Les travaux de la 21e édition du Forum de Doha, une tribune d’échange et de débat sur les questions internationales, ont débuté, hier, avec la participation du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, aux côtés de plusieurs chefs d’État et de représentants d’organisations internationales dont le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres.
Dépêché dans la capitale qatarie en tant que représentant personnel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour prendre part à cet important évènement multilatéral, le chef de la diplomatie algérienne, devrait tenir en marge de cette réunion une série de rencontres bilatérales avec plusieurs de ses homologues des autres pays. La présence de l’Algérie à cette rencontre se veut à la fois une confirmation de la solidité des relations de fraternité et de coopération algéro-qataries, et marquer, par la même, l’intérêt constant que porte le pays aux valeurs de dialogue et de coopération et à l’action internationale multilatérale pour la cristallisation de solutions consensuelles outre la réaffirmation de ses positions constantes et ses efforts soutenus en faveur des causes justes, notamment pour la cause palestinienne. Dossier brûlant de l’actualité internationale en raison des développements graves dans les territoires palestiniens occupés, et l’incapacité du Conseil de sécurité quant à stopper l’agression israélienne contre Ghaza, la question palestinienne de par son urgence et sa dimension humaine a eu la part du lion des débats entre les participants à cet évènement international annuel placé sous le thème +Bâtir un avenir commun+ ». Au cours de l’événement, l’Émir qatari Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a décerné le Prix du Forum de Doha au Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini. Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, le SG de l’ONU, a déploré la « paralysie par des divisions géostratégiques » du Conseil de sécurité des Nations unies face à l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, regrettant au passage, le fait que le CS n’ait pas voté en faveur d’un cessez-le-feu, compromettant ainsi, dit-il, sa capacité à trouver des solutions aux conflits. « L’autorité et la crédibilité du Conseil de sécurité ont été gravement compromises » par sa réponse tardive au conflit au Proche-Orient, une atteinte à sa réputation aggravée par le veto opposé vendredi par les États-Unis à une résolution appelant à un cessez-le-feu à Ghaza, a-t-il encore affirmé.
Le système humanitaire « menace ruine »
Le projet de résolution avait été préparé après l’invocation sans précédent par le secrétaire général de l’ONU de l’article 99 de la Charte des Nations unies lui permettant d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». « Nous courons un risque grave d’effondrement du système humanitaire. La situation évolue rapidement vers une catastrophe aux implications potentiellement irréversibles pour les Palestiniens dans leur ensemble et pour la paix et la sécurité dans la région », a, en outre, averti Guterres. Lancé depuis près de 20 ans, le Forum de Doha est une rencontre internationale annuelle qui encourage le dialogue, le débat, l’interaction et l’échange d’analyses et de vues sur les défis actuels dans le monde, et ce, avec la participation de dirigeants, de représentants de gouvernements, de décideurs, d’intellectuels, de chercheurs, de journalistes, d’universitaires et d’organisations internationales. Il s’est concentré au début sur les questions régionales, puis s’est rapidement étendu pour inclure les questions mondiales, devenant ainsi une plate-forme mondiale d’échange d’idées, d’élaboration de politiques et une fenêtre pour des personnalités influentes. Le Forum intervient cette année dans un contexte mondial complexe marqué par de nombreux conflits à travers le monde. Outre l’agression israélienne contre Ghaza, sa destruction presque entière et le massacre à grande échelle de la population civile, la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit toujours sans aucune perspective de sortie de crise du moins pour l’heure. Les défis liés à la sécurité énergétique, à la sécurité alimentaire, à la perturbation de la chaîne d’approvisionnement, aux cybermenaces, à la montée de l’extrémisme, aux effets du changement climatique, à la pauvreté, à la marginalisation, le dénuement et les inégalités entre le Nord et le Sud en matière de développement, entre autres constituent également des sources d’inquiétudes qui nécessitent des solutions palpables.
Brahim O.