Débattre sur l’Agenda de Développement durable 2030, la paix, le progrès et le bien-être, lors des travaux de la 78e session de l’AG de l’ONU, n’ont pas été les uniques thématiques auxquelles a pris part le président Abdelmadjid Tebboune, à New York, mais bien au-delà.
Certes, les défis mondiaux, à l’instar de la paix, le progrès et le bien-être, sont des priorités qui concernent les quelque 140 dirigeants présents à ce rendez-vous onusien, mais respectivement pour chaque pays représenté en marge de cette AG, les rencontres entre chefs d’Etat ont été l’un des faits marquants. Ainsi, outre les dossiers internationaux et régionaux, les questions bilatérales et la coopération dans les différents secteurs économiques, ont également caractérisé cette Assemblée générale. Pour sa part, Abdelmadjid Tebboune a reçu au siège de sa résidence à New York, son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, avant de s’entretenir avec le président suisse, Alain Berset, cela tôt dans la journée. Par la suite, les rencontres qui se sont déroulées entre le président Tebboune et d’autres de ses homologues étrangers, ont toutes eu lieu au siège des Nations unies. Lundi après-midi, ce fût au tour du président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi, de s’entretenir avec le président Tebboune, avant que ce dernier n’organise un tête à tête avec le président ghanéen, Nana Akufo-Addo. Mardi matin, le chef de l’Etat algérien s’est entretenu au siège de l’ONU avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
Vers le renforcement de l’axe Alger-Téhéran
Le 9 juillet dernier, Ebrahim Raïssi avait invité Abdelmadjid Tebboune à se rendre à Téhéran pour une visite d’Etat «dans les plus brefs délais», avec pour objectif de renforcer davantage les relations bilatérales. Une initiative qui a coïncidé avec les préparatifs de la prochaine session de la Haute commission mixte, amplifiée par la visite du président de l’APN, Brahim Boughali, où les deux pays ont affiché une nette volonté de développer les relations dans diverses dimensions, notamment économique, commerciale, touristique, diplomatique, et d’intensifier le partenariat dans des domaines de l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports, les technologies de l’information et de la communication, la médecine et les équipements médicaux. Dans ce même contexte, rappelons que le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, avait reçu début juillet à son siège, l’ambassadeur de d’Iran en Algérie, Mohammad Reza Babaie. Au cours de cette rencontre, les deux parties avaient mutuellement reconnu que « les domaines de coopération continueront de s’élargir ». Un rapprochement qui s’explique entre autres par les convergences de vue dans la lutte contre le colonialisme et le soutien à la Palestine, où les deux parties ont toujours souligné le rôle destructeur de l’entité sioniste. Rappelons dans le même contexte, que des réunions sont prévues avec certains hauts responsables en Iran, pour discuter des opportunités d’examiner la réalité de la coopération entre les deux pays et des moyens de la promouvoir dans divers domaines.
L’Algérie dans le sillage des ODD-2030
À noter que cette illustre présence du président de l’Algérie s’inscrit dans le contexte d’une augmentation du nombre de conflits, les crises économiques et climatiques croissantes, sans parler de la hausse des prix alimentaires, et de l’augmentation du taux de pauvreté. Soulignons à ce titre que les dirigeants présents au sommet ont souligné la nécessité que les actions communes soient à la hauteur de l’ampleur et de la portée des crises qui affectent notre monde, poussant à redoubler d’efforts et à réaliser une avancée décisive pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. Dans ce sens, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les ODD véhiculent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes des peuples du monde entier. Pour s’argumenter, Guterres a appelé à la mise en œuvre d’un plan de sauvetage qui comprend un plan de relance visant 500 milliards de dollars par an pour alléger le fardeau de la dette aux pays en développement, et réformer l’architecture financière internationale obsolète, dysfonctionnelle et injuste. Le secrétaire général a appelé à ce que des solutions pratiques soient mises en place d’ici septembre prochain, lorsque les dirigeants se réuniront à nouveau à New York pour le « Sommet sur l’avenir ». À noter que le président Tebboune devrait se prononcer hier après-midi dans l’emblématique salle de l’Assemblée onusienne, pour défendre les valeurs et les principes fondamentaux de la politique étrangère du pays. L’occasion de clarifier la vision de l’Algérie sur la paix et la sécurité mondiale et de rappeler les principes établis de la diplomatie algérienne. À savoir, l’importance de consacrer le dialogue pour trouver des solutions pacifiques aux crises que connaissent plusieurs régions du monde, comme le Sahel. Cela, quelques mois avant que l’Algérie ne siège au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent.
Hamid Si Ahmed