Accueil À LA UNE Ghaza : La trêve de quatre jours entre en vigueur 

Ghaza : La trêve de quatre jours entre en vigueur 

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La trêve humanitaire à Ghaza signée entre l’État sioniste et le mouvement de la résistance palestinienne Hamas sous la médiation des Qataris, des Égyptiens et des Américains, a débuté, hier, vendredi avec une journée de retard. Un répit de quatre jours après une agression israélienne ininterrompue sur la bande de Ghaza qui a duré 49 jours faisant 15 000 morts dont 6 150 enfants et des milliers de blessés, et de disparus parmi les Palestiniens.    

Les premiers échanges  (13 femmes et enfants) devaient avoir lieu dans l’après-midi d’hier.  Selon une source sécuritaire égyptienne, citée par des médias, une délégation sécuritaire égyptienne était présente à El Qods et Ramallah pour s’assurer du « respect de la liste » des prisonniers palestiniens libérés. Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d’agents égyptiens, sont également déployés de leur côté au « hall égyptien » du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Ghaza qui s’envoleront ensuite de l’aéroport d’Al-Arish vers Israël, selon la même source. 

Le Qatar, médiateur clé avec l’Égypte et les États-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve de quatre jours renouvelable, doublée d’un échange de 50 otages retenus à Ghaza contre 150 détenus palestiniens.

Cette pause humanitaire, susceptible d’être prolongée, comprendra dans un premier temps la libération de 150 femmes et enfants détenus dans les prisons de l’occupation israélienne contre 50 israéliens ou étrangers. Cela implique également l’acheminement d’une aide humanitaire et de carburants indispensables dans le territoire assiégé.

L’hopital indonésien pris d’assaut peu avant le début de la trêve  

Deux heures avant la mise en œuvre effective de cet accord, des soldats israéliens avaient mené un raid dans l’hôpital indonésien situé à Beit Lahia, au nord de Ghaza, où 200 patients sont toujours traités, a annoncé le ministère de la Santé de l’administration de Hamas. Au cours de cette opération, une femme palestinienne a été tuée, trois autres personnes blessées et six arrêtées, rapportent, par ailleurs, des médias. Des sources médicales locales ont déclaré : « Ce que l’occupation commet dans l’hôpital indonésien est un crime de guerre plus horrible et plus grave que ce qu’elle a commis dans le complexe médical d’Al-Shifa ». Outre cette agression contre cette structure de santé, les avions sionistes ont également visé un immeuble résidentiel au milieu de la bande de Ghaza, faisant également des victimes dont des enfants et des femmes, selon l’agence palestiniènne  Wafa. L’aviation sioniste a également continué de cibler diverses zones de la bande de Ghaza, tuant et blessant des dizaines de Palestiniens. Dans l’intervalle, les navires de guerre israéliens ont intensifié leurs bombardements au large des côtes de Khan Younes et de Rafah, dans le sud de Ghaza, et sur diverses zones de la Bande. 

 Dans la ville de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza, des équipes de la protection civile ont récupéré 10 citoyens sous les décombres suite aux frappes aériennes.  

Hamas : nous respecterons la trêve, sauf si …

Du côté du Hamas, le mouvement s’est engagé à respecter l’accord et confirme « un arrêt complet des activités militaires » pendant quatre jours, assurant que l’ennemi n’aurait jamais accepté cet accord si ce n’est les pertes qu’il a subies sur le terrain. Le mouvement a déjà affirmé garder le doigt sur la gâchette. 

Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d’être libérés au total, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Comme indiqué dans l’accord signé mercredi entre Israël et le Hamas, les prisonniers palestiniens figurant sur cette liste sont des femmes et des enfants. La majorité d’entre eux sont des adolescents, âgés de 16 à 18 ans et une poignée de jeune de 14 ans, selon des médias. La plus jeune femme à 15 ans, et la plus vieille à 59 ans, selon SkyNews. La liste des palestiniens libérés a été montée sur la base du critère d’ancienneté » en détention, comme exigé par Hamas. 

Les autorités israéliennes doivent, elles, recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des prisonniers devant être relâchés le lendemain. La résistance palestinienne a affirmé au sujet de cet accord, qu’il a été formulé selon ses conditions et ses exigences. Cette affirmation a été confirmée par, Tali Gottlief, membre de la Knesset du parti Likoud  assurant qu’Israël a, dans cet accord, tout donné au Hamas « sans recevoir même un signe de vie » de la part des prisonniers de guerre de Ghaza.  « Accepter un cessez-le-feu et l’entrée du carburant sont des actions qui renforcent le mouvement Hamas, qui pourrait, juge –t-il, interpréter cela comme une faiblesse de la part des Israéliens. 

S’agissant des militaires entre les mains de la résistance palestinienne, cette dernière a assuré qu’aucun d’entre eux ne sera libéré sans la libération des  prisonniers palestiniens dans les geôles de l’occupant israélien. Le Jihad islamique JI a affirmé que le mouvement exigera pour la prochaine étape la libération de tous les Palestiniens contre tous les Israéliens détenus.

L’armée sioniste tire sur les Palestiniens qui tentent de regagner le nord  

Aux premières lueurs du jour, après que les armes se sont tues, des dizaines de milliers de déplacés palestiniens se sont dirigés vers le nord de la bande de Ghaza, vers leurs villages, faisant fi des menaces des forces d’occupation israéliennes, qui ont averti que les civils qui tenteraient de revenir au nord durant toute la période de cessez-le-feu seraient pris pour cible par les militaires. En dépit de cet avertissement, les Palestiniens continuent, d’affluer vers leurs maisons à Beit Hanoun, au nord de Ghaza ou ailleurs. En réaction, l’armée d’occupation a ouvert le feu faisant 5 blessés parmi les Palestiniens. Un autre a été blessé par des balles de l’occupation dans la rue Salah al-Din, au sud de la ville de Ghaza. Des tracts lancés par l’armée de l’air israélienne dans le sud de la bande de Ghaza indiquant que la guerre n’est pas encore finie et que revenir dans le Nord est interdit et très dangereux. Les Ghazaouis affirment n’avoir peur ni du président américain Joe Biden, ni du Premier ministre israélien Benyamin Netannyahou.  Ils continuent ainsi de rentre chez eux au nord de Ghaza.

Loin des projecteurs durant toute cette offensive aveugle contre une population innocente, l’Etat Hébreu craint désormais que soit dévoilée au grand jour l’étendue de son massacre avec le début de la trêve.   La presse israélienne dit, en effet,  craindre que cette pause révèle l’ampleur des crimes israéliens commis, estimant que cela signifie qu’« Israël » entre dans une embuscade tendue par la résistance palestinienne. Le monde sera « choqué » après l’intervention des médias internationaux, faisant référence à l’ampleur massive des crimes commis par l’occupation.

Les bombardements israéliens ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire avec notamment le déplacement d’environ 1,7 million des 2,4 millions d’habitants de Ghaza, particulièrement vers le sud où l’aide entre au compte-gouttes. La trêve permettra l’entrée d’un « plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide, y compris du carburant » qu’actuellement, selon le Qatar. 

Brahim O.

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