Le roi du Maroc séjourne depuis vendredi dernier, à titre privé en France. Selon de nombreuses sources, le monarque marocain se trouve dans sa luxueuse résidence de Betz dans l’Oise, même si son entourage affirme qu’il n’y a fait qu’une halte avant de s’installer dans son luxueux hôtel de 1000 M2, non loin de la Tour Eiffel, sur l’avenue Emile Deschanel dans le 7e arrondissement.
Il faut préciser dans ce cadre, que cet hôtel a été acheté il y’a quelques années au prince Khaled Ben soltane Benabdelaziz ancien ministre de la Défense de l’Arabie saoudite. Connu pour son goût du luxe M6 avait l’habitude de passer ses vacances, en cette période de l’année, dans sa résidence royale de Mdiq, au nord du Maroc, non loin de Gibraltar entre Tétouan et Tanger. Ce goût immodéré du luxe du « commandeur des croyants », contraste fortement avec les appels au secours du peuple marocain transi par la faim et la mal-vie. Les appels de détresse de la « population » M6 ne les entend pas, il n’en a cure. Cette visite classée privée alors que les relations entre Paris et Rabat sont en plein froid.
L’ambassadeur de France au Maroc est « mis en quarantaine » par les officiels marocains alors que le Maroc n’a même pas encore désigné un ambassadeur pour le représenter en France. La brouille entre les deux pays est interprétée différemment de part et d’autre. Rabat accuse Paris de refuser d’emboîter le pas à certaines capitales occidentales et de reconnaitre sa « souveraineté » sur le Sahara occidental occupé et de favoriser ses intérêts avec l’Algérie en observant une neutralité dans le dossier du conflit du Sahara alors que Paris a vertement tancé le Maroc après l’éclatement du scandale du logiciel espion Pegasus et les révélations sur les écoutes des lignes de plusieurs hauts fonctionnaires français parmi lesquels le président Macron.
Il faut rappeler dans ce cadre que cette affaire a été à l’origine de la visite officielle que devait effectuer au mois dernier le président français au Maroc avant qu’elle ne soit reportée puis annulée. Cette visite devait intervenir après celle qu’il avait effectuée en Algérie, au mois d’août 2022, et qui s’était conclue par la signature de la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé concret et ambitieux. Le Maroc qui risque de perdre dans un proche avenir, le soutien de l’Espagne à son plan de règlement du conflit du Sahara occidental, veut ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec Paris.
Rencontre informelle avec Macron ?
Le proche conseiller du roi André Azoulay, a mis en branle toute une dynamique de lobbying pour tenter de dégeler les relations entre les deux pays. Et même si officiellement, l’agenda du président français ne prévoit pas une rencontre avec le roi du Maroc, des parties veulent profiter du caractère privé du séjour de M6 en France pour tenter une approche. L’autre élément qui plaide en faveur d’une rencontre, officieuse entre Macron et M6 est la situation au Gabon. Le roitelet de Casablanca qui avait l’habitude de passer ses vacances au Habon et de recevoir avec faste Ali Bongo, veut jouer au pompier de service pour tenter de ménager, à travers des négociations indirectes avec les putschistes une porte de sortie à son ami de Libreville. Une rencontre avec le président français pourrait permettre à la France et au Maroc de mieux négocier un éventuel exil pour le président gabonais déchu.
Dans le même contexte de rapprochement, des sites d’information ont annoncé il y a quelques jours que dans le cas des préparatifs d’une intervention militaire française au Niger, le Maroc avait autorisé le survol de son espace aérien par les avions militaires français et permis à l’état-major français de bénéficier du soutien logistique des forces armées royales qui ont mis à sa disposition des bases dans le sud du pays. C’est dire que dans les conditions actuelles, aussi bien intérieures qu’extérieures, le roi du Maroc peut s’autoriser toutes les danses du ventre pour gagner à sa cause tous les soutiens possibles dans le camp occidental. Et pendant ce temps, le peuple marocain qui crie famine va devoir supporter les frasques du roi qui s’est permis des vacances royales dans l’Oise et à Paris.
Slimane B.
