Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a indiqué, hier, que l’Algérie a atteint son autosuffisance dans la production d’huile d’olive, en produisant plus de 100 millions de litres par an.
S’exprimant à l’ouverture d’un séminaire sur l’oléiculture et les défis de l’heure, changements climatiques, sécurité alimentaire et développement durable. Henni a affirmé que l’oléiculture est considérée comme «l’une des principales cultures de notre pays, tant qualitativement que quantitativement, ce qui place l’Algérie au quatrième rang mondial en termes de production d’olives de table et au septième rang en matière de production d’huile d’olive ». Ajoutant que l’oléiculture, qui occupe 45 % de la superficie totale des arbres fruitiers, occupe la première place nationale sur cette superficie, et la capacité de production est répartie sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, bien que le développement de l’oléiculture sous toutes ses formes et l’autosuffisance en la matière aient été enregistrés et préservés, « les capacités de production doivent être renforcées de plus en plus, compte tenu des exigences de la consommation intérieure et des possibilités d’exportation extérieure ». Dans ce cadre, le ministre a affirmé que « l’appui technique et financier de l’État au cours des dernières années a encouragé les producteurs à étendre les zones de production dans plusieurs régions du pays et à couvrir une superficie totale de
440 000 hectares ». Pour ce qui est de la production d’huile d’olive, « l’Algérie a atteint son autosuffisance dans cette matière, produisant plus de 100 millions de litres par an ». Par ailleurs, Henni a fait savoir que le développement de l’oléiculture est axé sur la réévaluation de la richesse de l’olivier, l’intensification de la culture des oliviers par l’irrigation et l’amélioration des techniques de production afin de les valoriser et de mieux utiliser la mécanisation agricole spécialisée. Il est également question d’améliorer la rentabilité et la qualité de la production, en particulier celles qui ont une valeur ajoutée dans l’économie, et promouvoir la production en qualité et en quantité afin de répondre aux besoins nationaux en matière de consommation et de fournir un potentiel d’exportation. Dans son allocution, Henni souligne que les conditions géostratégiques mondiales actuelles, associées aux changements climatiques et au déficit pluviométrique, « nous obligent à mobiliser davantage tous les moyens disponibles pour faire face aux enjeux liés à l’obligation de garantir la sécurité alimentaire du pays, d’autant plus que l’État a mis en place tous les mécanismes d’appui, d’accompagnement et de stimulation nécessaires ».
La Fédération nationale des producteurs sera réhabilitée
Signalant que le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens, Abdellatif Dilmi, a annoncé hier la réhabilitation de la Fédération nationale des producteurs de l’huile d’olive, précisant qu’une assemblée générale sera tenue incessamment. S’exprimant à l’ouverture dudit séminaire, le même responsable préconise l’amélioration de la production et la productivité de la filière, avec à la clé la création d’industrie de transformation et la mise en place d’un plan bien détaillé qui répondra à de conditions objectives.
Dans le même registre, Dilmi appelle au recours à des nouvelles techniques de récolte, précisant que si l’oléiculture a pris une place importante, cela demeure, à ses yeux, insuffisant, relevant que le prix de vente de l’huile d’olive demeure cher. Dans son intervention, le premier responsable de l’Unpa appelle également à l’accompagnement des agriculteurs avec des outils scientifiques.
L’État mise sur l’exportation
Quant à l’huile de table, il est important de rappeler que le volume total de la production de ce produit en Algérie est de 4 600 tonnes par jour. Cela dépasse le volume de la demande pour cette substance, selon les déclarations du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni en début de cette année. Notant également en Août 2022, la nouvelle ligne de production de raffinage de l’huile alimentaire de l’entreprise publique « Mahroussa » a été inaugurée, à Alger, au niveau de l’unité filiale du groupe « Agrodiv », à même d’augmenter sa capacité de production de 130 à 400 tonnes/jour, soit environ 25 % de la demande du marché national.
Et en décembre, L’ancien ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, avait relevé alors qu’avec l’entrée en phase de production « fin 2023 » de cette usine et le début de production d’une autre usine d’un opérateur privé au cours du second trimestre de la même année que « l’Algérie parviendra à réaliser l’autosuffisance en ce produit et d’aller vers l’exportation vers les pays voisins et d’Afrique ». Au cours de son inspection de ce projet, le ministre avait souligné que ce projet, « prometteur », permettra à l’Algérie de devenir « un pays exportateur de l’huile de table vu que nous possédons tous les atouts pour y parvenir ». Rappelant de ce fait que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait souligné, lors de l’ouverture au palais des expositions d’Alger de la foire de la production algérienne décembre dernier «l’impérative réduction de la dépendance dans le domaine de l’huile de table et d’aller vers l’exportation ».
S. Oubraham