Reçu en grande pompe au Grand palais du Kremlin, à Moscou, le 13 juin dernier, Le président Abdelmadjid Tebboune avait réitéré à son homologue russe, Vladimir Poutine, les grandes ambitions de l’Algérie de promouvoir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays.
Au-delà des échanges commerciaux qui avoisinent les trois milliards de dollars, et de la coopération militaire qui bat son plein, les relations algéro-russes n’ont jamais été aussi « stratégiques » qu’à l’heure actuelle. Une vision qu’a confirmée vendredi l’ambassadeur russe à Alger, Valérian Shuvaev, lors d’une conférence de presse tenue à l’ambassade d’Algérie, rapportée par Russia Today, déclarant que « Moscou est disposé à doter l’Algérie en technologies ». Évoquant le voyage de Tebboune en Russie, qui a abouti à la signature d’un partenariat stratégique d’envergure, le diplomate a déclaré que cette visite annonçait une « nouvelle étape dans les relations entre les deux pays ». Abordant la grandeur de la coopération établie depuis des dizaines d’années entre Alger et Moscou, le porte-parole russe a mis en avant l’importance de trouver « les mécanismes de renforcement de la coopération adéquats », avec l’objectif entre autres de « trouver un cadre et de nouvelles formes de coopération dans tous les domaines, y compris l’échange de technologies ». Au même titre, le diplomate russe a affirmé la nécessité de faire avancer les choses, soulignant que « Moscou avait et considère toujours l’Algérie comme un facteur de stabilité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ». Dans son discours, Valérian Shuvaev a également « salué l’élection de l’Algérie en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU », tout en faisant part du « respect et de l’appréciation de la Russie à la ligne de conduite de l’Algérie aux niveaux régional et international ».
Les deux pays d’accord sur une solution pacifique au Niger
Dans le registre de la crise qui a éclaté au Niger, le diplomate russe a affirmé le rejet catégorique de son pays de toute action militaire au Niger, et le soutien de Moscou aux efforts de résolution de la crise par des moyens pacifiques, comme l’appelle l’Algérie.
« La Russie s’oppose à toute action militaire de n’importe quelle partie, car une intervention ou une solution militaire aggraverait la situation non seulement au Niger, mais à plus grande échelle dans les pays voisins », a déclaré l’intervenant. Il a souligné que son pays « soutient les efforts de l’Algérie pour résoudre pacifiquement la crise au Niger, par une médiation qui privilégie le dialogue à l’usage de la force ». « L’Algérie adopte une position favorable au retour au pouvoir du président nigérien Mohamed Bazoum et rejette fermement le coup d’État qui a eu lieu contre lui, mais en même temps, elle refuse d’utiliser la force pour intervenir complètement à Niamey, car, selon elle, cela conduira à une récurrence des tragédies du Mali et de la Libye », ajoute-t-il. Ainsi, et devant de telles déclarations, force est d’admettre que les déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, selon lesquelles il n’y a pas de solution au Niger sans l’Algérie, ne sont pas sorties de nulle part, et qu’elles n’étaient que des mots destinés exclusivement à la consommation médiatique.
Tebboune avait averti dans ce sens que la menace d’une intervention militaire au Niger représente une menace directe pour l’Algérie.
Hamid Si Ahmed
