L’Irak a réclamé dimanche aux États-Unis et au Royaume-Uni l’extradition de trois anciens responsables incluant un ex-ministre des Finances, accusés d’avoir « facilité » le vol de 2,5 milliards de dollars subtilisés d’un compte bancaire du fisc irakien.
La justice irakienne avait émis début mars des mandats d’arrêt contre quatre hommes qui faisaient partie de l’équipe de l’ancien Premier ministre, Moustafa al-Kazimi (2020-2022). Selon Baghdad, ils sont à l’étranger à l’heure actuelle. Ces mandats visent l’ex-ministre des Finances, Ali Allawi, l’ancien directeur du cabinet du chef du gouvernement et ex-chef du renseignement, Raëd Jouhi, le secrétaire personnel de M. Kazimi, Ahmed Najati, ainsi qu’un ancien conseiller en communication, Mushrik Abbas. Dimanche, le chef de la Commission irakienne pour l’intégrité, Haïder Hanoun, a assuré dans une allocution télévisée qu’Interpol avait émis des notices rouges à l’encontre de MM. Jouhi et Najati, qui possèdent « tous deux la nationalité américaine ». Une notice rouge vise également Ali Allawi, « qui a la nationalité britannique », selon M. Hanoun. Haïder Hanoun n’a pas précisé dans quels pays se trouvaient les suspects, mais il a appelé « les autorités compétentes aux États-Unis et au Royaume-Uni à coopérer dans l’exécution des mandats d’arrêt émis contre eux ». « Nous espérons qu’ils (Londres et Washington, ndlr) coopérerons et livrerons les suspects », a-t-il déclaré. Le quatrième accusé, Mushrik Abbas, « réside actuellement aux Émirats arabes unis » et M. Hanoun a dit ignorer s’il avait une nationalité autre que la nationalité irakienne. Médiatisée à la mi-octobre 2022, cette affaire surnommée le « vol du siècle » a provoqué une vive indignation en Irak.