Le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué, hier, que l’Algérie est prête à dépêcher en urgence, dans le cas où le Maroc accepte cette offre d’aide, une équipe d’intervention de la Protection civile comprenant 80 secouristes spécialisés, suite au puissant séisme qui a frappé ce pays. « Dans le cadre de l’aide logistique et matérielle d’urgence que notre pays est disposé à apporter au peuple marocain frère, pour faire face aux conséquences du puissant séisme, l’Algérie offre le déploiement en urgence -dans le cas où le Royaume du Maroc accepte cette offre d’aide- d’une équipe d’intervention de la Protection civile comprenant 80 secouristes spécialisés », a indiqué le porte-parole du MAE, précisant que cette équipe d’intervention « est répartie comme suit : une équipe cynophile spécialisée dans la recherche et l’identification des personnes sous les décombres, une équipe de sauvetages et de recherches, une équipe médicale, ainsi qu’une aide humanitaire de premier secours, notamment des tentes, des lits de camp et des couvertures ». Il convient de souligner que le violent séisme qui a frappé le Maroc durant la nuit de vendredi à samedi, dont l’épicentre a été localisé dans la province d’Al-Haouz au sud-ouest de Marrakech, a fait, selon le dernier bilan communiqué, plus de 2 000 morts, 2 059 blessés, dont 1 404 sont dans un état très grave. Un chiffre candidat à la hausse au fil des recherches, qui sont très difficiles à mener, en raison de l’inaccessibilité des villages ayant été frappés de plein fouet par ce violent séisme. Suite à ce drame qui a frappé le pays voisin, l’État algérien n’a pas tardé à exprimer ses condoléances au peuple marocain tout en se tenant prêt à envoyer immédiatement une aide humanitaire qu’il conviendrait à acheminer, si les autorités du Royaume marocain le demandent, via le transport aérien. « Suite au violent séisme qui a frappé des régions du Royaume du Maroc, les hautes autorités algériennes se sont dites pleinement disposées à fournir des aides humanitaires et à mobiliser tous les moyens matériels et humains en solidarité avec le peuple marocain frère, en cas de demande du Royaume du Maroc. Les hautes autorités algériennes ont également décidé d’ouvrir l’espace aérien aux vols pour le transport des aides humanitaires et des blessés », indique à ce titre un communiqué de la présidence de la République. La Tunisie, l’Espagne et le Qatar, sont officiellement autorisés par les autorités marocaines pour participer aux opérations de sauvetages et de recherches alors que plusieurs autres pays qui ont proposé leur aide attendent toujours la réponse de Rabat.
Des villages totalement détruits
La province d’Al-Haouz, où se situait l’épicentre du séisme, est la plus endeuillée avec 1 293 morts, suivie par la province de Taroudant avec 452 morts. Dans ces deux zones situées au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, des villages entiers ont été anéantis par la secousse. « J’ai tout perdu », se lamente Lahcen, un habitant du village de Moulay Brahim dans le Haut-Atlas, cité par les médias, dont la femme et les quatre enfants ont été tués. « Je n’y peux rien maintenant, je veux juste m’éloigner du monde, faire mon deuil », poursuit-il, prostré dans un coin. Premiers enterrements sur les hauteurs de ce village de quelque 3 000 habitants, Bouchra, rapportent les mêmes sources, sèche ses larmes avec son foulard en regardant des hommes creuser des tombes. « Les petits enfants de ma cousine sont morts », dit-elle, avant d’ajouter: « j’ai vu en direct les ravages du séisme, je tremble encore. C’est comme une boule de feu qui a tout englouti sur son chemin ». « Tout le monde ici a perdu de la famille que ce soit dans notre village ou ailleurs dans la région », poursuit-elle. Ce séisme a causé l’effondrement de plusieurs bâtiments notamment dans les provinces et communes d’al-Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate et Marrakech. Selon des images reproduites par les médias et sur les réseaux sociaux, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. Des images ont montré qu’une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaâ el-Fna, coeur battant de Marrakech, faisant deux blessés, rapportent les médias. Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels.
Des répliques de moindre importance
Selon le directeur de l’Institut national de géophysique du Maroc, Nasser Jabbour, le pays a enregistré une nouvelle secousse de magnitude 4,5 degrés sur l’échelle de Richter, indiquant que les secousses se poursuivent, mais de moindre importance. Jabbour a expliqué : « La secousse enregistrée est distincte des répliques précédentes, mais en général, la transmission des répliques s’est arrêtée, ce qui signifie que l’activité sismique a commencé à diminuer progressivement ». Il a souligné que cette nouvelle secousse était la deuxième réplique ressentie, après celle qui a frappé après le séisme et qui avait un degré de 5,9 sur l’échelle de Richter, soulignant que des dizaines de secousses sont enregistrées, mais que la majorité ne les ressent pas, et elles sont enregistrées par l’Institut national de géophysique.
B. O.