Les esprits libres et lucides qui sont à contre-courant de la pensée unique dans les pays occidentaux découvrent, une fois encore, à quel point leurs médias sont alignés sur le discours des dirigeants de ces pays.
Ces médias n’ont aucune liberté et leurs invités sur les plateaux de télévision doivent répéter, toute honte bue, la même rengaine indécente bâtie sur la désinformation visant à diaboliser les Palestiniens, comme ils ont tenté de le faire pour les Russes. On comprend tout quand on sait qui détient ces médias. Ce fait est confirmé à travers le traitement réservé par les médias occidentaux à l’opération Déluge d’Al-Aqsa, lancée samedi matin par la résistance palestinienne en riposte aux attaques continues des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa à El-Qods. Dans les éditos et sur les plateaux de télévision des médias aux ordres, la démarche « deux poids, deux mesures » est flagrante. Le parti pris pour l’occupation israélienne et contre la résistance palestinienne s’accompagne d’une phraséologie qui frise le ridicule tant l’exagération et le mensonge sont évidents. Or, la réalité est d’une clarté frappante : le peuple palestinien lutte contre l’occupation coloniale de ses terres, depuis 1948, et veut rétablir ses droits nationaux reconnus légitimes par le Droit international. Mais la «communauté internationale», constituée de pays occidentaux, a toujours conforté l’occupation israélienne et l’a aidée en acceptant la non-application des résolutions de l’ONU. Même la mobilisation populaire des citoyens européens est interdite voire réprimée alors que les manifestations favorables au système colonial de peuplement sont autorisées. Consultant et éditorialiste presse en France, Karim Zeribi, qui s’exprimait hier matin à la chaine III de la Radio algérienne, dont il était l’invité de la rédaction, n’a pas eu de difficultés à mettre en évidence, ce qu’il a appelé le traitement à géométrie variable de l’actualité internationale par les médias occidentaux, en particulier quand il s’agit de la question palestinienne. Il fait constater que nous assistons à une« indignation à géométrie variable, une approche médiatique qui tend à privilégier des victimes plutôt que d’autres. Au lieu de s’adonner au traitement faussé et biaisé de l’information, il suggère à ces médias de se poser la question sur les raisons de cette situation dramatique, sur l’occupation, les humiliations quotidiennes depuis 56 ans (en référence à la guerre de juin 1967), sur la colonisation subie par les Palestiniens qui sont dans la désespérance la plus totale. « Je n’ai pas vu les pays de l’Union européenne se mobiliser, faire des éditions spéciales lorsque les Palestiniens se voyaient attaqués, humiliés, tués », fait-il observer. Au cours des dix dernières années, 5500 Palestiniens sont morts, d’après les statistiques de l’ONU, précise-t-il. Il explique qu’il y a une réalité politique en Palestine que les médias occidentaux refusent de traiter, ne veulent pas la regarder en face. « Comment voulez-vous avoir une génération apaisée, lorsqu’elle n’a vécu qu’une prison à ciel ouvert (Ghaza) et que vous voyez votre pays grignoté petit à petit avec des centaines de résolutions de l’ONU bafouées. Comment les médias peuvent passer à côté de cette réalité ? », s’interroge-t-il. Il rappelle que la situation explosive qui prévaut présentement en Palestine n’est que la conséquence des décennies d’humiliations dans l’indifférence totale des médias et des politiques. Par ailleurs, Karim Zeribi a parlé de la diaspora en France, dont, a-t-il rappelé, le président Abdelmadjid Tebboune souhaite faire un levier dans les relations bilatérales. Il estime que la diaspora est prête à jouer son rôle et être utile dans ces relations. Il a également rappelé que le président Tebboune a de tout temps évoqué, lors de ses différents déplacements, la diaspora et le rôle qu’elle pourra jouer dans les multiples secteurs, notamment économique. Celle-ci « possède des capacités extraordinaires et offre des modèles de réussite fabuleux et elle est prête à apporter un plus à son pays », a-t-il affirmé.
M’hamed Rebah
