de miser sur l’itinéraire marocain, une claque « en pleine face » de Mohamed 6, ainsi qu’aux Émiratis, que le Makhzen a tenté d’allier à son projet, lors de la dernière visite d’M6 à Abu Dhabi. Le Maroc avait beaucoup misé sur ce projet de gazoduc, mais en vain, l’Algérie a surpassé « son voisin de l’Ouest ».
D’Alger à Lagos, traversée saharienne sur du velours
La présence au séminaire d’Oran du MAE algérien, Ahmed Attaf, a été l’occasion pour ce dernier de rencontrer ses homologues du Sierra Leone et de la Tunisie et notamment le MAE du Nigeria, en compagnie desquels il a tenu des entretiens bilatéraux, où les différentes parties ont passé en revue les relations de coopération et de fraternité unissant l’Algérie et ces pays frères. À vrai dire, les relations entre Alger et Abuja n’ont jamais été aussi fructueuses et prometteuses. Pas plus loin que le 18 octobre dernier, Ahmed Attaf avait reçu à Alger le vice-ministre nigérian des Affaires étrangères, Adamu Lamuwa, dans le cadre des préparatifs en prévision de la tenue de la commission mixte, la relance de la convention de transport aérien entre les deux pays et l’accélération du rythme de réalisation des projets structurels liant l’Algérie au Nigéria et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les deux parties s’étaient convenues d’œuvrer pour le renforcement du partenariat dans les domaines de l’énergie, et les projets structurants, dont la route transsaharienne, la dorsale transsaharienne à fibre optique, et notamment, le gazoduc Alger-Lagos.
Hamid Si Ahmed
